Le Stade Français en mode réaliste
Comme la saison dernière, le Stade Français vit un été flamboyant. Hormis le couac oyonnaxien (33-6, 3e journée), les Soldats Roses assurent (23-20 contre Lyon, 34-29 et bonus offensif face à Bayonne) quand ils ne font pas carrément déjouer les ténors. Après la victoire inaugurale à Béziers contre Castres (25-22), les Parisiens se sont imposés (28-24) dans l’antre du Rugby Club Toulonnais, à Mayol où ils n’avaient plus gagné depuis 2008, au terme d’une partie acharnée.
Grosse mêlée
Vaincre les deux derniers champions de France en moins d’un mois constitue une vraie performance pour le club de la capitale qui redevient enfin majuscule après des années de vaches maigres. D’ailleurs, la prudence est de mise puisque les partenaires de Pascal Papé avaient craqué lors du sprint final pour les play-offs la saison passée alors qu’ils avaient réalisé une belle première moitié de saison.
A la recherche d’un Bouclier de Brennus depuis 2007, et d’une qualification pour la phase finale qu’ils attendent depuis 2009, les hommes du président Thomas Savare peuvent aspirer à de hautes ambitions. Le groupe est plus étoffé que l’an dernier, le pack a retrouvé de l’assise en mêlée fermée (avec notamment un Slimani de feu, un duo Papé-Flanquart impressionnant et un Lakafia qui retrouve son meilleur niveau), et les jeunes pousses confirment leurs belles dispositions (Bonfils, Sinzelle, Danty, Camara) à l’image d’un Jules Plisson, auteur du drop de la victoire face au Ercété.
Stratégie défensive ponctuelle
La stratégie défensive mise en place pour contrer l’armada varoise reposait sur des convictions défensives ré-assumées après le fiasco dans le Jura. "Il fallait être très vigilant à la redistribution défensive", a expliqué Gonzalo Quesada, très fier de l’exploit accompli par ses troupes. "Nous avions deux consignes. La première, ne pas être trop nombreux aux abords des rucks, et bien occuper la largeur. La seconde était de ne pas aller au contest dans les rucks". Un choix gagnant qui a permis aux visiteurs de doubler leurs hôtes au classement. De là à s’affirmer comme un prétendant au titre, il n’y a qu’un pas que pas un Parisien ne franchira.
Julien Tomas affiche ainsi une extrême prudence avant le prochain grand rendez-vous à Montpellier samedi soir. "Cette victoire nous a vraiment fait du bien à la tête, a confié Julien Tomas. Maintenant il faut qu'on descende de ce nuage car il y a quelque chose de très très lourd qui nous attend à Montpellier. C'est toujours dur après un exploit de vite redescendre sur terre mais le groupe est assez fort pour passer à autre chose, tout en gardant cette confiance. Le staff nous a remobilisés dès lundi en nous montrant ce qui a été négatif à Toulon car il faut dire que si l'on gagne c'est aussi qu'on a eu un brin de chance. Tout n'a pas été parfait. Il va falloir mettre les bouchées doubles pour prétendre gagner à Montpellier."
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