Guerre en Ukraine : "D'un côté le froid, de l'autre le risque d'un obus..." Le témoignage glaçant d'un biathlète coincé dans sa cave
Bogdan Tsymbal, premier relayeur ukrainien aux Jeux de Pékin, raconte à franceinfo: sport sa situation, alors qu'il fait face à l'invasion russe avec sa famille.
La guerre dans ce qu'elle a de plus dramatique. Au nord-est de l'Ukraine, dans l'oblast de Soumy, réside le biathlète Bogdan Tsymbal. Après l'invasion russe en son pays et face la proximité de sa maison avec les bombardements, le 49e meilleur biathlète de l'hiver vit des moments difficiles avec sa femme et son nouveau-né. Il a écrit une lettre à franceinfo: sport pour expliquer sa situation.
Huit degrés avec un bébé
"J’ai une femme et un petit bébé. Nous sommes dans une ville très proche de la frontière avec la Russie et la Biélorussie, entame le biathlète ukrainien. Rendez-vous compte, ma femme, comment elle se sent quand elle doit allaiter notre bébé dans une cave où la température est de seulement huit degrés. Et il faut aussi changer ses vêtements dans ces conditions..."
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S'ajoutent à cet enfermement volontaire la crainte face aux combats, et même à la mort pour Bogdan, sa femme Anastasiya et leur petit garçon Gregory, né le 2 février. "Nous sommes dans la cave depuis trois jours. Il y a eu de très graves bombardements partout dans la ville ces derniers temps. Il y a d'un côté le froid, et de l'autre côté la peur que ta maison soit la cible d'une fusée ou d'un obus. Je ne sais plus quoi dire..."
"La guerre, ce n’est pas ce que nous souhaitons ! Nous voulons un ciel paisible pour notre fils."
Bogdan Tsymbal, biathlètedans une lettre à franceinfo: sport
Si Bogdan Tsymbal s'occupe de ses proches, certains de ses coéquipiers ont rejoint le front avec l'armée ukrainienne. C'est notamment le cas du plus connu d'entre eux, Dmytro Pidruchnyi, champion du monde de la poursuite en 2019.
Un biathlète de 19 ans mort au front
Engagé à l'ouest du pays, il a rejoint la garde nationale et a donné de ses nouvelles au média norvégien NRK depuis Ternopil : "Nous ne craignons rien. Nous aidons à renforcer la structure de défense et à faire des barricades et des fortifications. Notre travail consiste à défendre notre ville et à aider les militaires du mieux que nous pouvons."
"Nous sommes sereins et prêts à affronter tout ce qui peut arriver. La menace est grande, mais actuellement, c’est à Kiev qu’il y a le plus de combats. Dans les jours à venir, nous gagnerons !"
Dmytro Pidruchnyidans un message au média norvégien NRK
Par ailleurs, le biathlon ukrainien est en deuil. Un ancien jeune espoir des circuits nationaux, Yevhen Malyshev, est mort au front avec l'armée, a confirmé l'équipe nationale de biathlon ukrainienne mardi après-midi. Le jeune homme, qui avait arrêté sa carrière il y a deux ans, devait fêter ses 20 ans le 10 mars.
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