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Top 14 : Usap, institution en péril

Perpignan est quasiment condamné à la descente en ProD2 après sa défaite face à Toulon samedi à Barcelone (46-31). Cette chute inattendue d’un club qui n’avait jamais connu la descente depuis 1911 s’explique par un effectif amoindri, une concurrence relevée et un manque flagrant de réussite.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Jean-Pierre Pérez (USA Perpignan) (JOSEP LAGO / AFP)

Comme pour le Biarritz Olympique, la descente programmée (elle n’est pas encore effective) de l’Union Sportive Arlequins Perpignan (Usap) n’était pas prévue. Qualifiés pour la Coupe d’Europe au printemps 2013, les Catalans abordaient la saison avec des ambitions légitimes vu la qualité du groupe.

Pléthore de blessés

Une place en play-offs semblait même envisageable au mois d’août dernier lorsque la saison a débuté par un succès précieux sur le champion de France castrais (26-23). Las. Dès la 2e journée, les Sang et Or s’inclinaient à domicile face au Stade Français sur un drop de Plisson à l’ultime minute (28-27). Le début des ennuis et d’une saison galère qui a vu les hommes de Marc Delpoux rater quelques victoires (19-16 au Racing-Métro, 25-19 à Grenoble, 19-19 contre le Racing, voire quelques points de bonus déterminants (31-20 à Bayonne, 22-9 à Oyonnax) pour cette fin de saison.

La principale cause de la descente aux enfers de l’Usap provient d’un nombre de blessures ahurissant pour un effectif finalement pas si riche qu’espéré : Sofiane Guitoune et Camille Lopez, deux internationaux rapidement out pour la saison en raison respectivement d’une grave blessure au tendon d’achille et d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, ont beaucoup manqué aux leurs, mais d’autres également quoique moins longtemps (Votu, Piukala, Durand, Guiry, Perez, Leo, Charteris, Jgenti…etc).

La H Cup, un surplus de fatigue

Le deuxième facteur réside dans un calendrier trop dense pour les frêles épaules usapistes. Victorieux d’un seul match dans une poule 6 relevée (avec le Munster, Gloucester et Edimbourg), les hommes du président Rivière ont perdu beaucoup d’influx à l’automne. Une fatigue qui a ensuite rattrapé l’équipe lors des rencontres décisives de fin d’hiver et du printemps (pas de bonus offensif contre Biarritz à Aimé-Giral par exemple).

Une troisième explication tient dans le niveau élevé de la concurrence. Jamais le maintien dans l’élite ne s’était joué avec un total de points si grand (50 avant l’ultime journée du 3 mai). Grenoble, Bayonne et Oyonnax ont vendu chèrement leur peau à chaque occasion et ils ont été récompensés de leurs efforts notamment ce weel-end avec deux matches nuls probablement décisif (Grenoble-Bayonne 21-21, Oyonnax-Toulouse 19-19).

Bayonne et Oyonnax en réussite

Contrairement à Perpignan, malheureux toute la saison, ils ont également été vernis, Bustos Moyano pour les Basques égalisant à la dernière minute quand Lionel Beauxis ratait la pénalité de la gagne pour le Stade Toulousain dans les arrêts de jeu à Charles-Mathon.

Enfin, le manque de clairvoyance du staff catalan, persuadé d’être dans le vrai avec son rugby ambitieux fait de déplacements et de passes malgré l’hécatombe de blessures, a été préjudiciable aux partenaires de l’exemplaire Jean-Pierre Perez. Peut-être aurait-il fallu revenir à un jeu plus basique et plus efficace.

Aujourd’hui, le septuple champion de France – la dernière fois en 2009, encore finaliste du championnat en 2010 et demi-finaliste de la H Cup en 2012, rumine sa déception d’un échec annoncé. Plus de 80 ans dans l’élite du rugby risquent malheureusement de se terminer dans deux semaines à Clermont. Un gâchis imprévu qu’il va bien falloir décortiquer pour relancer la machine.

Le classement du top 14 avant la 26e journée

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