Le Racing à l'arraché
Comme depuis le début de saison, les Bordelais ont crânement joué leur chance, offrant un contraste saisissant avec le jeu hésitant et haché des Racingmen qui ont mis une mi-temps avant de se décider à s'appuyer sur la force de leur pack pour faire la différence. Bègles a pris d'emblée le score avec un essai intelligemment aplati en coin par l'arrière girondin Bruce Reihana, à la conclusion d'un mouvement lancé par une passe au pied de Camille Lopez pour Blair Connor (7-0, 5). Les Franciliens ont eu le plus grand mal à enclencher la marche avant, malmenés par l'enthousiasme du jeu girondin et les judicieuses diagonales d'occupation du gaucher Lopez et du droitier Reihana.En ne mettant qu'une fois le pied dans les 22 mètres adverses lors des 49 première minutes, ils sont tout de même parvenus à réduire le score par des pénalités lointaines de Gaëtan Germain (27, 42). Et ils croyaient bien avoir fait le plus dur sur leur deuxième incursion avec un carton jaune au centre Rafael Carballo pour un en-avant volontaire et une pénalité de Germain qui a mis le Racing en tête (9-7, 49), suivie d'une autre (12-7, 61).
Mais toujours pugnaces, les Bordelais se sont lancés dans un final haletant, repassant devant grâce à deux pénalités de Lopez (66, puis 71, 13-12), avant une nouvelle pénalité décisive de Germain (75, 15-13) après deux drops manqués de Steyn. Un ultime essai de Karim Ghezal (78) a mis fin au suspense, et la transformation de Germain, auteur de 17 points, a fait boire le calice jusqu'à la lie aux Bordelais, privés du bonus défensif. Le Racing s'en est sorti grâce à ses individualités, notamment Jan Imhhoff qui a indéniablement pesé sur la partie, tout comme le puissant Jone Qovu, entré peu avant l'heure de jeu, et qui a amené un impact énorme face à une défense fatiguée.
Ce succès consolide la place du club francilien dans le haut du classement avec une 5e place provisoire, tandis que le promu girondin stagne dangereusement dans la deuxième moitié de tableau (9e) après sa cinquième défaite en six matches. Après un très bon début de championnat, le promu semble commencer à souffrir.
Déclarations
Vincent Etcheto, entraîneur des trois-quarts de Bordeaux-Bègles: "On se serait contenté d'un bonus dans ce match au couteau face à une équipe du Racing qui nous a fait souffrir par sa puissance. Il n'a pas manqué grand-chose, peut-être une petite pénalité en fin de match mais je me suis juré de ne plus commenter les décisions de l'arbitre. Au lieu d'avoir match gagné, on a match perdu sans bonus. On a mis beaucoup de coeur, on a transpercé plusieurs fois le dense rideau défensif du Racing. Ca me fait un peu mal au coeur parce que je vois l'investissement des joueurs à l'entraînement, leur coeur sur le terrain. Ils étaient en colère à la fin du match."
Pierre Berbizier, manager sportif du Racing-Métro: "Encore une fois, on a fait la bascule en fin de match. On est dans une période de souffrance et Bordeaux nous a fait souffrir, comme il a fait souffrir d'autres équipes. Il faut savoir se resserrer et aller à l'essentiel. Nous avons manqué d'engagement en première mi-temps, on a été trop timide dans le combat. On a retrouvé de la puissance avec le coaching et notamment Jone Qovu. Il était important de se resserrer sur la puissance quand on a compris qu'on ne pourrait pas déployer notre jeu. Trois victoires (d'affilée) dans une période difficile comme nous avons vécue, c'est appréciable."
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