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Six nations 2023 : face à l'Angleterre, le redoutable retour aux fondamentaux du XV de France

Pour s'imposer à Twickenham sur la pelouse du XV de la Rose (53-10), les protégés de Fabien Galthié ont renoué avec la recette qui a fait d’eux les vainqueurs du Grand Chelem la saison passée.
Article rédigé par Justine Saint-Sevin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Pour son retour en équipe de France, Jonathan Danty a réalisé un match plein, à l'image de ses coéquipiers, lors du match du Tournoi des six nations Angleterre-France, à Twickenham, le 11 mars 2023. (ALASTAIR GRANT / AP)

Les plus fervents supporters du XV du Chardon seront peut-être Français ce dimanche… Il faut dire qu’une victoire écossaise contre l’Irlande, seule nation encore invaincue, relancerait complètement le Tournoi des six nations 2023. Elle ferait surtout les affaires de Bleus qui, revenus à hauteur du XV du Trèfle (15 points) grâce à la raclée historique infligée à l’Angleterre (53-10) samedi 11 mars, caressent encore l’espoir de ramener la coupe à la maison. 

"Demain on va être attentif au résultat, confirmait le capitaine tricolore Antoine Dupont à la fin du match. Si les Irlandais gagnent tout, bravo à eux. Mais, on voulait jouer notre carte à fond, ne pas rendre le trophée aussi facilement." Pour valider leur premier point d’étape les Bleus ont brillamment respecté le mot d’ordre qui a accompagné la semaine de préparation du Crunch en sortant LE match. Face au XV de la Rose, les Bleus ont retrouvé tout le piquant qui avait fait d’eux la meilleure nation en 2022. 

Une troisième ligne de retour

Il y a d’abord eu cette entame fracassante pour assommer l’adversaire. "L’idée était d’imposer notre rythme d’entrée, exposait l'ailier Ethan Dumortier. Le premier essai résulte d’un bon travail de nos avants au milieu du terrain. Sur la stratégie, on a été dans ce qu’on voulait faire. C’est une performance complète." "On a été solides dans tous les secteurs du jeu, dans les fondamentaux, dans tout ce qu’on avait prévu", appuyait le demi d'ouverture Romain Ntamack. Les balbutiements et les discours divergents, entendus après le duel perdu contre l'Irlande, sont oubliés, la page tournée.

Le résumé d'Angleterre - France

Celle de cette troisième ligne, qui tanguait jusqu’alors physiquement (à l'exception d'Anthony Jelonch), et expliquait en partie les copies moins reluisantes des Bleus, l'est elle aussi. Son retour en grâce est flagrant puisqu’elle signe un doublé (Ollivon), s’adjuge le statut de plaqueur le plus prolifique côté Bleus (Cros, 13 plaquages) et d’avant le plus perforateur (Alldritt, 71 mètres parcourus). "Ce qui est important, c’est qu’on sent une montée en puissance, une progression linéaire que ce soit physiquement et collectivement", soulignait sobrement le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié en conférence de presse d'après-match.

Une discipline et un jeu au pied retrouvés

"On a aussi progressé sur le jeu au sol, poursuivait-il. On ne peut pas se reprocher, quand l’arbitrage cadre le jeu différemment, que les règles changent, d’être pris à défaut. Je retiens qu’on n'a été déterminés, conquérants." Les Bleus, plus lucides, se sont moins exposés aux fautes et ont pu mettre la pression sur les rucks adverses pour en provoquer. "On a gratté les ballons qu’il fallait. Le retour de Jo (Danty), c’est un gratteur de plus, presque un 9e avant, ça a évidemment aidé l’équipe", complétait l’ouvreur français. C'est une récupération du trois quart centre qui est d'ailleurs à l'origine du premier essai français signé Ramos (2e).

Pas de temps à perdre, il y a un match à gagner. Lors d'un superbe mouvement collectif, Ethan Dumortier parcourt 50 mètres puis transmet à Thomas Ramos en bout de ligne. Essai et transformation pour l'arrière des Bleus, 7 à 0 après 2 minutes de jeu.
Journée 4 : la France inscrit un essai dès l'entame face à l'Angleterre Pas de temps à perdre, il y a un match à gagner. Lors d'un superbe mouvement collectif, Ethan Dumortier parcourt 50 mètres puis transmet à Thomas Ramos en bout de ligne. Essai et transformation pour l'arrière des Bleus, 7 à 0 après 2 minutes de jeu.

Autre arme sur courant-alternatif que les Bleus ont retrouvé à Twickenham : un jeu au pied long et précis tantôt géré par Dupont, Ntamack ou Ramos, voire Penaud. Grâce à cette diversité de buteurs et en délestant le demi-de-mêlée de plusieurs dégagements dans le camp français, les Bleus ont ajouté une incertitude bénéfique sur la défense anglaises et ont glané des respirations nécessaires. 

Un finish en trombe

D’un pragmatisme dévorant, les Bleus se sont aussi jetés avec réussite sur la moindre opportunité et ce jusqu’au bout, malgré la victoire bonifiée déjà acquise. "Avec une grosse défense, sans faire de faute, on savait qu’on allait récupérer des opportunités, avançait Romain Ntamack. Ils ont un peu surjoué, en jouant à la main alors que ce n’est pas vraiment leur philosophie et les ballons de récupération qu’on a eus, on les a parfaitement exploités, notamment avec le doublé de Damian en fin de match".

Car, si comme l’a dit Antoine Dupont "la victoire est significative", comme les records battus, elle ne vient "que valider le travail fait jusque-là." Elle n’est "qu’une étape supplémentaire", sur le trajet de Bleus qui comptaient bien gonfler au maximum un goal-average qui leur a déjà couté le gain d’un Tournoi [en 2020]. La recette bleue pour redevenir la meilleure nation du monde et aller chercher le Tournoi est peut-être simple voire basique. Toujours est-il que les Bleus en ont retrouvé les bases. 

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