Castres sur le toit de la France
Ils l’ont fait ! Outsider de cette finale face à des Toulonnais imbattables cette saison, Castres a fait mentir les pronostics en s’adjugeant le si précieux Bouclier de Brennus. Très fermée surtout en première mi-temps, cette rencontre ne s'est jamais vraiment débridée et a finalement tourné à l'avantage des Tarnais, plus adroits au pied. Le duo Kockott-Talès a été précieux.
"C'était David contre Goliath"
Quatrième à l'issue de la saison régulière, Castres a renversé des montagnes sur son passage pour atteindre le sommet: Montpellier (25-12) en barrages, Clermont la semaine passée en demies (25-9), puis l'ogre varois à qui tout le monde prédisait un destin en or. Il aura ainsi manqué un brin de souffle au RC Toulon, deux semaines après avoir concassé Clermont en finale de Coupe d'Europe (16-15) et huit jours après avoir aussi broyé Toulouse (24-9) en demi-finales de Top 14 à Nantes.
"Je n'arrive pas à trouver les mots pour exprimer les émotions qui ressortent, a déclaré Kockott à la fin du match. Tout le monde pensait que c'était David contre Goliath. Toulon était favori. C'est le travail de toute l'équipe, comme sur mon essai. Je marque grâce au travail des avants. C'est le rugby."
Dans les dix premières minutes, les Toulonnais mettent beaucoup de vitesse mais la défense castraise est agressive et empêche les Varois d’aller au bout de leurs actions. Après une première pénalité manquée, Johnny Wilkinson remet les pendules à l’heure et ouvre le score logiquement. Mais rapidement, le duel s’équilibre et donne lieu à un bras de fer acharné entre deux défenses hermétiques.
Talès fait mal à Toulon
Le pack castrais obtient une pénalité dont Kockott se charge victorieusement (14e). Son duel de buteur contre Wilkinson peut alors débuter. Mais la tension autour de cette finale est palpable et le match a du mal à se débrider. Le jeu au pied des deux équipes manque vraiment de précision, à l’image de ce ballon envoyé directement en touche par Michalak (20e). Même Wilkinson, pourtant pas réputé pour sa maladresse, manque de donner l’avantage à son équipe sur un drop (22e) et une pénalité (25e) manqués.
Dans cette première mi-temps très fermée, c’est finalement Castres qui va parvenir à faire la différence. Contre toute attente, alors que le temps réglementaire est écoulé, Rory Kockott feinte la passe à l’issue d’une mêlée et prend la porte ouverte par un écran de Diarra pour surprendre toute la défense toulonnaise et aplatir entre les poteaux. Castres prend l’avantage au moment de rentrer aux vestiaires (10-3) à l’issue d’une période marquée, jusque là, par l’efficacité défensive.
Mais Toulon va revenir avec de toutes autres intentions dans un second acte beaucoup plus rythmé. Petit à petit, les hommes de Bernard Laporte vont revenir à hauteur (10-9, 67e) mais ne parviendront jamais prendre la mesure de leur adversaire. Après avoir géré son temps faible, Castres va laisser Rémi Talès prendre les choses en main. Coup sur coup, le demi d'ouverture Tarnais rentre deux drops et offre sept points d'avance à son équipe (77e). Une dernière pénalité de Kockott (79e) met définitivement fin au suspense et l'essai marqué par Ermitage en toute fin de match n'y change rien : 20 ans plus tard, Castres est à nouveau champion de France.
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