Lake Louise : Guillermo Fayed veut voir encore plus haut
Derrière Kjetil Jansrud et Hannes Reichelt, Guillermo Fayed a fait une percée remarquée jusqu’au podium de la descente l’an dernier. Troisième derrière le Norvégien et l’Autrichien, le natif de Chamonix s’est surpris à venir jouer dans la cour des grands. "Je ne sais pas l’expliquer", assure-t-il. Avant cette saison 2014-2015, il n’avait jamais fait mieux qu’une 24e place au classement général de la descente. "C’est arrivé par hasard, ça été une année bizarre avec quelques péripéties", déclare-t-il. Des péripéties, mais aussi des grands moments. "Trois", précise Fayed : ses deux podiums - à Lake Louise (2e) lors de la première course de la saison en novembre 2014, et lors de la descente mythique de Kitzbuehel (3e) en début d’année – et les finales à Méribel devant les siens. Une cinquième place pour terminer une saison qui n’avait pas été préparée dans les meilleures conditions. "Il y avait un peu de rage et d’envie de prouver", avance-t-il.
Repartir à zéro
Dans son bonheur, Guillermo Fayed n’oublie pas d’associer un homme, celui qui "l’a sorti de son trou", le technicien tricolore Raphaël Scozzafava. "Au moment d’attaquer la préparation de la saison, je me suis retrouvé mis de côté par mon équipementier (Head, ndlr). J’ai donc décidé de repartir de zéro avec un technicien avec qui j’avais déjà travaillé, Raphaël, mais uniquement avec un équipement neuf. Normalement en descente, une paire de skis nous sert pendant deux ans. Une année pour la skier, l’autre pour l’utiliser à fond. Ca faisait quatre ans que j’avais mes anciens skis, mais ils sont restés chez mon équipementier. Ils m’ont donné six ou sept paires pour la saison".
Avec un équipement tout neuf à dompter et aucun repère – "on est parti à l’aveugle", assure Fayed – le duo attaque la saison avec l’envie de se faire plaisir. "On s’est dit qu’on s’en foutait, avoue Fayed, on voulait juste se régaler". Et à Lake Louise pour la première descente de la saison, le skieur claque le premier podium de sa carrière. "On a pleuré tous les deux dans notre coin. Il avait déjà fait 50 podiums avec les femmes, mais c’était son premier chez les hommes. Ça été le début d’une année folle". Au quotidien, le duo a un mode de fonctionnement assez simple : "il faisait ce qu’il voulait, résume Fayed. Il me faisait tourner les skis". A Raphaël la technique, à lui la glisse. Et (bien) glisser, Fayed sait faire. Il a repris le goût du risque sur les skis et veut surfer sur cette confiance sur la saison qui s’annonce.
Objectif victoire
Cette saison passée, cet "accomplissement après 15 ans de compétitions", selon Fayed, il a déjà fallu le digérer. "Je l’ai bien digéré", rigole-t-il, faisant référence à la fête vécue après les finales à Méribel en mars dernier. "Cela a été dur pendant deux-trois jours après", mais les festivités et la gueule de bois ont une fin. Il a fallu se remettre au boulot. Toujours avec la même équipe. "J’ai décidé de rester dans la structure de la Fédération, avec Raphaël. Humainement, après ce qu’il a fait pour moi, je ne pouvais pas le lâcher". Cet été, il a bossé avec un seul objectif en tête, s’offrir une première victoire en Coupe du monde. Sans pour autant se prendre pour un autre.
Son statut chez les Bleus n’a pas changé. "Ca charrie toujours autant… Les résultats sont arrivés comme ça, mais ça peut repartir aussi sec, donc il faut que je reste calme. Je n’ai pas de pression à avoir". Toutefois, il se sait attendu et notamment à Chamonix où se tiendra une étape de Coupe du monde en février prochain. "Chamonix, c’est la station où j’ai grandi, ça sera l’événement de la saison. C’est une date qui ressort encore plus que Kitzbuehel par exemple. Gagner à la maison, ça laisserait une trace". Le rendez-vous est d’ores et déjà pris, mais d’ici là, Fayed espère bien continuer à jouer les premiers rôles. Sa quatrième place du premier entraînement à Lake Louise le prouve, il faudra compter sur lui.
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