Toulon en finale du Top 14
« 0% de chance de passer » avait balancé le président toulonnais Mourad Boudjellal. Du Novès dans le texte car Toulon a fait mieux que dérégler la « machine de guerre » clermontoise, là-encore du Boudjellal. Le RCT a réduit à néant les brillants attaquants clermontois.
Comme un miracle, la pluie qui tombait de manière discontinue depuis le début de la matinée s'est arrêtée quelques minutes avant la rencontre. Sans se poser de questions, les Jaunards multipliaient les passes et les courses devant la deuxième défense du Top 14.Ils allumaient la première mèche suite à un déboulé de Nakaitaci (2e). Les Rouge et Noir n'étaient pas en reste et déstabilisaient la meilleure défense du championnat avec des retours intérieurs malins. La première grosse occasion était d'ailleurs varoise. Après plusieurs enchaînements, Tillous-Borde échappait le ballon dans l'en-but (20e).
La volonté de jouer avait son corollaire, les fautes et les en-avants, beaucoup trop nombreux. Du coup, la marque était meublée par les buteurs comme la veille, Parra (9e et 30e), auteur d'un raté (25e), côté clermontois et Wilkinson (13e, 21e et 33e), auteur d'un 100%, côté toulonnais. Au grand plaisir de Boudjellal, spectateur bouillant en tribune, le RCT passé devant au score à la pause (9-6).
Au retour des vestiaires, un crachin intermittent accueillait les acteurs. Le match sombrait peu à peu dans un ping-pong rugby. Aux coups de pied clermontois succédaient autant de coups de pied toulonnais. A ce petit jeu, James se montrait le plus précis. Clermont réussissait à investir les 22 varois mais une pluie d'en-avants annihilait deux occasions d'essais (50e et 52e).
Dans une éclaircie, les Clermontois s'entêtaient dans un jeu large-large stérile, pas aidé par les passes rase-mottes. Pas suffisant face à l'hermétique défense des Toulonnais qui profitaient d'un avion de Fofana et d'une mêlée pour offrir un nouvelle pénalité facile à Wilkinson (59e). Le RCT réalisait le premier trou (12-6) vite comblé par une pénalité de Parra (62e). Le gros problème clermontois était ces petits maladresses qui réduisait à néant le travail de sape. Heueusement, la mêlée auvergnate permettait à Parra d'égaliser (74e, 12-12).
Alors que le match se dirigeait vers les prolongations comme en 2010, Wilkinson parachevait son uvre du jour avec une cinquième pénalité, celle de la gagne (78e). Parra ratait l'égalisation (80e). Toulon était en finale et Boudjellal pleurait de joie. Depuis l'instauration des barrages en 2010, un barragiste était toujours parvenu en finale, Clermont en 2010 et Montpellier en 2011, Toulon n'a pas fait mentir cette statistique.
Réactions
Vern Cotter (entraîneur de Clermont ): "On est déçu parce qu'on n'a pas réussi à maîtriser le sujet et je ne me l'explique pas. Peut-être un manque de compétition, un manque de rythme. Par moments, on a bien maîtrisé et parfois pas. Par exemple, on n'a pas pu marquer sur nos temps forts. Je pense qu'on s'est mis en danger tout seul plus que Toulon nous a mis en danger. Avec un peu de maîtrise, on était à quatre reprises à cinq mètres de la ligne, pourquoi aller chercher l'essai quand une pénalité aurait été suffisante. Je pense que Toulon a très bien défendu. Nous, on voulait aller marquer trop vite, on a trop précipité les choses. On sentait qu'il y a une brèche, une demi-brèche pour pouvoir marquer mais à chaque fois on n'a pas pu garder le ballon. (la saison avec deux demi-finales ratées) Forcément on est déçu. On aurait aimé aller plus loin en Coupe d'Europe, mais on dit qu'on apprend toujours dans la défaite, c'est vrai même si ça fait mal. Quand on fait un voyage, c'est le but qui est important mais les conditions du voyage ont été positives".
Aubin Hueber (ancien joueur et entraîneur de Toulon): "Ca me donne des frissons, mes poils sont dressés. Ca fait 20 ans que Toulon attend ça, j'étais joueur et c'est un vrai bonheur. On va en finale, maintenant on doit la gagner. C'est la victoire d'un groupe qui a travaillé depuis trois, quatre ans et c'est une belle récompense pour Mourad Boujellal".
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