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Nanga Parbat : "Poursuivre le sauvetage de Tomek aurait été une erreur", selon deux médecins

Dans des analyses publiées vendredi 2 février, deux médecins soutiennent la décision d'Elisabeth Revol d'abandonner son compagnon de cordée pour survivre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'alpiniste Tomasz Mackiewicz, en janvier 2014 sur le Nanga Parbat (Pakistan). (FORUM FORUM / REUTERS)

Elisabeth Revol a fait le bon choix, de même que les deux alpinistes qui sont venus à son secours. Tenter à tout prix d'atteindre le Polonais Tomasz Mackiewicz, compagnon de cordée de l'alpiniste française rescapée de l'Himalaya, aurait été "une erreur", car il y avait peu de chances de le trouver vivant, ont estimé deux médecins, dans des analyses publiées vendredi 2 février.

Le Docteur Robert Szymczak, médecin de l'expédition polonaise du K2, dont font partie les deux alpinistes qui ont secouru Elisabeth Revol sur le Nanga Parbat (8 125 m), est revenu sur les raisons ayant poussé à la décision collective d'arrêter la tentative de sauvetage de Tomek, très affaibli à 7 200 m, pour se concentrer sur celui d'Elisabeth, rejointe à 6 300 m.

"Il est probablement mort dans les heures qui ont suivi"

La "raison principale" a été "l'incapacité" de faire se poser un hélicoptère à 6 500 m avec une équipe dotée de bonbonnes d'oxygène et d'un brancard, seule option permettant d'envisager le sauvetage des deux grimpeurs. De fait, Denis Urubko et Adam Bielecki sont partis à pied et quand ils ont rejoint Elisabeth Revol, dans la nuit du samedi au dimanche, les prévisions météo annonçaient une forte dégradation, rendant "impossible" toute ascension au-delà de 6 500 m.

"Poursuivre le sauvetage" de Tomek "aurait été une erreur, car il aurait fallu qu'Elisabeth Revol poursuive sa descente seule [elle souffrait de gelures et de fatigue extrême, après trois jours et deux nuits dehors], cela aurait exposé l'équipe de secours à un danger de mort vu la météo et d'un point de vue médical", les chances de trouver Tomek vivant étaient "très faibles", a estimé Robert Szymczak. Selon lui, "il est probablement décédé" d'un épuisement généralisé lié à la très haute altitude et "l'organisation d'une campagne de recherche n'est pas justifiée pour le moment", compte tenu des risques.

Pour le Dr Frédéric Champly, qui assure la prise en charge d'Elisabeth Revol aux Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc (Haute-Savoie) et qui a recueilli auprès d'elle des précisions sur les troubles de Tomasz Mackiewicz, ce dernier est "très probablement mort dans les heures qui ont suivi (3,4,5 heures)" sa séparation d'avec la Française, vendredi dernier, "en s'endormant et sans souffrir du tout".

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