Six nations 2024 : asphyxiée par l'Angleterre, l'Irlande abandonne ses rêves de Grand Chelem à la dernière seconde

Un drop de Marcus Smith après la sirène a offert la victoire à l'Angleterre (23-22), samedi à Twickenham.
Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Ben Earl, auteur du troisième essai anglais contre l'Irlande, le 9 mars 2024 à Twickenham. (GLYN KIRK / AFP)

Voilà donc ce qu'il faut pour battre le XV du Trèfle. Portée par une intensité folle et un jeu extrêmement rodé, l'Angleterre a pris l'Irlande à son propre jeu et signé une victoire de prestige (23-22), samedi 9 mars à Twickenham. Un drop de Marcus Smith après la sirène a donné la victoire au XV de la Rose dans une ambiance incandescente. Globalement dominée, mais très réaliste, l'Irlande abandonne ses rêves de Grand Chelem et devra battre l'Ecosse, samedi 16 mars à Dublin, pour conserver son titre.

Le drop de la victoire fut long à arriver. Très long, même. Une bonne partie de l'Angleterre en a perdu sa voix, à force de crier au demi de mêlée Alex Mitchell d'écarter, comme s'il avait une oreille dans chaque foyer. Marcus Smith n'attendait que ça. Et après une longue série de percussions au près, l'ouvreur a enfin pu ajuster la cible. Même en déséquilibre à une dizaine de mètres des perches, le prodige n'a pas failli. Déjà bouillant, Twickenham pouvait exulter.

Une fin de match incroyable ! Sur la dernière attaque anglaise, Marcus Smith claque un drop dévastateur qui permet au XV de la Rose d'arracher la victoire !
Journée 4 : un drop de Smith offre la victoire à l'Angleterre Une fin de match incroyable ! Sur la dernière attaque anglaise, Marcus Smith claque un drop dévastateur qui permet au XV de la Rose d'arracher la victoire !

Au fond, les Anglais connaissaient la recette pour battre ces Irlandais. Elle avait été donnée par Fabien Galthié, avant la bouillie du Vélodrome (17-38), avec "l'intensité combattue" comme dogme. Les Français avaient failli à l'appliquer, alors les Anglais ne se sont pas privés de chiper leur stratégie. Déterminés à contenir les Irlandais dans leur camp et à les sevrer de ballons (53% de possession, 60% d'occupation), les Anglais ont été sérieux. Mieux, ils ont frappé fort d'entrée, avec un essai d'Ollie Lawrence en bout de ligne au terme d'une action savamment orchestrée (4e, 5-3).

Pour un temps, le plan n'a fonctionné qu'à moitié. Même appliquée, l'Angleterre n'a pu se détacher à cause du déchet de son ouvreur George Ford (1/4 au pied, sept points manqués). Surtout qu'en face, l'Irlande s'est adaptée et a su marquer lors de chacune de ses rares venues dans les 40 mètres anglais. Au pied, dans un premier temps, avant de prendre les commandes sur un premier mouvement d'envergure d'école, superbement conclu par James Lowe (44e, 8-17). 

L'Angleterre a renversé la vapeur

Mais, et c'est sans doute à ça que l'on reconnaît une équipe en confiance, l'Angleterre a rendu la pareille dans la foulée, avec un ballon de récupération bonifié par George Furbank (48e, 13-17). Déchaîné, le XV de la Rose a poussé Peter O'Mahony à la faute (carton jaune à la 58e) et en a immédiatement profité, avec un essai de l'inusable Ben Earl, 101 mètres parcourus en 19 courses samedi (58e, 20-17).

Le match s'anime en seconde période et George Furbank répond à l'essai de James Lowe au terme d'une superbe course sur l'aile. Ford manque la transformation et l'Irlande mène 17 à 13.
Journée 4 : George Furbank relance l'Angleterre Le match s'anime en seconde période et George Furbank répond à l'essai de James Lowe au terme d'une superbe course sur l'aile. Ford manque la transformation et l'Irlande mène 17 à 13.

Il en fallait tout de même un peu plus pour condamner la bête blessée irlandaise. Malgré une ligne de trois-quarts bricolée, celle-ci a poursuivi son numéro de réalisme en marquant à nouveau par Lowe en coin (73e, 20-22). C'était avant de subir une fois de plus, et de trop, l'inlassable pression anglaise. Les rêves de double Grand Chelem s'arrêtent donc là pour les joueurs d'Andy Farrell, tout de même très proches de conserver leur titre. Une victoire samedi 16 mars contre l'Ecosse, battue plus tôt en Italie, suffira.

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