Six nations 2023 : Antoine Dupont-Romain Ntamack, la montée en puissance au bon moment
Sous les chants du Stade de France, ils ont longuement profité du tour d'honneur. De bleu et rouge vêtus, après avoir échangé leur maillot avec l'adversaire, Romain Ntamack et Antoine Dupont ont profité de la communion avec le public, après un match complet. Lors de la victoire face au pays de Galles, samedi 18 mars (41-28), le demi de mêlée et le demi d'ouverture tricolores ont été parmi les Français les plus en vue. Deux prestations réjouissantes pour les deux cadres du groupe français, à six mois de la Coupe du monde à domicile.
Le premier a livré sa copie la plus aboutie du Tournoi 2023. Intenable, c'est sa percée fabuleuse qui a relancé les Bleus sans leur laisser le temps de douter après la grosse entame galloise. Désigné meilleur joueur du match, il a dicté le tempo et parfaitement lancé le jeu et l'occupation française (449 mètres gagnés, le meilleur total dans ce match). Par comparaison, le cumul du gain au pied du trio gallois Rhys Webb-Dan Biggar-Louis Rees-Zammit ne dépasse pas son total personnel (422 mètres) L'ouvreur a également gagné 66 mètres ballon en mains, soit le quatrième meilleur total des Bleus sur ce match.
Déjà excellent en Angleterre, Antoine Dupont a enchaîné une deuxième prestation relevée. Il a distribué 52 passes, soit presque la moitié du total des Bleus (119). En jambes, il a aussi retrouvé son rôle préférentiel de "ministre de l'Intérieur". Il s'est montré exemplaire dans le soutien offensif, sur les essais de Penaud, Danty et Atonio, comme défensif. "C'est plaisant de jouer dans une équipe comme ça, dans des conditions comme ça", a savouré le capitaine français, interrogé sur son entente avec son coéquipier de charnière, après la rencontre
De retour à leur plus haut niveau
Une sérénité bienvenue après un début de Tournoi mitigé pour les deux Toulousains, à l'image de tout le collectif français. Pas toujours à son meilleur niveau physique sur les premières sorties du XV de France, Antoine Dupont s'était même retrouvé, malgré lui, au cœur d'interrogations sur la gestion du temps de jeu. Romain Ntamack traînait, de son côté depuis la dernière tournée d'automne, des critiques sur son niveau, et les éternels débats sur la concurrence avec Matthieu Jalibert.
Mais les deux compères ont digéré et sont montés en puissance au fil de la compétition. Dupont et Ntamack ont notamment ajusté en cours de tournoi la répartition de leurs rôles sur le pré, pour donner un nouvel élan à leur jeu. "L'idée était d'avoir de la variété, quand l'adversaire s'attend moins à ce qu'on va faire c'est plus difficile de cibler les zones de pression", a expliqué le numéro 9. "Dans le jeu, quand on arrive à mettre du rythme, à gagner nos duels, à jouer dans l'avancée, c'est plus facile pour une charnière", a-t-il salué.
Prometteur pour le grand rendez-vous du Mondial
Une progression de bon augure à six mois de la prochaine grosse échéance, la Coupe du monde à la maison, dont ils devraient donner le coup d'envoi contre la Nouvelle-Zélande le 8 septembre prochain. D'autant qu'ils ne vont pas se quitter d'ici-là. "Ils jouent tous les deux ensemble en club, donc ils ont des automatismes, des repères qu'il n'y a pas besoin de trouver ou retrouver à chaque sélection", assure Dimitri Yachvili, ancien demi de mêlée et consultant France télévisions. "Il y a une combinaison toulousaine aussi qui fait que ces joueurs jouent ensemble et s'entraînent ensemble, ce qui facilite la prise de décision", a abondé Fabien Galthié, en incluant aussi l'arrière Thomas Ramos dans le mix.
Une fin de saison de haut niveau attend en effet Dupont et Ntamack avec le Stade toulousain, leader de Top 14 et qualifié pour les huitièmes de finale de Champions Cup, où un duel contre les Bulls sud-africains les attend. "Ils jouent dans une équipe dominatrice, donc tout est réuni pour que leurs performances leur permettent de continuer à jouer ensemble", note Dimitri Yachvili.
Tous les feux virent donc au vert. Après la fin de saison en club, la doublette toulousaine va aborder la préparation au Mondial avec 26 associations internationales en charnière, un record dans le rugby français. En espérant prolonger la série le plus possible à l'automne.
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