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Biathlon : De Fourcade à Guigonnat, focus sur une équipe ambitieuse

Nouvel entraîneur de l’équipe de France masculine de biathlon, Vincent Vittoz a eu le temps pendant la préparation d’apprendre à connaître ceux qui font son équipe. De Fourcade à Jacquelin en passant par Guigonnat, revue d’effectif des forces en présence.
Article rédigé par franceinfo
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Martin Fourcade : “Au centre de son projet

 

Que dire qui n’a pas déjà été dit sur Martin Fourcade ? Sept fois vainqueur de la Coupe du monde, onze fois champion du monde, cinq fois titré aux Jeux Olympiques, le Catalan est le plus grand biathlète de l’histoire, sans aucune contestation possible.Que peut-il vouloir encore ? Avec les Mondiaux dans le viseur en fin de saison, le leader de l’équipe voudra encore améliorer son total de médailles. En individuel, il n’est qu’à un titre de la légende Bjoerndalen (11 contre 10). Au total, il en est bien plus loin (45 contre 25). Un huitième globe de cristal de la Coupe du monde le rendrait plus légendaire encore.

L’avis de Vincent Vittoz : “C'est un compétiteur dans le quotidien, il a horreur de perdre. je ne suis pas inquiet de sa soif de victoire. C’est quelqu’un qui aime profondément la compétition et qui met vraiment tout en place autour de lui, qui échange énormément avec son staff mais qui reste au centre de son projet. Il est d’abord moteur et nous, nous sommes des intervenants proches mais c’est avant tout lui qui construit”.

Simon Desthieux : “Celui qui a le plus besoin d’être rassuré

Jusqu’au tout dernier sprint de l’hiver, il était le dernier de l’équipe historique (sans les jeunes donc) à ne pas avoir accroché de podium en Coupe du monde. Chose faite à Tyumen avec une deuxième place derrière Martin Fourcade. Aux Jeux Olympiques, il était de l’or en relais mixte et a pris une belle 7e place sur la poursuite. De bon augure pour la nouvelle saison.

L’avis de Vincent Vittoz : “Il est celui qui a le plus besoin d’être rassuré dans ce qu’il connaît. Il est peut-être celui pour qui le changement a été le plus compliqué. Il a plus de crainte à aller vers de la nouveauté, il se rassure énormément sur ce qu’il connaît mais parfois c’est peut-être son frein. Il lui faudrait parfois oser un petit peu plus pour aller chercher un petit peu plus haut.

Quentin Fillon-Maillet : “La générosité dans tous les sens du terme

Le Jurassien de 26 ans est le troisième Français avec Fourcade (1er) et Desthieux (8e) à avoir terminé dans le top 10 de la Coupe du monde (10e). Avec deux podiums en trois courses pour démarrer l’année, Fillon-Maillet était parti sur les chapeaux de roues la saison dernière avant de rentrer dans le rang et de passer, malheureusement, à côté de ses Jeux Olympiques (29e de la mass-start).

L’avis de Vincent Vittoz : “C’est un athlète généreux, qui donne beaucoup, qui s’investit énormément. Il a encore des problèmes de régularité, on travaille énormément dessus mais je pense qu’il a su analyser ses échecs passés et j’espère qu’il va en tirer réellement du profit. Le mot générosité dans tous les sens du terme lui convient parfaitement.”

Antonin Guigonnat : “L’atypique du groupe

Il est le nouveau venu qui a cassé la baraque ! Pour son premier weekend de la saison en Coupe du monde, et même pour sa première course au Grand-Bornand, Antonin Guigonnat réalisait l’impensable : terminer sur le podium ! Une histoire incroyable qui a un temps effleuré l’idée d’arrêter le biathlon quelques semaines plus tôt et qui est désormais bien installé en équipe de France.

L’avis de Vincent Vittoz : “L’atypique du groupe. C'est la révélation de l’année dernière. Il fonctionne toujours un peu en décalage, il n’a pas un mode de fonctionnement traditionnel. Par contre, il créé un système où il crée une grosse confiance en lui. Il a une très forte capacité d’analyse. Il est capable de faire de lui-même de faire des choix qu’il assume parfaitement. Il prend des initiatives personnelles et il fait les bons choix. Ce qui est sûr c’est qu’il ne fera pas comme les autres.”

Émilien Jacquelin : “Un tempérament excessif

Le plus jeune de la bande, celui qui a fait ses débuts en Coupe du monde l’année dernière. Avec une 5e et une 6e place à Antholz en janvier, l’Isérois a gagné sa place aux Jeux Olympiques et a même participé au relais (5e). De quoi lui donner beaucoup d’expérience avant sa première vraie grosse saison chez les A.

L’avis de Vincent Vittoz : “C'est le petit jeune, tout feu tout flamme. Très attachant. Il doit aussi apprendre à êtr eun peu plus patient. Parfois, c’est l’excès qui domine. Il est à l’inverse d’un Simon Desthieux. Il pourra vite se déstabiliser si ça ne fonctionne pas mais très vite repartir et rebondir dans l’euphorie si ça commence à bien aller. Il a ce tempérament un petit peu excessif mais qui a des grandes qualités.”

Fabien Claude : "D'énormes qualités"

Il a gagné sa place face à Simon Fourcade au prix de sa victoire sur le deuxième sprint à Lenzerheide (Suisse) en préparation il y a une dizaine de jours. A 23 ans seulement, Claude est encore un espoir du biathlon tricolore.  En 2017, il avait même participé à l'individuelle sur les Mondiaux d'Hockfilzen (Autriche), prenant une encourageante 25e place. "On pense depuis un moment qu'on va pouvoir compter sur Fabien Claude dans le futur et c'est une bonne opportunité pour lui de se lancer dans le grand bain dans une grande compétition", avait alors dit Stéphane Bouthiaux, alors boss du biathlon français.

L'avis de Vincent Vittoz : "C’est quelqu’un qui a d’énormes qualités mais qui manque encore de confiance en lui. C’est pour ça qu’il peine parfois sur le tir. Il a fait un excellent été. Il peut aussi créer une surprise à l’image d’un Antonin Guigonnat l’année dernière."

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