Top 14: le BO en route vers la ProD2 ?
Après avoir soulevé le Bouclier de Brennus à trois reprises lors des douze dernières années (2002, 2005, 2006), disputé deux finales de Coupe d’Europe (2006, 2010), et remporté le Challenge européen en 2012, Biarritz sombre petit à petit dans les bas-fonds du Top14, loin des ténors de la compétition qu’il avait pris l’habitude de côtoyer depuis plus d’une décennie.
Derby décisif
Vainqueur d’une seule rencontre cette saison (contre Montpellier), les Rouge et Blanc se sont inclinés six fois dont cinq défaites consécutives, série en cours (à Paris, à Oyonnax, contre Toulon, à Toulouse et face à Grenoble). A une semaine du derby à Bayonne, les hommes de Didier Faugeron n’ont déjà plus le droit à l’erreur sous peine de connaître les affres de la relégation et de replonger dans les difficiles années 90 (les Biarrots évoluaient dans le groupe B en 1995-96).
Les raisons de cette déchéance (passagère ?) sont connues. La stagnation –voire la légère baisse- du budget depuis quelques années a plombé le BO au moment même où de grosses écuries se montaient (Toulon, Racing-Métro, Montpellier). Les hommes du président Blanco ne disputent pas la H Cup pour la première fois depuis bien longtemps.
Pléiade d'absents
Ils doivent également composer avec un calendrier guère idéal (ils ont déjà affronté quatre cadors depuis la mi-août) même si cela doit être atténué par l’absence de petite équipe cette année dans l’élite où les promus (Oyonnax et Brive) font mieux que se défendre.
Pour certains, la principale cause des échecs répétés de Biarritz réside dans son nombre incroyable de blessés (Barcella, Héguy, Harinordoquy, Lakafia, Dubarry, Balshaw, Magnus Lund...). La plupart sont des cadres d’une équipe qui s’est sans doute trop reposée sur la botte de Dimitri Yachvili (encore auteur des 21 points du BO contre Grenoble avant sa sortie sur blessure à un œil) quand cela n’allait pas comme prévu.
Pas de nouveaux tauliers
Surtout, l’ère Thion-Harinordoquy-Yachvili-Traille semble vraiment révolue et les dirigeants du club n’ont pas anticipé cette difficile période de transition, toujours délicate à appréhender, en recrutant quelques leaders plus jeunes qui auraient pu prendre la relève ou –au moins- soulager les tauliers.
Aujourd’hui, le Biarritz Olympique est sans filet. Il doit rattraper deux défaites à domicile. Sinon ce sera la descente et ses terribles conséquences : réduction draconienne du budget, désaffection des partenaires et du public, départ massif de joueurs…etc
Faugeron: "On ne pense pas à la ProD2"
La question d’un grand club basque issu de l’alliance entre Bayonne et Biarritz se posera alors (surtout si les Ciel et Blanc chutent aussi, ce qui est possible). Mais l’Aviron n’a pas oublié la condescendance dont ont fait preuve certains Biarrots à leur encontre il y a quelques années, lorsqu’il naviguait en ProD2 pendant que le grand rival brillait sur la scène continentale. Il n’est pas interdit de penser que cette attitude pourrait se payer cher un jour prochain. "Non, on ne peut pas penser encore à la Pro D2. Mais pour le moment on est dernier", a lâché Didier Faugeron samedi soir, conscient que le BO n'a pas choisi le chemin le plus court dans la course au maintien.
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