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6 Nations : espoirs de Massy ou du Stade Français, les sparring-partners d'un jour du XV de France

Durant sa préparation aux matches du Tournoi des 6 Nations, le XV de France fait appel à des jeunes équipes de clubs pour avoir une opposition. Début février, les espoirs de Massy ont ainsi participé à un entraînement avec les internationaux tricolores. Dimanche dernier, ce sont ceux du Stade Français qui ont défié les Bleus. Focus sur ces sparring-partners d'un jour.
Article rédigé par Théo Dorangeon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

"Urgent. Urgent. Flash info. Et ce n'est pas une blague, merci de me répondre au plus vite. Vendredi prochain, opposition contre l'équipe de France A. Galthié vient d'appeler Morgan (Ndlr directeur sportif). Perrine ( Ndlr responsable au centre de formation) vous fera les mots d'absence en cas de besoin." Le vendredi 31 janvier, l’entraîneur Rémy Plouchart envoyait ce message sur le groupe Whatsapp des espoirs du Rugby Club Massy Essonne. De leur côté, les joueurs demeuraient incrédules. "Personne n'y croyait, tout le monde pensait que c'était une vanne", nous confie Brice Bocquillon, centre de Massy. "Ils pensaient qu'on se moquaient d'eux", ajoute l’entraîneur, en raison d'une lourde défaite subie quelques jours avant (66-0 face aux espoirs du Racing).

Mais ce n'était en rien une farce. Les jeunes de Massy allaient servir de sparring-partners au XV de France en vue du match face à l'Italie (victoire 35-22). Et ça relevait quelque peu du hasard. En décembre, le nouveau staff français bâti autour de Fabien Galthié cherchait à s’entraîner. "Ils ont fait un entrainement avec nos pros de Fédérale 1, explique Rémy Plouchart. C'était pour se préparer à interagir ensemble sur la gestion, connaître les rôles de chacun, ne pas se marcher dessus". Relancé par l'encadrement tricolore, l'équipe fanion de Massy devait être celle qui allait défier les Bleus à l'entrainement. Mais celle-ci n'étant finalement pas disponible, ce sont les espoirs qui ont été choisis. "Un heureux événement pour les garçons", se réjouit l’entraîneur.

Ainsi, le 7 février, les jeunes de Massy ont préparé le XV de France au match contre à l’Italie. Dimanche dernier, ce sont les espoirs du Stade Français, dont le directeur de formation est l'ancien international Pascal Papé, qui ont rempli ce rôle de partenaires d'entraînement en prévision de la rencontre face à l'Ecosse (dimanche, sur France Télévisions). La répétition des oppositions est voulue par Fabien Galthié et son staff, qui ont aussi fait appel à l'équipe de France des moins de 20 ans et à l'équipe de France militaire.

"Le temps pour le bla bla, c'est avant ou après, mais pas pendant"

Agé de 20 ans, Brice Bocquillon a donc pu se mesurer à ce qui fait de mieux dans le rugby français. "C'est un peu un rêve. N'importe quel rugbyman rêve d'y jouer, mais déjà de les rencontrer...", confie le centre massicois. Malgré tout, jouer face au XV de France, il y avait une pointe d'appréhension pour cet étudiant en Master 1 de Management du Sport. "On se dit 'Est ce qu'on va vraiment servir à quelque chose ?' Les mecs sont au plus haut niveau. Mais une fois qu'on se rend compte qu'ils sont accessibles, qu'on peut discuter avec eux et que ce sont juste des mecs comme nous, on se relâche et on profite."

Durant l'entraînement, les jeunes joueurs sont dirigés par le staff du XV de France. "On a reproduit des séquences de jeu très guidées. On avait dans notre équipe des joueurs hors-groupe pour le match face à l'Italie (Ramos, Atonio, Woki...)", raconte Rémy Plouchart. "Au niveau du rugby, c'était très enrichissant parce qu'ils sont hyper propres, carrés. On a joué sur une intensité presque réelle", insiste Brice Bocquillon, impressionné par la rigueur infligée : "Pendant l'entrainement, il y a peu de temps pour déconner. Leurs séquences sont très mesurées. Le temps pour le bla bla, c'est avant ou après, mais pas pendant."

Servir d'opposition, tenter de reproduire le jeu de l'adversaire du XV de France, et mettre de l'engagement : voici les consignes de Fabien Galthié aux espoirs venus à Marcoussis. "Le club de Massy a joué le jeu. Sur l’intensité, nous avons pu bien préparer le match contre l’Italie", affirmait alors William Servat, co-entraîneur en charge de la conquête et des tâches spécifique. "D'un point de vue rugby, je ne tire pas grand chose car on s'appuie sur des consignes pour leur préparation, concède Rémy Plouchart vis-à-vis de son équipe. C'est l'expérience humaine à retenir, à savoir casser la distance, manger avec les joueurs."

"Après le rugby, c'était la détente, c'était amical"

A peine la session finie, les internationaux ont pris le temps de saluer leurs adversaires d'un jour. Fabien Galthié a rassemblé le groupe d'espoirs, les a remerciés. L'entraînement achevé, les espoirs essonniens ont pu partager le repas avec les internationaux bleus. "J'ai pu discuter avec Gaël Fickou et Bernard Le Roux", narre Brice Bocquillon. Le Roux nous a demandé comment notre saison se passait, notre prochain match. Avec Fickou, on a parlé de leur programme, comment était rythmée leur semaine. Après le rugby, c'était la détente, c'était amical".

Le jeune homme a aussi conversé avec deux visages familiers : Gabriel Ngandebe et Cameron Woki, tous deux passés par Massy.  Seul Cameron Woki a obtenu des minutes dans ce Tournoi des 6 Nations (face à l'Angleterre et l'Italie). Mais les deux hommes font partie de la liste des 42 joueurs du XV de France pour préparer les rencontres. Sans aucun doute, les espoirs de Massy rêvent d'un même destin. Avec cet entraînement spécial, ils ont touché ce but ultime du doigt, tout comme ceux du Stade Français. Eux aussi ont contribué à la réussite actuelle du XV de France.

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