Vincent Clerc : "Le tirage au sort marque le début de la Coupe du monde"
Comment vit-on le tirage au sort en tant que joueur ?
Vincent Clerc : "Il y a toujours une grosse impatience. Tous les joueurs qui ont participé aux dernières compétitions se projettent déjà sur le rendez-vous de 2023, donc les résultats du tirage sont importants. Avant, dans les Coupes du monde de rugby, les tirages étaient assez équilibrés : il y avait souvent deux favoris par poule pour deux places, donc ça enlevait de la pression. Maintenant, des nations qui étaient plus mineures il y a quelques années, comme l'Argentine ou le Japon par exemple, vont vraiment batailler et peuvent être très embêtantes. On se retrouve donc avec trois équipes fortes par poule, ce qui complique la tâche. Les Coupes du monde de rugby sont très courtes. Une fois qu'on connaît son tirage, on se projette déjà sur le tableau qu'on va pouvoir croiser en quart et en demie. Donc on est forcément très impatient de connaître la composition de notre poule, mais des autres aussi."
Le tirage au sort a lieu presque trois ans avant la compétition. Mais est-ce que c'est lui qui lance la compétition dans l'esprit des joueurs ?
VC : "Clairement, le tirage au sort marque le début de la Coupe du monde. Ces trois prochaines années, il va y avoir des confrontations directes contre des nations de l'hémisphère sud et de l'hémisphère nord. Pendant trois ans, chaque fois qu'on va jouer contre des équipes qui seront dans notre poule de Coupe du monde, on va forcément travailler un peu différemment et tirer des enseignements de ces rencontres, qui nous seront utiles lors de la Coupe du monde."
Voir sur Twitter
On se projette donc tout de suite, une fois le tirage connu ?
VC : "Oui, tout simplement parce qu'on a envie d'y être. En France, c'est une jeune génération talentueuse qui arrivera à maturité en 2023. A chaque fois que les joueurs vont affronter une autre équipe nationale maintenant, qu'elle soit dans la même poule ou pas dans trois ans, ils vont avoir l'objectif Coupe du monde dans un coin de leur tête. Ils vont se demander qui est en forme, qui ne l'est pas, et se questionner sur l'âge des joueurs pour voir lesquels seront encore dans l'aventure en 2023. Il va y avoir beaucoup de joueurs à surveiller, notamment lors des duels directs qui vont se jouer en Top 14, ou indirects en Coupe d'Europe et sur d'autres matches internationaux. Toutes ces rencontres vont être des leviers de motivation supplémentaires pour les joueurs, et pour le staff aussi, qui travaille sur le court et le moyen termes à la fois, et qui va donc tout de suite plancher sur nos futurs adversaires de 2023."
Comment les joueurs suivent ce tirage ?
VC : "C'est forcément quelque chose qui trotte dans la tête des joueurs et c'est le sujet de discussion du jour entre eux. Cette année, puisque le tirage a lieu à midi, la plupart des joueurs seront dans leurs clubs respectifs. Ils vont avoir la chance de pouvoir le regarder ensemble, comme des enfants, devant leur télévision. Et puis après ils vont discuter, débriefer leur poule et celles des autres comme si la Coupe du Monde commençait demain."
Voir sur Twitter
On imagine que vous serez devant votre poste de télévision pour voir le tirage ?
VC : "Je vais le suivre bien évidemment, ça me rappelle beaucoup de souvenirs. On a envie que cette équipe de France marche bien et qu'elle tombe dans une poule en évitant deux très gros adversaires, pour être plus confortable vis-à-vis de la qualification. Il y aura un peu de stress pour eux c'est sûr. En plus, cette année c'est intéressant qu'on ait des personnalités du monde artistique sensibles à notre sport qui assurent le tirage au sort. Tout le monde se sent impliqué, puisque la Coupe du monde va se dérouler chez nous, en France. Il y a un petit côté starification qui pourrait donner envie à des personnes qui ne suivraient pas forcément le tirage en temps normal de le regarder cette fois-ci et de s'intéresser au rugby."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.