Top 14 : Toulouse et le Stade français en demi-finales, Montpellier en barrages, Oyonnax relégué... Les enseignements de la saison régulière

C'est le début de la fin. Le coup de sifflet final de la saison régulière de Top 14, samedi 8 juin, a annoncé le départ en vacances pour la moitié des équipes du championnat français. Mais pour les six équipes qualifiées pour la phase finale, ainsi que le barragiste qui jouera sa survie dans l'élite, le plus important débute.

Toulouse et le Stade français ont été brillants, Toulon, Bordeaux-Bègles, La Rochelle ont tenu leur rang, le Racing est passé sur le gong au détriment de Castres, Montpellier a vécu une saison catastrophique et devra jouer sa survie dans un barrage contre Grenoble, alors que le petit poucet Oyonnax est déjà relégué... Franceinfo: sport décrypte tous les enseignements de la saison régulière du Top 14.

Le Stade toulousain et le Stade français intouchables

La saison s'annonçait périlleuse pour le Stade toulousain. Avec la Coupe du monde et les piges d'Antoine Dupont en équipe de France de rugby à 7, en plus du Tournoi des six nations, les Rouge et Noir ont été privés de nombreux cadres à plusieurs reprises cette année.

Mais la profondeur de l'effectif haut-garonnais, garni de jeunes talentueux formés au club (Paul Costes, Mathis Castro-Ferreira), a permis aux hommes d'Ugo Mola de tenir la cadence pour finir en première position du championnat. 

Les Toulousains ont même décroché quelques succès de prestige avec une équipe remaniée (37-33 à Clermont en février, 20-27 face au Racing en janvier), tout en restant invaincus à domicile, avec la meilleure attaque du Top 14 (765 points et 99 essais inscrits). Ils peuvent désormais rêver d'un nouveau doublé, déjà réalisé en 2021, après avoir remporté la Champions Cup le 25 mai dernier (31-22 contre le Leinster après prolongation).

Comme les Rouge et Noir, le Stade français a gagné le privilège de recevoir en demi-finales du Top 14, en validant sa deuxième position, samedi, contre Toulon (23-20). Les Parisiens ont brillé hors de leurs bases (six victoires, plus haut total de la saison), en s'appuyant notamment sur une défense solide et un jeu très direct mais efficace. Avec un nouveau duo d'entraîneurs aux manettes, Laurent Labit et Karim Ghezal, arrivés en provenance du XV de France après la Coupe du monde, le club jouera sa première demi-finale depuis le sacre de 2015.

Bordeaux-Bègles, Toulon, La Rochelle et le Racing 92 en phase finale

Derrière les deux Stades, l'Union Bordeaux-Bègles a pris la troisième place, synonyme de réception pour les quarts de finale, en s'appuyant sur une ligne d'arrière cinq étoiles. Troisième meilleure attaque (677 points), l'UBB a buté en fin de saison avec deux défaites sur ses trois derniers matchs. Derrière, Toulon a manqué l'occasion de coiffer le Stade Français sur le poteau. En déplacement à Jean-Bouin, le RCT pouvait se qualifier directement pour les demi-finales en battant Paris, mais a échoué à trois petits points (20-23).

Conséquence, les Toulonnais recevront le Stade Rochelais pour une place dans le dernier carré. Les Maritimes ont eu toutes les peines du monde à trouver leur niveau de jeu cette saison, mais finissent par s'en sortir. Seulement vainqueurs une fois à l'extérieur, les hommes de Ronan O'Gara ne partiront pas favoris de ce barrage, mais sont capables de se transcender face à l'enjeu.

Dans un championnat dense, où Perpignan, dixième, ne termine qu'à quatre points de la sixième place, c'est le Racing 92 qui a pris le dernier strapontin et sera au rendez-vous des barrages. Une qualification arrachée grâce à un point de bonus défensif récupéré à la 78e minute de son déplacement à La Rochelle (défaite 24-19), samedi. Castres, vainqueur 28-17 à Bayonne, est le malheureux du soir. Les Tarnais, à égalité de points avec les Racingmen, terminent finalement septièmes à cause de leurs deux défaites cette saison contre les Franciliens.

Oyonnax fait l'ascenseur

Tout juste promu, Oyonnax repart en Pro D2. Même avec un Kevin Lebreton hyperactif, meilleur gratteur (19 ballons grattés) et deuxième meilleur plaqueur du championnat (269 plaquages réussis), et l'ouvreur Hugo Domingo Miotti qui a surnagé, les Oyomen n'étaient pas suffisamment armés pour lutter avec les armadas du Top 14. Avec la défense la plus perméable du championnat (790 points encaissés), les hommes de Joe El Abd cèdent leur place dans l'élite au RC Vannes, vainqueur de la phase finale de Pro D2, et premier club breton dans l'histoire de l'élite.

Montpellier au bord du précipice

Champions de France en 2022, les Montpellierains ont vécu une saison cauchemardesque, à l'image de leur défaite 52-15 à Clermont lors de la dernière journée, conclue à la 13e place malgré un effectif encore riche. Lanterne rouge de la 7e à la 14e journée, le club héraultais a vite abandonné ses espoirs de phase finale pour se concentrer sur sa survie en Top 14. 

Si une série de quatre victoire en février et mars a sauvé le club d'une relégation directe, les arrivées de Bernard Laporte (directeur du rugby) et Patrice Collazo (manager sportif) n'ont pas permis de redresser suffisamment la barre. Le club jouera sa place dans l'élite sur la pelouse du FC Grenoble, en match d'accession au Top 14, dimanche 16 juin.