Top 14 : le Stade Rochelais à la croisée des chemins à l’heure de défier Brive
De mémoire de Rochelais, on n’avait jamais vu ça ! Trois joueurs de l’Atlantique Stade Rochelais ont été retenus dans le groupe de 31 convoqué ce jeudi par le sélectionneur du XV de France Guy Novès pour préparer les deux premières rencontres du Tournois des 6 Nations, France-Italie (6 février) et France-Irlande (13 février) au Stade de France.
Gourdon et Pelo dans la foulée d'Atonio
Le capitaine des Jaune et Noir, Uini Atonio, faisait déjà partie du squad l’année dernière et il a même disputé quelques bouts de match lors de la Coupe du monde à l’automne. A 25 ans, le massif pilier droit d’origine néo-zélandaise (1, 97 m pour plus de 140 kg) compte 10 sélections dont une en tant que titulaire (contre la Roumanie). Sa puissance dévastatrice plait au staff tricolore qui apprécie ses qualités et sa marge de progression.
Les deux autres sont des novices au niveau international. Le 3e ligne Kevin Gourdon (26 ans) et le pilier Vincent Pelo (27 ans) profitent de leur belle saison avec le Stade pour intégrer l’élite du rugby français. Le numéro 8 formé à Clermont a une belle carte à jouer derrière Louis Picamoles tandis que le pilier de Wallis formé à Bourgoin est là pour apprendre et engranger de l’expérience.
Botia, le phénomène
Ces trois brillants éléments ne sont pas les seuls à avoir permis au club phare de l’Ouest de poursuivre sa progression après la montée obtenue au printemps 2014 (31-22 en finale d’accession devant Agen) et le maintien assuré en mai 2015 après un match nul face au Racing à Marcel-Deflandre (18-18, 25e journée). Les avants Jason Eaton, Romana Graham et Jone Qovu, ou les arrières Zach Holmes, Gabriel Lacroix ou Levani Botia, le phénomène fidjien aussi bon en attaque qu’en défense dans les rucks, participent de la montée en puissance du club dirigé par le président Vincent Merling.
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Si l’on excepte l’entame complètement ratée du mois d’août face à Clermont (défaite 44-6 à domicile), les hommes de Patrice Collazo ont plutôt assuré lors des six premiers mois de compétition, gagnant ensuite tous leurs matches à domicile et grappillant quelques points de bonus utiles à l’extérieur (au Racing, à Bordeaux, à Montpellier et à Pau). Ils auraient même pu gagner à Colombes sans un excès de précipitation et auraient dû revenir victorieux du Béarn où l’arbitre leur refuse l’essai de la gagne à l’ultime minute.
Match aller serré
Installés en milieu de tableau (en 9e position avec 26 points), les Rochelais ont pris leurs distances avec le premier relégable, Oyonnax (13e, 14 points). Ils ne tiennent pourtant pas à s’enflammer, préférant rester focalisés sur le maintien plutôt que d’envisager davantage pour leur deuxième saison consécutive en Top 14. A l’heure d’affronter Brive sur ses terres, ils se souviennent surtout qu’ils avaient failli concéder le match nul à l’aller (21-18 le 5 septembre).
Car les Brivistes possèdent quelques atouts à faire valoir et notamment un gros pack qui rapporte un paquet de pénalités. A l’affût au 6e rang (32 points, 7 victoires pour 5 défaites soit l’inverse de La Rochelle), l’ex-champion d’Europe a déjà dominé Paris, Toulon, Bordeaux ou encore Montpellier chez lui. Seul les Clermontois ont réussi à domestiquer ce lieu hostile aux visiteurs (26-21 le 6 décembre).
Collazo: "Brive aime bien marquer son territoire"
Même s’ils ne sont pas parvenus à se qualifier pour les quarts de finale du Challenge européen en s'inclinant de peu à Newcastle samedi dernier (27-23), les Noir et Blanc font figure de favoris dans leur antre. Ils bénéficieront du retour de leur excellent buteur Gaëtan Germain pour concrétiser les avancées de Steenkamp et Koyamaibole, deux joueurs clefs du pack.
"On aborde cette rencontre comme un match très important après la coupure européenne. La Rochelle est une équipe très dangereuse et ce n'est pas pour rien si trois de ses joueurs ont été appelés à rejoindre le groupe France pour la préparation du Tournoi des 6 nations", souligne, prudent, le manager du CAB, Nicolas Godignon. "Il y aura du combat", prévient Patrice Collazo. "Brive aime bien marquer son territoire. On doit savoir ce qui nous attend et il faut savoir ce que l'on veut", a confié l'entraîneur en chef de l'ASR, prêt à relever le défi.
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