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En un an Antonin Guigonnat a changé son destin

Il y a un an, Antonin Guigonnat était proche de mettre fin à sa carrière dans le biathlon. Quelques semaines plus tard, il arrachait un podium aussi fabuleux que surprise au Grand-Bornand. Un an plus tard, voici un homme installé en équipe de France aux côtés de Martin Fourcade. Retour sur cette année particulière pour l'atypique du groupe France.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

L’histoire de l’athlète qui a failli mettre fin à sa carrière avant de saisir finalement sa chance jusqu’à découvrir les Jeux Olympiques n’est pas inédite. Celle d’Antonin Guigonnat manquerait presque d’une médaille olympique pour être complète. Las, à 26 ans, le Haut-Savoyard a vraiment pensé à mettre fin à sa carrière. Mais depuis un an et sa révélation avec sa troisième place du sprint du Grand-Bornand en novembre 2017, il est enfin sur les rails.

Guigonnat ? "L'atypique"

C’est l’atypique du groupe. [...] Il a un système où il crée une grosse confiance en lui. Il a une très forte capacité d’analyse. Il est capable de faire de lui-même de faire des choix qu’il assume parfaitement. Il prend des initiatives personnelles et ce sont souvent des bons choix”. Vincent Vittoz ne côtoie le biathlète que depuis quelques mois seulement mais il a déjà bien cerné le personnage. “Je suis peut-être atypique sur l’entraînement et notamment sur mon programme”, confirme l'intéressé qui assure marcher au “feeling, aux sensations”.

Quand donner des bilans d’entraînement réguliers à son entraîneur est la norme, Guigonnat s’y refuse. “L’idée c’est de pouvoir adapter… C’est ma vision un peu moins classique du haut niveau, précise-t-il. J’ai décidé il y a quelques années d’arrêter ce système parce que ça me pesait de culpabiliser d’avoir raté un entraînement”. Une plus grande liberté de choix, voilà ce que voulait l’homme de 27 ans. Adapter la trame décidée par les entraîneurs, voilà ce qu’il veut. “Mentalement ça me permet d’être plus frais”, assure-t-il.

Une fraîcheur qui l’a sans doute aidé à atteindre ces deux podiums la saison dernière en Coupe du monde. Le premier au Grand-Bornand, pour sa première course de la saison et pour le retour de la Coupe du monde en France, quatre ans après. “Je dois fonctionner comme ça : oublier le résultat, faire du ski, tirer dans les cibles, faire du ski, tirer dans les cibles… C’est bête et méchant”. Un fonctionnement simple ? Pas si vite. Antonin Guigonnat a mis du temps à trouver sa “manière de faire”. Ce qui nous ramène au moment où il a pensé que sa carrière était terminée.

"Je me dis que c'est fini pour moi"

Pour comprendre le raisonnement, il faut revenir quelques semaines avant ce fameux podiums au Grand-Bornand. Pour le premier weekend de Coupe du monde, une place reste à prendre chez les “A”. Elle se joue entre Émilien Jacquelin et Antonin Guigonnat sur une course d’IBU Cup, la “deuxième division” du biathlon mondial. “Sur cette course, je me focalise sur le podium pour monter en Coupe du monde en oubliant ce que je sais faire”.

C’est son compatriote qui gagne cette course et sa place en Coupe du monde. “Un énorme coup au moral, se souvient Guigonnat. Je me dis qu’il est jeune, qu’il va y rester et que c’est fini pour moi”. Comprenez que cette place était la dernière chance pour Guigonnat de passer au pallier supérieur. “J’avais de gros objectifs, je devais aller en Coupe du monde et y faire des résultats sinon ma carrière était terminée, assure Guigonnat. Il n’y a pas de place pour faire du circuit B jusqu’à 30 ans et il n’y a pas de biathlon amateur”.

Cette peur a fait naître en lui un déclic : celui de profiter de chaque moment, de “prendre [sa] vie de sportif comme une liberté, pas comme une contrainte”. C’est en pensant aux résultats que “tout s’effondrait sur le tir”, rappelle celui qui a participé à ses premiers Jeux Olympiques en février dernier. Désormais installé en équipe de France aux côtés de Martin Fourcade, Antonin Guigonnat a envie de goûter, en individuel, à ce qu’il a goûté en relais mixte simple avec Anaïs Chevalier à Kontiolahti. “Il faudra que je sois à 100% au tir pour espérer un podium”. Et plus ?

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