Disparition en mer du rugbyman Medhi Narjissi : le rapport de la FFR accable les encadrants et demande leur révocation

"La décision d’organiser une séance de récupération dans l’eau sur la plage de Dias Beach a été prise sans considérer la dangerosité du site", estime la Fédération française de rugby.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Occitanie
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Une minute de silence observée en l'honneur de Medhi Narjissi avant le match entre l'Union Bordeaux-Bègles (UBB) et le Stade français en Top 14, le 7 septembre 2024. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

Un mois après la disparition du jeune Medhi Najrissi, la Fédération française de rugby (FFR) vient de terminer son enquête interne. Le 7 août dernier, ce joueur du Stade toulousain âgé de 17 ans a disparu emporté par l'océan en Afrique du Sud. Il était en déplacement avec l’équipe de France masculine des moins de 18 ans pour disputer l’International Series. Ses coéquipiers et lui effectuaient une séance de récupération organisée par l’encadrement de l’équipe sur la plage de Dias Beach, au cap de Bonne Espérance.

Dans son rapport, la FFR pointe une série de dysfonctionnements et en appelle au ministère des Sports pour révoquer les encadrants."La Fédération française de rugby a, dans les heures qui ont suivi ce drame, lancé une enquête interne, afin de déterminer les causes de cette tragédie. Cette enquête, menée en Afrique du Sud et poursuivie au retour de la délégation en France, est aujourd’hui terminée", estime-t-elle dans un communiqué jeudi 12 septembre, consulté par France Bleu Occitanie.

La séance dans l'eau maintenue malgré les doutes d'un encadrant

Tous les membres de l'équipe ainsi que plusieurs joueurs ont été entendus. Il en ressort, selon la FFR, que "la décision d’organiser une séance de récupération dans l’eau sur la plage de Dias Beach a été prise sans considérer la dangerosité du site, en particulier celle liée aux vagues et aux rochers". La FFR s’interroge sur le maintien de la séance, malgré les doutes d'un conseiller technique sportif.

Sur place, "les panneaux d’avertissement sur la dangerosité du site n’auraient pas été pris en compte", assène la FFR. Elle ajoute que le déroulement et l’encadrement de la séance "semblent avoir été mal maîtrisés, faute notamment de consignes claires d’encadrement données aux membres du staff et aux joueurs" et s'interroge sur "la description des conditions de mer" (hauteur des vagues, force du courant).

Enfin, la FFR se demande "si une tentative de porter secours à Medhi Narjissi à l’aide de la bouée de sauvetage à disposition aurait pu être envisagée ou si les membres de l’encadrement auraient pu entreprendre directement une quelconque action de secours".

Rupture de confiance

La FFR en appelle maintenant au ministère des Sports, qui exerce le pouvoir hiérarchique et disciplinaire. Elle lui demande clairement de "mettre fin, sans préavis, aux affectations des conseillers techniques sportifs en responsabilité lors de ce déplacement, en raison de la rupture de confiance qui résulte, à ce stade, des faits relatés dans ce rapport".

Elle précise aussi avoir transmis toutes les informations dont elle dispose aux parents de Medhi Narjissi, et avoir adressé son rapport au ministère des Sports.

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