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Jason Lamy-Chappuis, une carrière et des adieux en or

Jason Lamy-Chappuis a tiré ce samedi sa révérence en décrochant l’or mondial avec son ami François Braud, sur le sprint par équipes. Le Jurassien raccrochera à la fin du mois de mars, à l’issue de la saison. Il pourra se targuer de posséder un palmarès unique pour un skieur français.
Article rédigé par franceinfo
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Quand il a annoncé ce samedi qu’il raccrocherait les spatules à la fin de la saison, Jason Lamy-Chappuis avait certes les yeux rougis par l’émotion, mais aussi la sérénité et la conviction de ceux qui ont longuement réfléchi leur décision. Pourtant, moins de vingt-quatre heures plus tôt, le Jurassien n’avait encore tranché. "C’est une décision que je viens de prendre, assurait-il après sa course. C’était flou depuis un moment. Hier soir (vendredi), Je me suis dit que si j’en claquais une belle (samedi) avec François, ce serait le bon moment de dire au revoir".

La "belle", Jez l’a bien "claquée" ce samedi, avec la maîtrise et le cran des grands champions. Il s’est d’abord idéalement placé, devant tous ses rivaux à l’issue du saut matinal. Puis, avec François Braud, son coéquipier du sprint, il a tenu son rang lors des quatre premiers relais (une vingtaine de seconde d’avance sur le duo allemand). Tout s’est alors emballé : Jez a chuté, François Braud a vu Eric Frenzel grignoter son retard, puis Johannes Rydzek, dans les derniers hectomètres, a fondu sur un Lamy-Chappuis visiblement éreinté. Sauf que ce dernier en avait gardé sous les skis pour l’ultime ligne droite. Le sprint, là où le mental prend le pas sur le physique, là où il a si souvent excellé et excelle toujours, le Jurassien l’a écrasé. Il n’y a même pas eu de suspense, tant le licencié du SC Bois d'Amont a largué son adversaire à l’entame de la dernière ligne droite.

"La boucle est bouclée"

Lamy-Chappuis pouvait s’écrouler avec le sentiment du dernier devoir accompli. Moins d’une demi-heure plus tard, bras-dessus bras-dessous avec son équipier, il annonçait ce que le ski tricolore redoutait tant. "La boucle est bouclée : je termine sur une médaille d’or avec mon pote François, s’est-t-il félicité. Je ne pense pas que je peux trouver d’objectifs supplémentaires ces prochaines années. J’ai tout gagné". Un titre olympique en 2010, cinq titres de champions du monde – dont trois individuels – et quatre Coupe du monde, pour 26 victoires au total. Oui, Jez a tout gagné.

L’échec de Sotchi, où il n’a pas décroché la moindre médaille, aurait pu lui donner envie de tenter une ultime olympiade : il aura ‘seulement’ 31 ans lors des Jeux 2018, à Pyeongchang. Mais le champion évoque surtout "un peu de lassitude". De fait, il se voyait mal "repartir (s’)entraîner seul l’été", même si beaucoup de choses vont lui manquer : "Les entraînements avec les potes, les parties de rigolades, ce milieu du combiné qui est une vraie belle famille".

Ses nouveaux objectifs sont plus terre-à-terre : il veut "décompresser", voir ses grands-parents aux Etats-Unis, "finir (sa) formation de pilote de ligne". François Braud ne peut que soutenir et comprendre le choix de son "frère", qu’il connaît depuis ses sept ans (il a vécu chez ses parents en famille d’accueil). "C’était le scénario rêvé, admet ce dernier. Je voyais bien que Jason éprouvait de plus en plus de difficultés à se motiver".

L’intéressé évoque pourtant l’échec de Sotchi ("j’ai été porte-drapeau, on ne me l’enlèvera jamais", relativise-t-il) comme l’ultime déclic, celui qui l’a poussé a décrocher deux nouvelles médailles cette semaine à Falun (une en or, une en bronze). "J’ai beaucoup appris de cette contre-performance, elle m’a permis de me remettre en question". Et de comprendre, peut-être, qu’il valait mieux partir sur un dernier triomphe que de faire la saison de trop.

Braud/Lamy-Chappuis, un duo en or!

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