France-Nouvelle-Zélande : qui est Will Jordan, la nouvelle pépite des All Blacks ?

Samedi 20 novembre, à l'occasion de France-Nouvelle-Zélande, le public français va faire la connaissance du dernier ovni "made in New Zealand" : Will Jordan. Dans le vocabulaire de Fabien Galthié, le mot finisseur désigne, de manière plus classe, les remplaçants, censés "finir les matchs". Chez les All Blacks par contre, le terme finisseur désigne plutôt les ailiers, en charge de "finir" les actions.

Dans ce rôle-là, la sélection n'a jamais manqué de talents. De la légende Jonah Lomu à Julian Savea en passant par John Kirwan, Doug Howlett ou encore Joe Rokocoko, les ailiers All Blacks de classe mondiale sont légion. Will Jordan en est le dernier représentant.

Cinq essais en trois matchs cet automne

Depuis le début de la tournée d'automne, le joueur des Canterbury Crusaders fait subir aux nations du Nord ce que ses homologues du Sud connaissent déjà. Un triplé face aux Etats-Unis puis deux essais face au pays de Galles et l'Irlande, Will Jordan a déjà scoré cinq fois en trois rencontres. De quoi porter son total à dix-sept essais en douze sélections seulement. 

S'il occupe systématiquement le poste de trois-quart aile avec le maillot des Blacks, le natif de Christchurch est avant tout un arrière de formation. C'est à ce poste qu'il a été sacré champion du monde des moins de vingt ans en 2017. C'est aussi à ce poste qu'il évolue en club, avec les Crusaders. Arrivé dans la province néo-zélandaise en 2018, Jordan a empilé les feuilles de match dès sa première saison. Remplaçant lors de la finale 2019 du Super Rugby face à la province argentine des Jaguares, il est entré en cours de jeu pour remporter son premier titre en club dès sa saison inaugurale chez les pro.

La saison suivante, ses bonnes prestations en Super Rugby Aotearoa (réservé aux équipes néo-zélandaises en raison du Covid) lui ont ouvert les portes de la sélection nationale. Après seulement cinq petites minutes de jeu pour sa première sélection face à l'Australie, le 7 novembre 2020, il a inscrit un doublé en 15 minutes lors de sa deuxième cape, face à l'Argentine, trois semaines plus tard.

Un essai par match depuis ses débuts en professionnel

Devenu All Black à 22 ans, Jordan a confirmé son nouveau statut dès son retour en championnat. La saison suivante, il a inscrit 19 essais en 19 rencontres, sélection et championnat confondus. En juillet dernier, lors d'un test match face aux Tonga, il accomplit l'exploit d'inscrire cinq essais dans le même match. Seul son compatriote Marc Ellis a fait mieux, en 1995, en franchissant la ligne d'en-but à six reprises. Après la victoire des siens à Cardiff, le sélectionneur Ian Foster n'avait pas tari d'éloges à l'égard de son ailier qu'il juge est "arrivé à maturité". 

"Il est nouveau chez les All Blacks, je sais qu'il a marqué beaucoup d'essais et il est vrai que certains d'entre eux étaient contre des oppositions plus faibles, mais si vous regardez son jeu, il ne fait que progresser", a-t-il déclaré à nos confrères de Rugby Pass. En douze sélections, Jordan n'est resté muet qu'à deux reprises. 

Will Jordan had a day out in Washington pic.twitter.com/6poKkdBar1

— All Blacks (@AllBlacks) October 25, 2021

S'il brille par sa pointe de vitesse et sa disponibilité dans la ligne de trois-quarts, Will Jordan dénote dans la tradition récente des ailiers néo-zélandais surpuissants. Cet automne, c'est principalement dans un rôle de finisseur en bout de ligne qu'il s'est signalé. 

Gare à la spéciale Jordan

Mais sa spécialité reste les coups de pied à suivre pour lobber son vis-à-vis. C'est de cette manière qu'il a inscrit ses deux derniers essais, face au pays de Galles puis l'Irlande. Melvyn Jaminet et le troisième rideau bleu sont prévenus. Nommé par World Rugby pour le titre de révélation de l'année 2021, Jordan pourrait ajouter une ligne de plus à son palmarès, en espèrant que celle mentionnant les victoires face au XV de France reste vierge.