Brive frappe Clermont (26-24)
Ce derby du Massif central s’annonçait comme un sommet. Il s’est transformé en montagnes russes. Vingt minutes d’une intensité folle, vingt autres de combat féroce et acharné, un début de seconde mi-temps conjugué au n’importe quoi puis une fin de match où le rugby a repris ses droits. Le public d’Amédée-Domenech en a eu pour son argent. Et au coup de sifflet final, comme Castres (34-0), le Stade Toulousain (25-13), Toulon (23-10) et le Stade Français (28-12), autres gros calibres de Top 14, le leader clermontois est reparti défait. Au moins lui est-il rentré avec un petit point en poche... Le seul point positif d'une sombre soirée. A une semaine de leur quart de finale européen face à Leicester, les Auvergnats ne se sont guère rassurés. Bousculés en conquête, secoués dans le jeu au sol et maladroits dans leur lancement de jeu, les Jaunards ont joué à l’envers. Tout l’inverse de leurs hôtes.
Les trois-quarts brivistes trouvent la lumière
Motivés par leur entraîneur Nicolas Godignon, survolté au milieu de ses joueurs avant le coup d’envoi, les Brivistes ont dévoré leurs visiteurs. Si Fofana, revenu de blessure, allume la première mèche, les Noir et Blanc ne sont pas en reste. Une percée des trois-quarts, un plaquage haut de Hines sur Swanepoel et Germain ouvre le score (3-0, 3e). En sus, l’Ecossais écope d’un carton jaune. D’emblée, Clermont est dans le dur. Sept minutes plus tard, les deux centres Mignardi et Malei offrent un cours de passe après-contact pour envoyer Radikedike derrière la ligne (10-0, 10e). Au quart d’heure de jeu, les vice-champions d’Europe en titre, sortent de leur torpeur (10-3). Germain tente de répondre à Parra mais manque les perches à deux reprises (12e, 34e). Ces débuts en fanfare laissent place à l'indiscipline chronique des Brivistes, joueurs de l'élite les plus pénalisés au sol cette saison.
Leurs adversaires n'en profitent pas, s'entêtant à jouer les pénaltouches pour préparer leur choc européen. Juste avant la sirène, c'est sur l'une d'elle que le promu les poignardent. Le 3e ligne Hauman arrache le ballon du groupé-pénétrant auvergnat et sert son ailier Mafi. Déjà auteur d'un numéro face à Grenoble au début du mois, l'ailier fidjien se repique au jeu. Un, deux et trois clermontois sont piégés par ses crochets dévastateurs. La passe après contact est parfaite. En bout de ligne, Germain conclut (20-3, 39e). Rien ne semble pouvoir atteindre Brive, maintenu en Top 14 en cas de succès. Pourtant, le début de seconde période instigue le doute. Renvoi direct en touche, trois fautes en cinq minutes, les locaux sont restés aux vestiaires. Conséquence de cet excès d'agressivité, les piliers Ashvelidze (46e) et Barnard (49e) vont se rafraîchir dix minutes sur le bord de touche. La règle de la carence doit s'appliquer mais les Clermontois s'emmêlent les pinceaux.
Clermont devra faire mieux dans une semaine
A 13 contre 15 puis 12 et enfin 11 suite aux blessures et autres péripéties, les Coujoux résistent. Puis craquent, suite à la première action maîtrisée des Clermontois terminée par Nalaga (20-10, 55e). A l'heure de jeu, les débats se rééquilibrent en même temps que le nombre de joueurs dans chaque camp. Germain score (23-10, 65e) mais Clermont n'est pas l'une des meilleures équipes de l'élite pour rien. En force, Chouly franchit la ligne d'en-but briviste suite à de nombreux temps de jeu (23-17, 73e), imité par son coéquipier Nalaga à quelques secondes de la sirène (26-24, 79e). Deux minutes plus tôt, Germain avait fait preuve de sang-froid face aux perches (26-17, 77e). Sans cela, Clermont repartait avec la victoire. "Il faut qu’on se parle parce que ça ne va pas être possible comme ça la semaine prochaine", prévenait toutefois Fofana au micro de Canal+ Sport. A l'issue de cette 23e journée, Toulon pourrait déposséder les Auvergnats de leur trône. De mauvais augure pour ceux qui veulent se faire rois d'Europe. Sur la pelouse d'Amédée-Domenech, leurs habits de lumière n'ont pas résisté au noir et au blanc.
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