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Vidéo "On en parlait déjà presque au passé" : l'alpiniste Catherine Destivelle ne croyait pas qu'Elisabeth Revol s'en sortirait

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 5 min
Catherine Destivelle dans "Envoyé spécial"
Catherine Destivelle dans "Envoyé spécial" Catherine Destivelle dans "Envoyé spécial"
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Après la diffusion d'un reportage consacré au sauvetage d'Elisabeth Revol dans l'Himalaya, l'alpiniste Catherine Destivelle était l'invitée d'Elise Lucet dans "Envoyé spécial". Voici son interview en intégralité.

"Moi, il y a quinze jours, je pensais que c'était fini. On en parlait déjà entre nous au passé, presque." Quand elle a appris qu'Elisabeth Revol était en danger sur le Nanga Parbat, dans l’Himalaya, l'alpiniste Catherine Destivelle ne croyait pas à son retour.

Alpiniste chevronnée comme cette "miraculée" pour qui elle dit son "respect" et son "admiration", Catherine Destivelle est revenue sur le plateau d'"Envoyé spécial" sur le "sauvetage génial" d'Elisabeth Revol : "Elle a été tenace. Parfois, des gens se laissent aller, se laissent mourir, en n'espérant rien du tout. Et là, elle a décidé de descendre, et elle est restée concentrée."

Rester concentrée… Catherine Destivelle aussi a dû sa survie à sa force mentale. Elle aussi a connu une vraie frayeur : dans l'Antarctique, elle s'est fait une fracture ouverte de la jambe à 4 200 mètres d'altitude. "Pareil, pas de secours, il a fallu descendre tout seuls."

"Heureusement qu'on lui a dit de descendre"

Catherine Destivelle aussi a eu des problèmes au Pakistan, accusé d'avoir fait monter les enchères avant de se porter au secours d'Elisabeth Revol. "Peut-être parce qu'on est des femmes ? se demande-t-elle. Moi, je n'ai jamais été très bien accueillie…" Ces vingt-quatre heures de retard sont-elles responsables de la mort de Tomasz Mackiewicz (le coéquipier polonais d'Elisabeth Revol, qui n'a pu être sauvé) comme le pense E. Revol elle-même"En même temps, pour un hélicoptère, aller chercher quelqu'un à 7 000 mètres, c'est compliqué... Il faut relativiser."

Pour l'alpiniste, le choix d'"abandonner Tomek" n'en était pas un. Elisabeth Revol a reçu la consigne de descendre à 6 000 mètres pour que son compagnon puisse être secouru (l'hélicoptère annoncé n'aurait de toute façon pas pu charger deux personnes). "Heureusement qu'on lui a dit de descendre. […] Si elle était restée [avec lui], elle ne serait pas là. C'est facile, ça va vite… On s'endort dans le froid, c'est horrible..."

Une interview diffusée dans "Envoyé spécial" le 8 février 2018.

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