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Ski alpin : Jean-Baptiste Grange, double champion du monde de slalom, annonce sa retraite

Champion du monde de slalom en 2011 et 2015, Jean-Baptiste Grange raccroche les skis. A 36 ans, le skieur de Valloire officialise son départ en retraite à l'issue de la saison après quinze années passées en équipe de France, et fort d'un palmarès rare dans le ski français. Il a notamment remporté le Globe de Cristal de la spécialité en 2009, raflant 9 victoires en Coupe du monde dans sa carrière.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Jean-Baptiste Grange 10e du slalom de Chamonix, le 8 février 2020 (BRUNO FOUILLAT / BRUNO FOUILLAT)

Quelques semaines après son éternel compère Julien Lizeroux, Jean-Baptiste Grange raccroche lui aussi les skis. Après des mondiaux en demi-teinte à Cortina d'Ampezzo, et un début de saison dans l'anonymat, le double champion du monde de slalom en 2011 et 2015 tire sa révérence à la fin de la saison, comme il l'avait laissé entendre dans une interview à francetvsport avant les Mondiaux : "Ma vie a changé un petit peu, j’ai une petite fille de cinq mois et demi. Ca fait un ou deux ans que j’ai un peu plus de mal à partir de la maison, à être en déplacement, tout le temps dans les valises, ce qui est normal à 36 ans".

Une armoire à trophées bien remplie

En quinze ans sur le circuit de coupe du monde, le skieur de Valloire – station qu'il a grandement fait connaître – a porté haut les couleurs du ski français avec son stylé léché, tout en finesse et étonnamment naturel. Avant l'avènement de Marcel Hirscher, il était ainsi devenu l'une des références du slalom mondial. Champion du monde de slalom à deux reprises (2011, 2015), il compte aussi une médaille de bronze dans la discipline (2007). En coupe du monde, Jean-Baptiste Grange totalise près de 200 départs pour pas moins de 18 podiums en slalom, et neuf victoires, dont une en super combiné. Surtout, il compte un petit globe de cristal de slalom, glané en 2009.

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Cette année-là, il avait terminé à la 5e place du classement général, son meilleur résultat. Seul bémol : ses rendez-vous manqués avec les Jeux olympiques, entre les abandons de 2006, 2014 et 2018, et son absence pour blessure en 2010 à Vancouver, alors qu'il était au sommet de son art. "On dit souvent que s’il faut n'en gagner qu’une pour se faire connaître aux yeux du grand public, c'est les Jeux. Bon, c'est la seule médaille qui lui manque à Jibé...", sourit Luc Alphand, qui poursuit : "Mais sa carrière est énorme, avant lui on a attendu longtemps qu’un Français soit champion du monde, et en plus il l’a été deux fois. On l’a vu arriver en 2007 avec sa médaille de bronze au mondiaux, ça fait quand même un moment qu’il était là (rires)".

"Un skieur naturellement talentueux"

Aux commentaires lors des sacres mondiaux de Grange, Alphand raconte : "C’est un skieur qui est naturellement super talentueux, avec un ski bien posé, naturel. Ce n’est pas un laborieux. Il est très agréable à voir sur les skis, très efficace. J’ai vécu ses deux titres, c'était incroyable. Mais je salue aussi sa longévité, en plus du talent. Il a connu plusieurs générations en équipe de France, là il était dans la chambre avec Clément Noël, la relève". Et le vainqueur de la coupe du monde 1997 de conclure : "En plus, c’est un mec tellement humble en dehors de ça. On l’adore autant sur les skis que dans la vie. Franchement, chapeau bas Jibé et tout le meilleur pour sa retraite".

Pendant toutes ces années, à ses côtés, il y avait notamment Julien Lizeroux, qui retient de lui "sa gentillesse. C'est un énorme champion, mais c'est un leader qui nous a permis de nous épanouir". Si les deux skieurs pratiquaient les mêmes disciplines, ils n'étaient pas pour autant rivaux : "Il n'y a jamais eu de rivalité entre nous, d'abord parce que notre sport est comme ça, et aussi parce qu'on a reçu la même éducation, avec les mêmes valeurs, le respect des autres", explique le vice-champion du monde de slalom et de combiné en 2009. "D'ailleurs, lorsque nous étions souvent sur les podiums le dimanche, le lundi, on s'appelait pour débriefer, parler de la course. C'était la preuve qu'on était contents de partager ces moments".

Gentillesse, classe et élégance sur les skis

Bien sûr, le skieur de La Plagne parle du style de son compère en évoquant les mots "classe et élégance au service de la performance" : "C'était magique. Certains disaient qu'il dansait sur la neige, et c'était vrai". Mais il évoque aussi son caractère : "Il m'a surpris par sa longévité", souligne celui qui a raccroché le skis en janvier à l'âge de 41 ans. "Petit, il avait des problèmes de dos. Skier à haut niveau, c'était presque du bonus. Il a enchaîné les soucis aux genoux, aux épaules Mais il s'est toujours relevé. C'était un vrai combattant, il n'a jamais rien lâché. Quand il se 'pète' il y a deux ans à Wengen, il s'était interrogé. On en avait beaucoup parlé. Et il est revenu au plus haut niveau. C'est la preuve que c'était un guerrier." Et de conclure : "Si je devais ne retenir qu'une chose, ce serait son titre mondial en 2015. Il était dans le doute, mais il avait des hauts et des très bas. Et il est allé chercher ce titre d'une manière magistrale. C'était un grand moment." Désormais, ces deux fans de sport se retrouveront plus souvent autour de passions communes, comme les balades en montagne, à VTT. C'est une autre vie qui commence.

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