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Tournoi des Six Nations : l'Écosse surprend, la France impressionne, le pays de Galles se redresse... ce qu'il faut retenir de la première journée

Il y avait déjà les règles sanitaires inédites. Mais le début de ce Tournoi 2021 ne s'est pas cantonné aux mesures de protection pour bouleverser l'ordre établi. La France qui passe 50 points à l'Italie et surtout l'Écosse qui s'impose en Angleterre pour la première fois depuis 38 ans, cela pose les bases d'une compétition complètement folle. Retour sur les moments forts de ce week-end d'ouverture.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Ali Price surplombe la mêlée anglaise le 6 février à Twickenham. (ADRIAN DENNIS / AFP)

• La perf' du week-end : l'Écosse cueille la Rose à froid

38 ans après, le Chardon a repoussé dans un jardin anglais. Il s'est même épanoui sur le plus précieux d'entre tous, le gazon sacré de Twickenham. Depuis 1983, les jardiniers de la Rose prenaient un malin plaisir à éradiquer cette mauvaise herbe et l'Écosse était invariablement coupé à la racine. Pas ce samedi 6 février.

Dès l'entame, Stuart Hogg et les siens ont planté la graine de la discorde dans les rangs anglais, rapidement menés au score (0-8 après 30 minutes). Cette fois encore, pourtant, on a cru que la poussive Albion allait revenir au score et ravir la victoire contre le cours du jeu. Toujours pas ce samedi. Dans un scénario digne de Braveheart, le XV du Chardon a plié, résisté, plaqué à tout va pour finalement arracher la victoire (6-11) le jour du 150e anniversaire de la Calcutta Cup. 

• Le joueur du week-end : Dupont la joie

Il y a une vraie jubilation à voir évoluer Antoine Dupont. L’œil pétille, les jambes tricotent, les passes fusent. Tout semble étinceler avec le demi de mêlée du XV de France. Comme une dynamo, le joueur du Stade Toulousain fait avancer le jeu tricolore, dicte son rythme en même temps qu'il l'éclaire. Malgré son jeune âge (24 ans), Dupont possède cette faculté à jouer toujours juste, toujours dans le bon tempo. Au point qu'il est déjà considéré par certains comme le meilleur joueur du monde. À son poste, en tout cas, on ne lui voit pas d'équivalent. Les Italiens non plus. 

• L'essai du week-end : la symphonie achevée

Dans son enchaînement, le premier essai inscrit par le XV de France à Rome est sans doute le plus abouti du week-end. On parle souvent de symphonie inachevée mais, pour l'occasion, les maestros tricolores ont récité leur partition jusqu'à la dernière face aux Transalpins. Tout y est. Une fois n'est pas coutume, ce sont les arrières qui ont préparé le terrain pour les avants.

C'est donc d'abord un festival de passes sur un pas, de passes volleyées, de louvoiements félins de Teddy Thomas. Puis il y a ce retour au centre de Gabin Villière qui permet un regroupement de tous les "gros" à quelques mètres de la ligne d'essai italienne. Et là, le travail de sape commence. Finalement au bout de quelques charges rageuses, c'est Dylan Cretin qui parachève le récital. Le rugby total comme on l'aime. 

• La déception du week-end : l'Italie de mal en pis

À ce stade, peut-on encore parler de cette déception ? 28 défaites de rangs dans le Tournoi, série en cours, et une sixième cuillère de bois consécutive qui semble à nouveau destinée à garnir la cuisine italienne après la raclée subie face à la France ce samedi à Rome, l'Italie est constante dans la médiocrité. Mais, au lieu de limiter la casse, de réduire les fractures, la Squadra voit la plaie s'élargir. De plus en plus. Et c'est cela qui est décevant.

Certes, on ne peut pas reprocher à l'encadrement transalpin de ne rien tenter, avec l'apport d'un nouveau sélectionneur (Franco Smith) en 2019 et un rajeunissement drastique de l'effectif (134 sélections au total pour le XV de départ face aux Français), mais l'Italie part sans doute de trop loin. Et semble promise à végéter éternellement dans les profondeurs du Tournoi. À ce rythme, son remplacement prochain, ou en tout cas une mise en concurrence avec d'autres équipes, devraient rapidement revenir sur le tapis. 

• La stat du week-end : George North garde le cap

Ils ne sont plus flous ces Gallois. Face à l'Irlande, le pays de Galles est enfin sorti du brouillard. Depuis la prise de fonction de Wayne Pivac, le XV du Poireau restait sur neuf revers de rang face à des nations de premier plan mondial, n'interrompant cette série noire que pour battre l'Italie et la Géorgie. Ce dimanche, les Dragons ont mis cap au North pour vaincre un ennemi affaibli par l'expulsion de O'Mahony dès la 15e minute. Le trois quart centre n'a pas oublié ses automatismes d'ailier et, au terme d'une course rageuse, il est venu aplatir son 44e essai en 99 sélections. Un ratio digne des plus grands. 

• La décla du week-end : "De quoi est-ce que tu parles, mec ?"

"Eddie Jones est ce qui s'appelle un bon client dans le milieu journalistique. Toujours un bon mot, une formule bien sentie, une punchline qui fera rire. Enfin ça, c'est surtout lorsque l'Angleterre gagne. Après la défaite face à l'Ecosse, le sélectionneur s'est montré beaucoup moins disert. Réponses monosyllabiques, sourire crispé, l'Australien n'avait clairement pas envie d'être là et cela s'est vu."

Alors, quand un journaliste a eu l'outrecuidance de lui demander si l'Angleterre ne devait pas proposer un jeu plus offensif, la réponse a fusé : "De quoi est-ce que tu parles mec ? " Ce qui est bien avec Eddie Jones, c'est qu'il est toujours ouvert à la discussion. Presque toujours. 

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