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Six nations 2023 : le retour de flamme bleue, le coup de folie de Haouas... Ce que l'on a aimé et moins aimé lors de la victoire de la France contre l'Ecosse

Les Bleus l'ont emporté, dimanche au Stade de France, contre le XV du Chardon (32-21), au terme d'un match échevelé mais néanmoins rassurant.
Article rédigé par Julien Lamotte, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Antoine Dupont à la lutte pour la conquête du ballon lors de France-Ecosse, dimanche 26 février, au Stade de France. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Sur le fond, une victoire bonifiée face à un adversaire jusque-là invaincu, rien à redire. Sur la forme, en revanche, la France n'a pas levé tous les doutes, notamment dans la maîtrise du ballon. Mais la victoire des Bleus, dimanche 26 février, au Stade de France a replacé les hommes de Fabien Galthié dans la course à une toujours possible victoire finale dans ce Tournoi 2023. Face à une équipe que l'on présentait comme l'adversaire idéal pour se rassurer, le XV de France a alterné le bon et le suspect. 

Ce que l'on a aimé

Jelonch, le sens du sacrifice

Il faut sauver le soldat Anthony Jelonch. Le troisième ligne tricolore a été héroïque dimanche, livrant son corps pour la patrie. D'abord en se prenant plein fer l'épaule du massif Gilchrist, crucifié d'un carton rouge après cette charge dangereuse (7e). A peine le temps de se remettre du choc que Jelonch se jetait comme un mort de faim sur l'ailier bodybuildé écossais Van Der Merwe, qui filait à l'essai. Le sacrifice n'aura pas été vain puisque le joueur a été poussé in extremis en touche, mais il a eu un prix : compté K.O, Jelonch a dû abandonner les siens. Tombé les armes à la main. Plus tard dans la soirée, Fabien Galthié annonce la terrible nouvelle : son joueur souffre d'une rupture du ligament croisé du genou. 

Physique et alchimie

Dépassé en puissance par l'Irlande il y a deux semaines, le XV de France a visiblement bien rechargé les batteries. Face à une équipe joueuse, qui a multiplié les courses, les Bleus sont parvenus à tenir le rythme. Une gageure. Et un véritable soulagement, symbolisé par une cohésion collective retrouvée, et nettoyée de ses scories (seulement 7 ballons perdus, contre 17 pour leur adversaire). Dans un match totalement décousu, les hommes de Galthié ont eu le mérite de ne jamais perdre le fil d'Ecosse. Il n'y pas si longtemps, la France aurait été capable de s'étioler dans les grandes largeurs devant un tel scénario. 

Fickou est éternel

On serait presque étonné qu'il n'ait marqué "que" son 13e essai en bleu. Il est là depuis si longtemps... Mais Gaël Fickou sait ménager ses effets. En s'arrachant, à la toute dernière minute, pour aplatir le ballon de l'essai du bonus offensif, le trois-quart centre tricolore a conclu un match où il aura encore été, en tous points, exemplaire. Elu joueur de la rencontre, il a de nouveau été partout à la fois : 55 mètres parcourus ballon en mains, 11 passes, 15 placages. L'homme à tout (bien) faire. 

Ce que l'on a pas aimé

Haouas, le bélier inconsidéré

On a assez dit que Mohamed Haouas jouait gros sur ce match. Peut-être trop ? Le pilier, qui remplaçait Atonio blessé, a clairement disjoncté sous la pression. Sinon, comment expliquer autrement ce coup de tête sur l'Ecossais White au sortir d'un regroupement ? S'il n'a pas porté préjudice à l'issue finale, ce geste aura forcément scellé la fin de l'aventure, en tout cas momentanée, de Haouas avec les Bleus. D'autant que le joueur  n'en est malheureusement pas à son premier coup d'essai contre l'Ecosse .

Une identité de jeu encore floue

Face au pays des fantômes, le jeu des Français a parfois semblé hanté. Entre une volonté manifeste de jouer et une incapacité chronique à mettre la main sur la ballon (55% de possession en faveur de l'Ecosse), les partenaires de Dupont ont laissé la désagréable impression d'avancer sur un fil. Fabien Galthié a beau marteler que ses joueurs doivent jouer dans le camp adverse, ces derniers ont la fâcheuse tendance à trop reculer et à miser sur d'hypothétiques contres. Dans ces conditions, difficile de mettre en place un jeu de possession. 

Finn Russell, la coupure de courant

L'Ecosse a eu beau frotter la lampe, le génie n'est (presque) pas apparu. Présenté, à juste titre, comme le danger numéro 1 pour les Bleus, l'ouvreur du Racing est passé partiellement au travers. C'est souvent le propre de ces joueurs imprévisibles, capables d'illuminer un match de toute leur classe comme, parfois, de déjouer totalement. Comme par exemple sur cette passe téléphonée que Ramos intercepte pour filer à dame (19e). Par la suite, Russell a, par bonheur pour les siens, retrouvé quelques bribes de son génie sur des diagonales improbables ou sur cet essai en puissance (68e). Mais ces éclairs furent trop rares.

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