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6 Nations : Veillée d'armes enjouée pour l'équipe de France à Cardiff

A la veille de défier l'équipe du pays de Galles sur un terrain dont il n'est plus sorti victorieux depuis dix ans, le XV de France a voulu montrer un visage serein. Pas de polémique avec le staff gallois, pas de pression trop forte dans une enceinte impressionnante, que du plaisir. Au moins dans presque tous les mots.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

"Ça va être la guerre". Le mot est lâché presque dans un réflexe par Charles Ollivon. Invité à expliquer ce à quoi il s'attendait samedi dans le Principality Stadium de Cardiff, le capitaine de l'équipe de France a répondu en un souffle. Sans doute la réalité de sa pensée profonde. Avant de se reprendre et de préciser : "On s'attend à ce que ce soit un gros combat, à ce qu'il n'y ait pas de temps de repos. On sait qu'ils mettent beaucoup de rythme. On s'attend à cette intensité."

Lui, le gamin de Saint-Pée-sur-Nivelle a fait ses premiers pas dans cette enceinte quelques minutes avant, lors du traditionnel entraînement du capitaine. Jamais il n'y avait joué, jamais il n'y était venu. Impressionné : "La première chose quand on arrive dans le tunnel, c'est qu'il est sombre, malgré les lumières. On s'imagine l'ambiance de demain. Ça ne me perturbe pas plus que ça. 

Le calme avant la tempête

Malgré les dix années d'insuccès, malgré la défaite en quarts de finale de la Coupe du monde voici quatre mois, l'heure n'est pas aux grandes paroles, ni aux appels à la vengeance. "Personnellement, je n'ai pas pensé plus que cela à ce quart de finale. Cela commence à être loin. Ce n'est pas le même groupe, il y a eu deux matches depuis", glisse tranquillement le 3e ligne du RCT.

Dans cet avant-match marqué par la passe d'armes déclenchée par les accusations galloises de tricherie de la mêlée française, par la titularisation de Dan Biggar à l'ouverture malgré ses commotions à répétitions, l'heure est au calumet de la paix.  "Je n'ai rien d'autre à dire", coupe Ollivon. Malgré les relances nombreuses sur le sujet de la presse galloise, Raphaël Ibañez, le manageur de l'équipe de France, s'est borné à affirmer : "L'action va primer. Et nous sommes ravis, heureux, de découvrir à nouveau ce stade. C'était important d'être là, ensemble, de se recentrer dans ce contexte particulier qui était étrangement silencieux. Je pense que cela va changer demain", ajoute-t-il, un sourire en coin. "C'est tant mieux."

"Alu Wyn Jones, une légende, pas un surhomme"

Alors bien évidemment, il y a les questions autour de la jeunesse de cette formation, surtout comparée à ce XV du Poireau qui sera le plus capé de son histoire, mais chez les Bleus, on affiche un calme, une sérénité. "Nous ne pouvons pas mentir", reconnaît Ibañez dans la langue de Shakespeare. "Nous avons une équipe jeune. Mais nous avons confiance en eux, nous sommes confiants."

Et le fait que le seul Alu Wyn Jones compte autant de sélections (136) que les 5 joueurs français les plus capés (Fickou, Le Roux, Vakatawa, Dupont) ne donne pas un coup derrière la tête d'Ollivon : "De l'extérieur, on peut penser que c'est très impressionnant, mais pour être honnête, cela ne nous fait pas grand-chose. On a beaucoup de respect pour ce joueur, c'est une légende du pays de Galles. Mais une fois qu'on a dit ça, ça reste un joueur de rugby, ce n'est pas un surhomme."

Une histoire à créer

Malgré tout, l'enjeu est là. "C'est un test particulier car c'est le premier match à l'extérieur", avoue Ollivon. "On connaît le stade, on sait l'ambiance qu'il y aura. On a bien préparé ce match toute la semaine. Maintenant, il n'y a plus qu'à..." Un match en forme de test de maturité ? "Oui, comme l'était l'Angleterre, comme l'était l'Italie. C'est une étape de plus."

Sur le chemin de la Coupe du monde 2023, ce choc à Cardiff peut avoir des conséquences très importantes : "Ce sont ces moments-là qui construisent un groupe", souligne Charles Ollivon. "On peut parler des entraînements, du vécu et de tout ce qu'on veut, c'est la vérité sur 80 minutes, surtout à l'extérieur, qui va compter." Et de conclure : "On veut créer notre histoire."

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