Insultes racistes lors d'une rencontre à Pau : la capitaine de l'équipe de rugby de Bobigny estime "inconcevable" de "subir ce genre de propos"
"Ce n'est pas concevable qu'en 2024, on puisse subir ce genre de propos très graves", dénonce mercredi 3 avril sur franceinfo Gabriela Tanga, capitaine de l'équipe de rugby des Louves de Bobigny, après que des insultes racistes ont été proférées contre ses coéquipières dimanche à Lons (Pyrénées-Atlantiques). Elle veut aujourd'hui "dénoncer le racisme sur le terrain" pour que de "réelles mesures soient prises".
Gabriela Tanga était dans les tribunes pendant la rencontre de Coupe de France féminine entre Lons Section Paloise et l’AC Bobigny 93 Rugby, dimanche à Lons. Sur le terrain, "une de mes coéquipières a reçu un coup d'épaule de la part d'une joueuse" qui l'a traitée de "sale noire", raconte-t-elle. S'en est suivi un "rentrez chez vous !" crié dans le public, selon la capitaine. Elle affirme aussi qu'une autre joueuse paloise a ensuite lancé "calme-toi, on n'est pas dans ta cité" à une des joueuses de Bobigny.
S'il y a une prochaine fois, on sortira du terrain
"On n'a pas eu le déclic d'aller voir l'arbitre" qui n'a pas entendu les insultes "pour arrêter le match", explique Gabriela Tanga qui prévient que son équipe prendra "la décision de sortir du terrain" si un incident de la sorte arrive de nouveau, ce qu'elle "n'espère pas". C'est justement pour éviter que "cela se reproduise", que la capitaine veut aujourd'hui "dénoncer le racisme sur le terrain".
"On a la réputation d'être des voyous, juste parce qu'on vient du 93."
Gabriela Tanga, capitaine de l'équipe de rugby des Louves de Bobignyà franceinfo
La capitaine souligne les stéréotypes dont souffre son équipe. "On doit être irréprochables sur un terrain, même si on sait qu'on est des femmes en or et pas des sauvages comme certains peuvent dire", affirme-t-elle.
Une enquête interne ouverte au club de Lons Section Paloise
L'équipe des Louves de Bobigny "remercie" la Fédération française de rugby qu'elle juge "réellement investie" dans la lutte contre le racisme mais demande aussi que de "réelles mesures soient prises". Le club de Lons Section Paloise indique avoir ouvert une enquête interne dans un communiqué et qu'il est "prêt à prendre des mesures nécessaires et adaptées".
L'incident a fait réagit Raquel Garrido sur X. "Les Louves de Bobigny nous rendent fières. Est-ce l’amertume de la défaite que les racistes veulent noyer en se vautrant dans l’injure et la honte ? Toutes les équipes de l’Elite 1 de rugby doivent prendre les mesures nécessaires et drastiques pour empêcher et punir les attaques racistes", écrit la députée insoumise de Seine-Saint-Denis.
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