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Justine Braisaz : "La victoire n'est pas un aboutissement en soi"

A 22 ans, Justine Braisaz est déjà l'une des leaders de l'équipe de France de biathlon. Avec une victoire l'année dernière, elle a passé un palier supplémentaire dans sa carrière. Avant le prochain ? La Savoyarde ne veut en tout cas pas brûler les étapes et s'attache à la méthode, avant le résultat.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Au premier abord, Justine Braisaz peut surprendre dans un monde du sport drogué au résultat et à la compétition. Mais en creusant un peu, la Savoyarde corrige :  “Je suis une compétitrice, je ne fais pas du sport loisir, sinon je ne m’embêterai pas à faire autant d’heures de travail, à partir en stage”.

Si la saison dernière l’équipe de France féminine a brillé collectivement, deux succès en relais et une deuxième place derrière l’Allemagne au classement des Nations, Justine Braisaz est la seule à avoir remporté une course, sur la Mass Start du Grand-Bornand il y a quasiment un an jour pour jour. Mais plus que le succès, Braisaz préfère retenir la saison dernière dans son ensemble. “Les hauts et les bas de cette saison ont construit l’athlète que je suis aujourd’hui, notamment dans l’ambition pour les années futures”.

De l’ambition donc mais Braisaz veut faire les choses dans l’ordre. D’abord la méthode. Une vision qu’elle résume avec une belle formule : “Je prends plus mon pied à trouver la recette, à faire la cuisine, qu’à manger le gâteau”. On l’aura compris, Justine Braisaz pense sa carrière. Une carrière qu’elle voit comme un chemin, d’où cette pensée, “la victoire n’est pas un aboutissement en soi”. “Mais le sport n’est pas un aboutissement en soi, poursuit-elle. Tout ce que je fais, c’est un parcours de vie. Je sais pourquoi je fais tout ça, ça a un vrai but, plus que de construire un palmarès. Il faut tracer un chemin”.

On parle de résultat, de victoire, d’ambition, note la biathlète de 22 ans. Le sport c’est plus que ça, c’est un lien entre soi et soi-même qu’on tisse, qu’on consolide et que parfois on blesse un peu”. Ce lien, Braisaz le tisse petit à petit, à la force de son cerveau. Arrivée en Coupe du monde en 2015 à seulement 19 ans, elle grandit alors dans l’ombre de Marie Dorin-Habert et Anaïs Bescond, 7e de la Coupe du monde l’année dernière.

Braisaz grandit vite. Frédéric Jean, le nouvel entraîneur du groupe féminin, voit en elle une athlète capable de jouer le classement général de la Coupe du monde dès cette année. ”Le sport et le biathlon nécessitent d’apprendre à se connaître et de l’expérience aussi, calme-t-elle. Il faut du temps pour ça. Je suis encore jeune”.

Jeune mais déjà déterminée et sûre de ce qu’elle veut. Pas encore tout à fait sûre de comment y parvenir en revanche, même s’il y a des progrès. “Est-ce qu’il y a une bonne méthode ? questionne-t-elle. Martin (Fourcade) est un super exemple, il a la recette mais c’est la sienne. Chacun doit trouver la sienne. Moi je suis sur cette voie-là, j’en suis persuadée.”

Dans un groupe où Anaïs Bescond fait, sans forcément le vouloir d’ailleurs, figure de leader depuis la retraite de Marie Dorin-Habert, Braisaz pourrait, du haut de ses 22 ans, devenir une locomotive. Pour ceci, elle doit encore gagner en régularité, notamment au tir puisqu’elle affichait un perfectible 78% la saison dernière, loin des 83% de Bescond et des 84% de Kaisa Mäkäräinen, victorieuse de la Coupe du monde la saison dernière.

J’essaye de construire un plan avec des points d’accroche, explique-t-elle. Ces choses sont en place, elles s’appliquent à l’entraînement, reste à voir en course". Sur le relais mixte, remporté par les Bleus dimanche, la Savoyarde n’a eu besoin que d’une pioche pour faire tomber ses 10 cibles. Un excellent début à confirmer dès jeudi avec la première course individuelle.

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