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Perpignan gâche la fête de Novès

Le 1000e match de Guy Novès sous les couleurs du Stade Toulousain n'aura pas porté chance à son manager emblématique, Guy Novès. L'Usap s'est imposé 19-18, mettant fin à l'invincibilité des Rouge et Noir à domicile cette saison. Les Catalans se rapprochent de la qualification pour les play-offs.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Maxime Médard (Toulouse) perce au coeur de la défense de Perpignan

Le Stade Toulousain n'avait plus perdu depuis trois ans à domicile en Top 14. La dernière fois, c'était pendant le Tournoi des 6 Nations 2010 et Toulon était venu gagner à Ernest-Wallon. Cela faisait 38 rencontres que Toulouse était invaincu chez lui et Perpignan a mis fin à cette série. Il s'agit également d'une première pour l'Usap chez les Rouge et Noir depuis 31 ans. Au classement, Toulouse reste provisoirement 2e ex aequo avec Clermont, à six points du leader, le RC Toulon. L'Usap pointe au 6e rang avec 43 points contre 42 pour Grenoble et le Racing-Métro.

21 ans d'attente pour l'Usap

Toulouse attaquait mieux la rencontre et McAlister ouvrait la marque à la 10e minute après un bon travail de ses avants mettant sur le reculoir le pack adverse (3-0).  A la 11e minute, Adrien Planté écopait d'un carton jaune pour un plaquage dangereux sur Yves Donguy, le Catalan ayant fait basculer involontairement son vis à vis toulousain par dessus lui. Dans la foulée, les Stadistes revenaient dans le camp adverse et les avants locaux poussaient leurs rivaux à la faute. McAlister ajoutait trois points (6-0, 13e).

L'Usap réagissait dans la foulée sur une pénalité signée Hook après une faute conjointe de Lamboley et Albacete (6-3). Mais le travail de sape des avants rouge et noir permettait à McAlister de redonner de l'air aux siens (9-3, 22e). Les visiteurs commettaient beaucoup de fautes mais ils répondaient vaillamment aux assauts toulousains en essayant d'envoyer du jeu. Après quelques percussions dans l'axe, les Sang et Or obtenaient une pénalité en face des poteaux pour un hors-jeu adverse: James Hook relançait le suspense (9-6, 30e).

Perpignan toujours à l'affût

Le match n'était guère emballant, les deux équipes se rendant les pénalités. McAlister réussissait la sienne après un hors-jeu catalan sur un coup de pied à suivre de Cazenave (34e) mais Hook manquait à deux reprises la cible alors qu'il était pourtant bien placé. Les deux formations regagnaient les vestiaires sur ce score peu enthousiasmant (12-6).

La seconde période reprenait comme la première avec deux équipes cherchant à camper dans le camp adverse pour récupérer des occasions de scorer. McAlister ajoutait trois points (51e) avant que James Hook ne replace Perpignan juste derrière (15-12) en deux coups de pied (58e après un plaquage dangereux de Census Johnston, et 64e). Une faute de Taofifenua offrait ensuite trois nouveaux points aux hommes de Guy Novès qui fêtait son 1000e match sous les couleurs toulousaines (66e, 18-12).

McAlister manque sa dernière tentative

Mais l'Usap ne lâchait rien et la récompense arrivait à l'entame des dix dernières minutes. Sur une sortie de mêlée rapide, Cazenave alertait Hook qui transmetteait à Marty. Le centre catalan adressait une merveille de petit coup de pied dans le dos de la défense pour Gavin Hume lancé plein champ: essai imparable, transformé par l'ouvreur gallois qui donnait l'avantage aux siens à la stupeur des fans de Toulouse (18-19).

Les Stadistes revenaient dans le camp adverse et le pack toulousain obtenait une pénalité de Monsieur Gaüzères. La tentative de Luke McAlister échouait sur le poteau (75e). Comme un symbole de la crise qui secoue le plus grand club français depuis son élimination de la H Cup.

Réactions

Guy Novès (manageur du Stade  toulousain): "C'est une défaite amère parce que j'ai le sentiment qu'on a  dominé mais qu'on perd ce match dans les dix dernière minutes. Le fait de  perdre Lamboley rapidement, d'être obligé de laisser Millo-Chluski sur le  terrain alors qu'il ne pouvait pas marcher nous a handicapés. Nous avons eu une  bonne conquête, mais une erreur de placement a permis l'essai de Perpignan. Les  joueurs ont donné le meilleur, mais l'adversaire y a cru jusqu'au bout. Les  blessés de la première mi-temps ne nous ont pas permis de faire un coaching  adapté. (au sujet du 1.000e match de Novès sous les couleurs toulousaines)  C'est anecdotique, j'aurais préféré en avoir cent de moins et avoir gagné ce  soir".
   
Marc Delpoux (manageur de Perpignan): "Toute la semaine, mon message a été  de prévenir les joueurs que s'ils n'avaient pas peur avant d'affronter  Toulouse, la meilleure équipe française de tous les temps, ils allaient prendre  une belle déculottée. Je vous demande d'avoir peur, leur ai-je dit. Cela  faisait 19 matches à l'extérieur que Perpignan n'avait pas gagné, c'est fini ce  soir. Nous avons eu une puissance de jeu et de bonnes relances qui nous ont  permis de tenir jusqu'au bout. Il ne faut pas oublier que Toulouse était amputé  de ses sept meilleurs joueurs, puisque ce sont des internationaux. En première  mi-temps, nous avons été stupides et c'est ce que j'ai dit aux joueurs.  Perpignan est une équipe qui a trop de coeur par moments ce qui fait qu'on est  parfois battus dans les dernières minutes. En tout cas, Perpignan a prouvé  qu'il pouvait gagner partout. J'espère que cette victoire est fondatrice.  Aujourd'hui c'est beaucoup de bonheur, il faudrait être difficile de ne pas  l'admettre, mais dès demain, il va falloir se concentrer sur les trois matches  qui nous attendent (le Stade Français, Mont-de-Marsan et Grenoble, ndlr)".

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