Galles-France : défense intraitable, fierté galloise, chandelles douloureuses... Ce que l'on a aimé et moins aimé lors de la difficile victoire des Bleus

Il faut aussi savoir "gagner moche", parfois. Rayonnant depuis le début du tournoi, le XV de France est allé au charbon pour, au sortir de la mine vendredi 11 mars, décrocher contre le pays de Galles, une septième victoire de rang. Elle rapproche les Bleus de la terre promise du Grand Chelem qu'ils n'ont plus atteinte depuis 2010. En attendant la finale contre l'Angleterre, le 19 mars, franceinfo: sport distribue quelques bons et mauvais points à l'issue de ce Galles-France.

ON A AIME

La réponse de Jaminet

Sous le feu des critiques contre l'Ecosse, où il avait dû se contenter d'un inhabituel 3/7 face aux poteaux tout en se montrant fébrile sous les chandelles, l'arrière des Bleus a fait taire les sceptiques. Il a passé une première pénalité dès la deuxième minute pour se replonger dans le doux bain de la confiance. Puis c'est lui qui feinte un coup de pied de dégagement pour amorcer la relance qui va amener l'essai de Jelonch, où il se retrouve d'ailleurs dernier passeur. A son débours, citons une tentative de drop largement ratée juste avant la pause. Il se rachètera après la pause en repassant une pénalité et en se montrant insensible sous le feu des Dragons.

L'intelligence situationnelle des Bleus

Les enchaînements ne fonctionnent pas ? Pas moyen de placer des contres ? Qu'à cela ne tienne, le XV de France sait s'adapter, tant aux conditions de jeu qu'à l'adversaire, bref quasiment à toutes les problématiques. Quand Dupont et les arrières ne trouvent pas la clé, la défense sait aussi fermer la porte. Souvent malmenés par les Gallois, les hommes de Galthié ont su temporiser, occuper le terrain avec de longs coups de pied de déplacement et défendre avec autant d'envie individuelle que d'efficacité collective. Cela ne brille pas autant que lors des matchs précédents mais ça gagne. Après tant d'euphorie procurée par la France ces derniers temps, on sait aussi se contenter d'une victoire un peu branlante. 

Pas fous ces Gallois

Ils n'avaient plus grand-chose à perdre, sauf l'honneur. Le XV du Poireau peut perdre des matchs, mais pas sa dignité. Malgré un seul succès dans cette édition et une infamante 5e place au coup d'envoi, les tenants du titre ont regardé les Bleus droit dans les yeux. Comme si souvent ces dernières années, les Gallois ont réussi à enquiquiner les Français jusqu'au bout. Féroces comme jamais au placage, ils ont évolué comme s'ils jouaient le Grand Chelem. 

ON N'A PAS AIME

Une indiscipline mal placée

Quitte à faire des fautes, autant les faire loin de ses perches. Par deux fois, en début de rencontre, les Bleus ont été sanctionnés bien trop près de leur en-but. Ces écarts ne pardonnent pas face à un buteur de la trempe de Biggar qui est tout sauf un comique dans ces occasions, et qui ont permis aux Gallois de rester tout de suite au contact. 

Le fluide ne passe plus

Alors que les lancements de jeu semblaient téléguidés lors des derniers matchs contre l'Irlande et l'Ecosse, ils ont parfois un peu couiné contre les Gallois. Le mérite en revient aussi à ces derniers, grâce notamment à un alignement en touche qui a souvent perturbé Woki et compagnie. Néanmoins, quelques fautes de main dont on avait oublié l'existence, notamment chez Alldritt, ont contribué à l'altération. 

Les chandelles, le ballon d'Achille des Bleus

La tendance s'est confirmée face aux Gallois. Déjà à la peine sur les ballons hauts depuis le début du tournoi, le XV de France s'est brûlé les doigts sur les chandelles rouges. Traditionnel point faible des Français par le passé (demandez aux Anglais qui ont passé une décennie à arroser la génération Blanco), il semblerait que la plaie se soit réouverte. Le docteur Galthé et ses assistants doivent absolument appliquer un baume avant que tous les adversaires des Bleus ne s'y engouffrent.