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Rugby : "On ne se remet pas assez en cause", estime Guy Accoceberry après le nul du XV de France contre le Japon

Pour l'ancien international Guy Accoceberry, le match nul face au Japon, samedi, est dû à "un manque d'homogénéité de l'équipe" qui se traduit par un "manque d'automatismes, une multiplication de petites erreurs et d'approximations".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des joueurs de l'équipe de France, lors du match contre le Japon, le 25 novembre 2017. (MAXPPP)

Le XV de France est passé samedi 25 novembre tout près d'une septième défaite consécutive en ne décrochant qu'un match nul face au Japon (23-23), à l'U Arena de Nanterre (Hauts-de-Seine). Le consultant rugby de franceinfo, l'ancien international Guy Accoceberry, a estimé dimanche que le fond de jeu et le contenu proposé par les Bleus étaient encore plus inquiétants que ces résultats décevants. Selon lui, la France du rugby "ne se remet pas assez en cause".

franceinfo : Quelles est votre analyse après ce match nul du XV de France très décevant face au Japon ?

Guy Accoceberry : Le monde du rugby français va rester assez sévère. On s'attendait à beaucoup mieux, même si les derniers matchs n'avaient pas été encourageants, on espérait qu'au moins, contre le Japon, la onzième nation mondiale, il y ait une réaction de la part de notre équipe, mais ça n'a pas été le cas. On n'a eu que quelques éclairs, comme c'est le cas depuis de nombreux mois, mais pas de continuité. Encore de nouveaux joueurs lancés dans le grand bain et du coup on manque d'automatismes, une multiplication de petites erreurs, d'approximations, dues à ce manque d'homogénéité de l'équipe.

Le bilan de cette tournée d'automne est forcément décevant, qu'est-ce qui est plus grave : les défaites ou le fond de jeu de l'équipe ?

C'est plutôt la manière qui est inquiétante. Les résultats, c'est toujours décevant de perdre, la défaite engendre le manque de confiance et automatiquement on va rater la dernière passe, le dernier geste en match, ce qui nous empêche de gagner. Donc tout est lié. Mais moi ce qui m'inquiète surtout, c'est le contenu. Et ça ne date pas de l'ère Novès ! C'est le cas depuis de nombreuses années. La Coupe du monde 2015, on était déjà loin dans le contenu par rapport aux autres nations qui progressent.

Quelle est le principal problème du XV de France ?

C'est un ensemble de problèmes. Est-ce que le problème c'est les joueurs, non ! On a un bon vivier en France. On a de meilleurs joueurs que l'Irlande, que la Géorgie, que l'Ecosse, que le Japon. On a de très bons joueurs de rugby en France. Est-ce que c'est le staff ? Si on change Guy Novès et son staff, qui que l'on mette, le résultat sera le même. On remet aussi en cause l'arbitrage et la manière de jouer dans le Top 14 qui est loin de ce qui se pratique au niveau international. On ne se remet pas assez en cause. Les Anglais, eux, après ne pas être sortis des poules à la Coupe du monde 2015, ils ont déclenché un audit dans les trois mois, ils ont pris un entraîneur étranger et deux ans après l'Angleterre fait à nouveau partie des deux meilleures équipes du monde.

Pourquoi le discours de Guy Novès ne passe pas avec les Bleus ?

Guy Novès n'a pas été habitué à perdre. Il a toujours été dans une équipe qui a gagné et là il est sur une succession de défaites. Il n'a les joueurs que lors de petites périodes, alors qu'avant [à Toulouse] il les avait tout le temps. Ce n'est pas du tout le même travail, entre entraîneur de club - surtout que lui a entraîné le même club pendant plus de 20 ans - et sélectionneur national. Ce sont deux choses différentes dans l'approche, et c'est pour lui aussi une découverte. Il y a beaucoup de choses qu'il ne maîtrise pas.

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