Tournoi des Six Nations : l'Écosse réussit l'exploit de s'imposer en Angleterre et crée une énorme sensation
On dit l’Écossais avare, mais il ne l'est certainement pas de ses efforts. Frustré par le XV de la Rose en 2020, il s'est montré extrêmement généreux pour s'imposer, au bout de ses forces et du suspense, face à une Angleterre étonnamment fébrile et stérile.
L'Angleterre menée 0-8 après une demi-heure de jeu. L'Angleterre qui ne voit pas le ballon, arc-boutée en défense en serrant les lignes, les dents et les fesses. L'Angleterre tout simplement dominée par une équipe d’Écosse qui ne s'est pas imposée à Twickenham depuis 38 ans. Qui l'eût cru ?
C'est pourtant ce visage, méconnaissable, que présente le XV de la Rose pour son entrée dans le Tournoi. Certes, les hommes d'Eddie Jones déjouent complètement mais il y a trente joueurs sur le terrain. Et les quinze autres récitent un rugby quasi parfait pendant 30 minutes. Il ne manque qu'un soupçon de réalisme pour que les "Scottish" scotchent pour de bon leurs voisins.
Cousu en fil d’Écosse
S'ils gardent leur côté volontairement joueur, les Écossais semblent avoir procédé à des ajustements pour le moins efficaces. Chaque geste est précis, chaque passe est millimétrée, il n'y a plus cette sensation d'improvisation lorsqu'on voit Russell et les siens évoluer. Bref, le XV du Chardon joue extrêmement juste. Une pénalité de l'ouvreur du Racing (6e) puis un essai tout en puissance de l'ailier Van der Merwe (30e) appuient là où ça fait mal dans l'échine anglaise.
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Mais on connaît trop bien la bête pour savoir que même blessée, elle reste dangereuse. Sans rien proposer ou presque, elle va tabler sur quelques minuscules failles écossaises, et une exclusion temporaire de Russell, pour combler la brèche. Deux coups de pied de Farrell ramènent ainsi le XV de la Rose à deux points juste avant la pause (6-8). Vraiment pas cher payé pour l’Écosse. Limite écœurant.
Pourtant, cent fois sur le métier, le XV du Chardon remet son ouvrage. Sans être aussi dominants que lors du début de match, les partenaires de l'éternel Stuart Hogg, portés par l'odeur de l'exploit à venir, ne cèdent pas un pouce de terrain, se battent sur chaque ballon, s'accrochent à n'importe quel Anglais qui passe à portée de plaquage.
Cette férocité suffit. Face à une Angleterre sans autre solution que celle de tenter le passage en force, les partenaires de Gray arrachent l'exploit pour fêter on ne peut plus dignement l'anniversaire de cette 150e Calcutta Cup. Si les pubs sont fermés jusqu'à mi-février, confinement oblige, on imagine que la bière va couler à flots au domicile des plus fidèles supporters écossais.
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