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Michalak, les mots d'une déchirure

Enfant du Stade Toulousain, Frédéric Michalak l'a quitté pour la deuxième fois de sa carrière, pour rejoindre de nouveau les Natal Sharks. Mais cette fois, la joie de la découverte et du nouveau challenge a laissé place à une profonde blessure. "J'aurais aimé une autre sortie, qu'on me témoigne un peu plus d'égards par rapport à ce que j'avais donné au club. J'étais obligé de partir car on m'a manqué de respect", dit-il dans un entretien à L'Equipe Magazine.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'international toulousain Frédéric Michalak

Il n'a pas beaucoup parlé. Mais il a été beaucoup courtisé. Laissé de côté par le staff du Stade Toulousain pour la phase finale du Top 14, il s'est ouvert après avoir refait ses valises pour les Natal Sharks, lui qui était en contact avec le Stade Français, Castres et bien d'autres clubs. "Après avoir été privé du dernier match de Toulouse à domicile, je suis passé à autre chose. Pour me préserver. Pour que ça ne soit pas trop douloureux", glisse Frédéric Michalak lors d'un entretien dans L'Equipe Magazine. Ce match contre Clermont, le dernier de la saison régulière, à Ernest-Wallon, stade qui l'a vu grandir et devenir international, voici la dernière blessure pour le joueur: "On m'a appelé deux heures avant cette rencontre pour me dire qu'une cérémonie d'adieux aux joueurs qui quittaient le Stade aurait lieu. Tu ne dis pas ça deux heures avant à un mec qui a passé vingt et un ans de sa vie dans le club. Moi, je ne sais pas faire semblant. Le cinéma, ce n'est pas mon truc. Comme les coaches ne m'ont pas donné l'opportunité de faire mes adieux, j'ai demandé à partir dès que possible", confie-t-il.

Ce départ en forme de sortie de route, Frédéric Michalak l'a d'autant mal vécu que depuis son retour à Toulouse en 2008, il s'est senti pénalisé. "Quand je suis revenu en France après avoir gagné la Currie Cup avec les Sharks, on m'a fait comprendre, en gros, que j'avais perdu beaucoup en allant là-bas. Indirectement, on m'a reproché d'être parti. J'étais allé vivre une expérience, pour progresser, approfondir le rugby, me remettre en questions. On me l'a fait payer." Et d'expliquer que "j'avais droit à des sessions vidéo individuelles pour me démontrer que j'avais perdu mon rugby. (...) Ils m'ont rendu fou. (...) Au bout de six mois, j'ai décidé de ne plus écouter personne. De juste jouer au rugby." Si la rancoeur semble très forte, l'ancien ouvreur de l'équipe de France n'en veut pas à Guy Novès, le manageur général du club: "Tous les deux, on a toujours eu une relation compliquée. Comme un père et un fils qui se déchirent, mais qui, au fond, s'aiment. (...) C'est quelqu'un que j'apprécie au fond de moi, il a été comme un père spirituel, même si cette dernière saison m'a fait un peu mal."

A 28 ans, l'ancien prodige du XV de France veut se relancer avec les Sharks, en les aidant à se qualifier pour les play-offs du Super-15. "J'ai envie de jouer, de retrouver le plaisir. Je vais retrouver les entraînements dès 7h du matin, et les coaches m'ont promis des séances physiques gratinées. C'est exaltant ! Ma saison commence maintenant."

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