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Mondiaux de ski freestyle 2023 : "On est en train de vivre une nouvelle ère du ski freestyle féminin", témoigne la vice-championne olympique Tess Ledeux

La championne du monde 2019 de big air s'aligne aux Mondiaux de Bakuriani (Géorgie), qui débutent lundi.
Article rédigé par Louise Le Borgne, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Tess Ledeux, le 18 février 2022 à Paris, de retour des Jeux de Pékin. (JOEL SAGET / AFP)

Difficile de trouver de la place dans l'armoire à médailles. A 21 ans, Tess Ledeux s'est déjà forgé un joli palmarès et entend bien compléter sa collection à Bakuriani, en Géorgie, à l'occasion des championnats du monde de ski freestyle qui ont débuté dimanche 19 février et s'achèveront le 5 mars. Championne du monde de slopestyle en 2017 (piste aménagée avec des tremplins et des rampes), toute première championne du monde en big air en 2019 (tremplin unique), vice-championne olympique à Pékin sur cette même discipline, on se demande bien ce qui pourrait arrêter la Savoyarde. "Une commotion cérébrale et un problème d'avion", répond au tac-au-tac la skieuse, sourire en coin.

Tess Ledeux est revenue sur sa drôle de saison, vécue au rythme des chutes et des aléas. Revenue à son meilleur niveau, cette dernière entend jouer sa carte aux Mondiaux, dans une discipline en pleine évolution.

Franceinfo: sport : Avez-vous complétement récupéré de votre commotion cérébrale, subie fin octobre et comment abordez-vous ces Mondiaux ?

Tess Ledeux : Oui, j'ai tout repris normalement, même si j’ai eu des séquelles à la nuque qui ont un peu trainé. Ma chute, fin octobre, après avoir remporté la première étape de Coupe du monde de big air à Chur, en Suisse, m'a contrainte à trois semaines de repos complet. C'était frustrant mais j'ai pris mon mal en patience. 

A mon retour sur le circuit, j'avais du retard, forcément. Les filles avaient deux mois de ski dans les jambes, quand moi j'avais une semaine en cumulé. Mais j'essaye de prendre les choses à la cool. La Coupe du monde de Laax en Suisse (3e) et les X Games (2e) m'ont rassurée. J'ai pris beaucoup de plaisir et j'ai réussi à sortir des runs très corrects, malgré le manque d'entraînement. Si j’ai réussi à retrouver rapidement mon niveau, c'est parce que, techniquement, j'étais au point. 

"Nous sommes dans une saison post-olympique et mon corps est encore fatigué de toute l’intensité que j'ai pu mettre dans mes entraînements ces deux dernières années. Alors je prends le temps de m'écouter davantage."

Tess Ledeux

à franceinfo: sport

Après avoir manqué deux étapes de Coupe du monde à Stubai (Autriche) et à Mammoth Mountain (Etats-Unis), le globe de cristal semble désormais hors de portée. Avez-vous recentré vos objectifs sur les Mondiaux ?

A la suite de ma commotion cérébrale, j’ai dû revoir un peu mes objectifs. Ça a été très dur de devoir faire une croix sur le classement général, non pas pour un ennui de santé, mais pour un problème de logistique. Un accident sur la route et un souci à l'aéroport nous ont empêchés de partir à temps aux Etats-Unis. Avec le vol suivant, je n’aurais eu que quarante minutes d'entraînement, au lieu des deux jours pour me familiariser avec le snowpark. Il y a quatre ans j’aurais dit : “On y va ! On arrivera à mettre quelque chose en place au dernier moment”. Mais là, le traumatisme était frais et j’avais enchaîné les compétitions. J'ai donc déclaré forfait. Sur le moment, j'ai ressenti beaucoup d'injustice. Cette année, rien ne se passe comme prévu. Mais la saison n'est pas terminée et il reste les championnats du monde. 

Vous avez réalisé l'an dernier aux X Games le premier double cork 1620 féminin (double rotation verticale désaxée, avec 4,5 tours sur elle-même). Cette année, c'est la canadienne Megan Oldham qui a innové avec un triple cork. Le ski freestyle féminin vit-il une période dorée ?

Oui, on ressent toutes cette émulation ! Entre skieuses, on se pousse vers le haut et on est en attente de la prochaine nouvelle figure. On se demande qui va passer le saut en premier ! Le niveau est incroyable et je suis très heureuse de faire partie de cette génération d'athlètes. On est vraiment en train de vivre une nouvelle ère du ski freestyle féminin.

Les garçons ont tellement atteint un niveau d’extraterrestre qu'il n'y a plus vraiment de surprises. Chez les filles, la marge de progression reste énorme et c’est très excitant. Sur ces Mondiaux, je vais refaire les nouveaux sauts que j’ai travaillés aux X Games, avec des variations au niveau des grabs, c'est-à-dire, au niveau de la technique avec laquelle j'attrape mes skis. Le plus facile est près de la chaussure. Je vais essayer de les complexifier.

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