Cet article date de plus de huit ans.

Trois preuves que le Racing 92 est (presque) le PSG du rugby

En dix ans, les "Ciel et Blanc" sont passés de la Pro D2 à la finale de la Coupe d'Europe de rugby. Tout ça grâce à une stratégie très similaire à celle mise en place par le Qatar au PSG.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Les joueurs du Racing 92 s'échauffent avant un match face au FCG à Grenoble (Isère), le février 2016. (JEAN PIERRE CLATOT / AFP)

En dix ans, le Racing 92 a parcouru un sacré chemin. Le club de rugby des Hauts-de-Seine, remonté en Top 14 en 2010, joue sa première finale de Coupe d'Europe samedi 14 mai. L'objectif : remporter sa première victoire européenne face au club anglais des Saracens.

>> Regardez en direct la finale Racing 92-Saracens sur francetv info

Si les "Ciel et Blanc" jouent aujourd'hui dans la cour des grands, c'est en grande partie grâce aux efforts déployés par leur dirigeant, Jacky Lorenzetti. Investissements massifs, recrutement quatre étoiles... La stratégie de l'homme d'affaires rappelle fortement celle mise en place par le Qatar au PSG. Francetv info vous donne trois preuves que le Racing 92 est (presque) devenu le Paris Saint-Germain du rugby.

Le dirigeant a beaucoup investi dans le Racing 92

Dans le monde du sport professionnel, l'argent fait souvent le bonheur. Jacky Lorenzetti n'a donc pas hésité à investir pour atteindre son objectif : ramener le Racing 92 dans l'élite du rugby français et européen. L'homme d'affaires, qui a revendu ses parts dans le groupe immobilier Foncia en 2007, aurait ainsi déboursé plus de 20 millions d'euros pour le club entre 2006 et 2011, croit savoir L'Express

Jacky Lorenzetti avant le match entre Bordeaux-Bègles le Racing 92 au stade Matmut Atlantique de Bordeaux (Gironde), le 2 avril 2016. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Le Racing 92 dispose du cinquième plus gros budget du Top 14, avec 24 millions d'euros de dépenses prévues pour la saison 2015-2016, indique le site Rugbynistère. Soit 12 fois plus de moyens qu'il y a dix ans : lors du rachat du club, en 2006, son budget n'était que de 2 millions d'euros, précise 20 Minutes.

Jacky Lorenzetti a également beaucoup investi pour améliorer les infrastructures du Racing : les "Ciel et Blanc" ont inauguré en 2013 un nouveau centre d'entraînement au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), avec salles de musculation high tech, mutiples terrains d'entraînement et même un lycée intégré pour les jeunes du centre de formation, note Le Monde.

Autre changement de taille : le club disposera bientôt d'un nouveau stade, l'Arena 92, dont la construction coûtera 220 millions d'euros selon L'Equipe. Adieu le familial stade Yves-du-Manoir de Colombes. Le nouveau terrain de jeu des "Ciel et Blanc", en train de sortir de terre à La Défense, ouvrira en 2017 et pourra accueillir 32 000 spectateurs.

La série d'investissements du Racing 92 rappelle ceux effectués par le Qatar dans le club de foot de la capitale. L'émirat a injecté 130 millions d'euros au PSG rien que l'année de son rachat, en 2011, rappelle TF1 News. Et les dirigeants qataris n'ont pas ralenti la cadence depuis : les Parisiens disposent en 2015-2016 du plus gros budget de la Ligue 1, avec 490 millions d'euros. Beaucoup plus que le Racing 92, certes, mais les enjeux financiers ne sont pas les mêmes dans les deux sports. 

Le club recrute un maximum de stars

Zlatan Ibrahimovic, Blaise Matuidi, Edinson Cavani, Marco Veratti... L'effectif du PSG a de quoi faire pâlir d'envie les plus grands clubs européens. Côté Racing 92 aussi, on tente de s'offrir la meilleure équipe possible. Depuis son retour en Top 14, de grands noms du rugby ont joué sous les couleurs du club. Suivant l'exemple de Sébastien Chabal et de Lionel Nallet, Dimitri Szarzewski a quitté en 2012 son club de sept ans, le Stade Français, pour aller taquiner le ballon avec l'autre équipe de la capitale, rappelle Rugbyrama.

Le Racing 92 a surtout su attirer des internationaux de renom ces dernières années : le "magicien" argentin Juan Martin Hernandez, l'Irlandais Jonathan Sexton ou encore le Gallois Jamie Roberts. Deux anciens All Blacks, Chris Masoe et Joe Rokocoko, sont également venus renforcer les rangs des "Ciel et Blanc" en 2015.

Le plus joli coup de Jacky Lorenzetti ? S'offrir le meilleur joueur du monde, Dan Carter. Le champion du monde néo-zélandais a rejoint le Racing 92 après la Coupe du monde, à l'automne 2015. Une opération réussie, puisque l'ouvreur des All Blacks affiche 100% de réussite au pied et a engrangé 86 points en huit matchs, toutes compétitions confondues.

Dan Carter lors du match Racing 92-Castres Olympique, au stade Yves-du-Manoir de Colombes (Hauts-de-Seine), le 27 février 2016. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Tout cela a forcément un coût : le Racing 92 a déboursé un million d'euros pour la venue de Dan Carter, rapporte Europe 1. Du jamais vu dans l'histoire du rugby. Un chiffre qui fait écho, toutes proportions gardées, à un autre record établi par le PSG. En 2013, le club de la capitale a réalisé le transfert le plus cher de Ligue 1, en déboursant 64 millions d'euros pour faire venir Edinson Cavani.

Mais les Ciel et Blanc échouent encore à décrocher des titres

Investir et recruter des stars, c'est bien. Mais encore faut-il que cela serve à remporter des titres. De ce point de vue, le Racing 92 ne tient pas la comparaison avec le PSG. Le club de football a très vite atteint ses objectifs : il a été sacré champion de France dès la deuxième saison après son rachat par le Qatar, en 2013, et a fini en tête de la Ligue 1 chaque année depuis cette date. Les Parisiens ont même réussi l'exploit de remporter les quatres titres français en 2015 (championnat, Coupe de la Ligue, Coupe de France et Trophée des Champions).

Le palmarès est bien moins impressionnant du côté du Racing, dont le dernier Bouclier de Brennus remonte à 1990... Depuis leur sacre en Pro D2 et leur retour parmi l'élite, en 2009, les "Ciel et Blanc" n'ont remporté aucun titre. Tout juste sont-ils parvenus jusqu'aux demi-finales du Top 14 en 2011 et 2013, rappelle L'Equipe. Ils sont également arrivés en quarts de finale de la Coupe d'Europe à deux reprises, en 2011 et 2015.

Le Racing 92 a toutefois une belle occasion de corriger le tir, samedi 14 mai, avec cette première finale de Coupe d'Europe. Si les hommes de Laurent Labit et Laurent Travers parviennent à s'imposer face aux Saracens, au stade des Lumières de Lyon, ils remporteront enfin leur premier grand titre européen.

De quoi se rapprocher un peu plus du Racing Club Toulon qui a, lui, aussi bien réussi sa transition que le PSG. Depuis son rachat en 2006 par l'homme d'affaires Mourad Boudjellal, le club a décroché trois Coupes d'Europe (2013, 2014, 2015) et un Bouclier de Brennus (2014). Les "Ciel et Blanc" arriveront-ils à en faire autant ? Réponse face aux Sarries, samedi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.