: Reportage Entre galas aux quatre coins du monde et projets personnels, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron vivent paisiblement à Montréal
Un peu moins de deux ans après l'annonce de leur pause, la vie de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron n'a pas fondamentalement changé. Du moins dans la forme. Vivant toujours à Montréal (Canada), où ils s'y sont installés en 2014 pour suivre leur coach de toujours Romain Haguenauer, le tandem tricolore, champion olympique de danse sur glace à Pékin en 2022, passe encore une grande partie de son temps à diffuser sa magie sur la glace. La différence ? Ils ne sont plus notés par des juges, mais seulement applaudis et admirés par un public d'avertis, prêts à payer juste pour venir les voir se produire.
Des galas d'exhibition au Japon ou partout en Europe, en passant par les grands spectacles sur glace comme la célèbre troupe internationale d'Holiday on Ice, entre autres, les Clermontois passent finalement plus de temps à voyager qu'auparavant. "Avant, on ne partait qu'une semaine, par-ci, par-là, alors que là parfois c'est deux, voire trois mois d'un seul coup", confie Guillaume Cizeron à franceinfo: sport. Un constat appuyé par sa partenaire, Gabriella Papadakis : "On a été assez peu à Montréal et on a voyagé beaucoup plus qu'on ne l'a jamais fait."
"En 2023, j'avais compté justement, et je crois qu'on s'est produits dans une soixantaine de spectacles environ."
Guillaume Cizeron, champion olympique de danse sur glaceà franceinfo: sport
Bien que le rythme "intense" et "effréné" de cette nouvelle vie implique une tout autre organisation, déroutante dans un premier temps pour un athlète de haut niveau réglé à la minute près dans un "cadre très strict", Gabriella Papadakis, qui se remet petit à petit d'un burn out, rappelle qu'elle avait ressenti le besoin de "couper pour prendre du recul et se retrouver". Mais aussi "pour reprendre le contrôle de [sa] vie et pour penser à elle". "Simplement pour s'entraîner moins car c'est difficile pour le corps" admet, de son côté, Guillaume Cizeron.
Moins d'entraînements et plus de compétitions, certes, mais plus de voyages à cause des tournées : alors comment s'organisent-ils aujourd'hui dans leur vie de tous les jours ? Pour Guillaume, qui vit dans une maison typique montréalaise à proximité du quartier de la Côte-Saint-Paul, "aller faire du sport tous les jours" reste la priorité. "J'ai ma mère, ma vie, mon chien [Simba], et ma voiture ici. Donc la maison pour moi, c'est là [à Montréal]."
Même son de cloche du côté de Gabriella, installée proche du fameux Mont-Royal, la colline dominant la plus grande ville québécoise en son cœur. "Je suis devenue une adulte à Montréal, donc tous mes proches et mon réseau sont là. Je me sens vraiment chez moi ici, beaucoup plus qu'en France finalement." Alors forcément, c'est par ici que les projets, de l'un ou l'autre, fleurissent.
La chorégraphie et la musique, forcément
Pour Guillaume Cizeron, la vocation semble toute dessinée. Perfectionniste à l'extrême durant toute sa carrière au moment de monter leur programme, celui qui aura 29 ans en novembre prochain a déjà mis ses pieds et un bras dans la chorégraphie. "J'ai quand même beaucoup travaillé pour d'autres patineurs, j'aime beaucoup la chorégraphie dans un programme donc j'ai envie d'aider les autres et transmettre un peu", avance le quintuple champion du monde de danse sur glace. Ce dernier collabore en effet avec les Français Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud (danse sur glace), Denys Strekalin et Océane Piegad (couple), Landry Le May, mais aussi avec l'Italo-Canadien Corey Circelli.
Féru de peinture et de dessin, il "réfléchit" également à comment se rapprocher un jour du monde de la mode alors qu'il se met, quand il en a le temps, "à créer quelques prototypes comme ça". Une manière à lui, encore une fois, d'exprimer sa créativité artistique. Quelque chose qu'il a donc bien l'intention de poursuivre et surtout développer via la chorégraphie, d'une manière ou d'une autre, dans les années à venir.
"La chorégraphie, c'est une évidence. Je trouve ça tellement naturel. Ça ne veut pas forcément dire qu'en tant que job, j'ai vraiment envie de faire ça. Mais en tout cas c'est quelque chose que j'apprécie et qui me procure du plaisir."
Guillaume Cizeron, champion olympique de danse sur glaceà franceinfo: sport
D'ailleurs, la chorégraphie a également pris une place plus importante récemment, dans la vie de Gabriella Papadakis. Elle travaille depuis quelques mois avec la jeune patineuse française Lorine Schild (19 ans) - 17e à l'occasion de ses premiers Mondiaux à Montréal - et son entraîneuse, Malika Tahir.
"Je n'avais pas particulièrement planifié de faire des chorégraphies dans ma vie et puis c'est la coach de Lorine qui m'a appelée. J'ai un peu réfléchi et je me suis dit : "Allez, on va tenter !" Et puis j'ai adoré !"
Ce qui fait surtout vibrer Gabriella, lorsqu'elle sort de la piste et déchausse ses patins, est aussi intimement et directement lié à la danse sur glace. "J'ai des projets à moyen et long terme autour de la musique et de l'écriture. Et pourquoi pas, plus tard, parvenir à mélanger toutes mes passions, expose avec enthousiasme la Française. Plus jeune, la musique avait une place importante dans ma vie et c'est parce que j'ai choisi le patinage après que j'ai dû arrêter."
"Pendant la pandémie, je me suis remise à jouer de la musique de manière compulsive, pour compenser le manque d'entraînement. Au début, j'ai commencé par la guitare. Et puis après j'ai appris à jouer du piano. D'abord en autodidacte, surtout la guitare, mais j'ai aussi pris des cours après."
Gabriella Papadakisà franceinfo: sport
La musique, pour l'une. La chorégraphie, pour l'autre. Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron profitent, quand ils ne se produisent pas à l'autre bout du monde à l'occasion d'un gala, de leur pause pour préparer "l'après". Un avenir qui s'écrira toujours à Montréal ? "Pas forcément" selon l'apprenti chorégraphe qui avoue "avoir un peu la bougeotte" et qui souhaiterait peut-être un jour "découvrir autre chose".
De son côté, la néo-musicienne "aime beaucoup New York". Elle "ne connaissait pas avant l'année dernière" mais elle y "retourne assez régulièrement depuis et a créé un lien assez cool avec cette ville". Une chose est sûre, le plus célèbre tandem du patinage artistique français n'a pas fini de nous surprendre. Ensemble, ou séparément.
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