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Coupe du monde de biathlon : Emilien Jacquelin remporte la mass start du Grand-Bornand devant Quentin Fillon Maillet

Emilien Jacquelin a remporté sa troisième victoire individuelle en carrière, dimanche, et prend la tête du classement général de la Coupe du monde.

Article rédigé par Vincent Daheron, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Emilien Jacquelin (au premier plan) devance son coéquipier Quentin Fillon Maillet sur la mass start du Grand-Bornand, dimanche 19 décembre. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Ce week-end de biathlon au Grand-Bornand ne pouvait pas se conclure d'une aussi belle manière qu'avec ce doublé magnifique réussi par Emilien Jacquelin et Quentin Fillon Maillet. Sur la première mass start de la saison, dimanche 19 décembre, le premier a devancé le second pour s'emparer du même coup du dossard jaune de leader au classement général. Le Norvégien Tarjei Boe complète le podium.

Double champion du monde de la poursuite (2020 et 2021), Emilien Jacquelin n'avait jamais gagné une manche "classique" de Coupe du monde, c'est désormais chose faite. Et de quelle manière. A domicile, au Grand-Bornand, l'Isérois a dominé de bout en bout la première mass start pour s’imposer en solitaire. "Emotionnellement, elle est beaucoup plus forte que les titres de champions du Monde, avouait le biathlète de Villard-de-Lans sur la chaîne L'Equipe. Je ne suis pas trop du genre à être ému mais là, il y a eu quelques larmes sur le podium."

Il a dynamité la course

« Qui ose gagne », aime-t-il répéter. Devant 20 000 spectateurs en transe, il a allié la parole aux actes. Sur le dernier tir debout, le biathlète de 26 ans a été digne de son surnom de Lucky Luke en faisant basculer aussi vite que son ombre les cinq cibles pour s’envoler vers la victoire. « Je ne voulais pas avoir peur comme j’ai pu avoir peur hier sur le tir debout », réagissait-il sur la chaîne L’Equipe après sa victoire.

Seule une faute sur le troisième tir a remis un peu de suspense sur une course qu’il avait pris soin d'écraser auparavant. Parce qu’après le premier tir où 19 des 30 biathlètes au départ avaient réussi le sans faute, Emilien Jacquelin a décidé d’accélérer sans calculer, comme à son habitude finalement. "Je voulais faire cette course à ma manière, c’était prémédité. J’avais dit que si je réalisais le plein au premier tir, j’allais dynamiter la course. Le meilleur moyen était de prendre la course à mon compte."

Pas grand monde n’est capable de rivaliser avec lui depuis le début de saison sur les skis. Peut-être Sebastian Samuelsson, leader du général avant ce week-end, mais celui-ci a été trop fébrile derrière la carabine avec quatre fautes et a dû se contenter de la 9e position.

Ou alors Quentin Fillon Maillet. Déjà vainqueur samedi sur la poursuite, le Jurassien a manqué une cible de plus que Jacquelin. Trop juste alors pour espérer lui chiper la victoire malgré un dernier tour canon. "J’ai mis beacoup, beaucoup d’énergie pour compenser mon temps de tir et mes deux tours de pénalité, analysait-il après la course. J’y ai cru jusqu’au bout. Deuxième derrière Emilien, c’est génial. Je ne m’attendais pas forcément à faire un podium aujourd'hui. Je me suis battu comme un fou sur la piste." Il termine à trois secondes de son compatriote mais a su contenir le retour par l’arrière de Tarjei Boe, finalement troisième.

Troisième bleu à endosser la tunique jaune cette saison

Porteur du dossard jaune de leader au classement général au départ de cette mass start pour la première fois de sa carrière, QFM laisse donc sa tunique à son coéquipier. Emilien Jacquelin passera les fêtes en sa possession avant de l’enfiler à Oberhof (6 au 9 janvier). C’est déjà le troisième tricolore à porter le maillot jaune après Simon Desthieux et, donc, Quentin Fillon Maillet.

Surtout, la régularité récente d'Emilien Jacquelin (déjà trois podiums cette saison avant sa victoire) laisse augurer une bataille pour le général tout au long de la saison. "C’est chouette mais je sais qu’il ne faut pas que je m’enflamme, relativisait-il. Il faut rester dans l’instant présent. A aucun moment j’ai pensé au maillot jaune, j’étais juste focalisé sur la manière." Avant de penser à la suite de la saison, il pourra contempler son cadeau de Noël qu'il s'est offert comme un grand. On n'est jamais mieux servi que par soi-même.

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