Face au boom de la randonnée en France, comment lutter contre la surfréquentation des sentiers ?
Pour estimer la fréquentation, le parc national des Écrins, dans les Alpes, dispose d'outils classiques pour compter les randonneurs et les véhicules. Les équipes utilisent également les nouvelles technologies, explique Pierrick Navizet, le chef du service accueil et communication. Car avec la forte hausse de la pratique de la randonnée ces dernières années, la gestion de la fréquentation est devenue l'un des enjeux principaux.
"Là par exemple, on est en train d’expérimenter des solutions de détection par intelligence artificielle sur la base de photos pour compter le nombre de personnes qui passent, explique-t-il, savoir si elles ont un chien, quelles activités elles vont faire. Est-ce qu’elles font de l’itinérance, du bivouac, de l’escalade par exemple, et dans quel sens elles passent ? Ça nous apporte des informations beaucoup plus précises sur ce qui se passe sur le territoire". Il y a un floutage automatique pour que rien ne soit reconnaissable et qu'aucune donnée personnelle ne soit récoltée, assure Pierrick Navizet.
Des opérations pour sensibiliser les randonneurs
L'objectif, c'est d’adapter la gestion. Avec les épisodes de fortes chaleurs qui se multiplient, les lacs isérois sont scrutés de près. "On s’aperçoit que les lacs sont des lieux de fraîcheur qui sont devenus de plus en plus attractifs, donne Pierrick Navizet en exemple. Il y a des pratiques très spécifiques, comme le bivouac, très couru dans ces zones. Dans ces cas-là, on délimite des zones où il est autorisé et des zones où il n’est pas possible".
Comme le parc des Écrins, 23 territoires ont mis en place des actions pour canaliser la fréquentation, ce qui a permis à la Fédération française de la randonnée pédestre de centraliser les pratiques. "Il y a des refuges, des gîtes qui organisent des temps d’explications, de sensibilisation, détaille Séverine Ikkawi, directrice des relations extérieures à la Fédération de la randonnée. Ce sont aussi des territoires qui vont proposer des itinéraires alternatifs, comment trouver cet équilibre entre la valorisation de territoires, donner envie de venir randonner sur ces territoires tout en les préservant". Le but est d'informer les 27 millions de personnes qui pratiquent la randonnée au moins une fois dans l'année, sur les plus de 227 000 km de chemins balisés en France.
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