Les Bleus positivent
Une préparation intense, un état d'esprit en gestation
C'est eux qui le disent. Jamais les Français ne sont autant donnés physiquement lors d'une préparation. Du moins jamais dans une configuration inédite avec trois jours A, B et C très organisés pendant trois semaines. Du coup, sans phase de récupération, les joueurs ont souvent travaillé dans la fatigue en repoussant sans cesse leurs limites. "Pour l'instant, je suis satisfait de l'investissement des joueurs sur leur tâche principale qui est quand même le travail physique. Sur l'intensité, on augmente progressivement les charges des joueurs, qui répondent bien. On sent bien qu'il y a déjà un gain à tous les niveaux en terme de morphologie, en terme de technique aussi. Tout cela commence à prendre corps", sourit Lièvremont.
Un nouveauté pour les Bleus: la présence de séance rugby pour travailler des attitudes individuelles et collectives. "En parallèle, on souhaitait aussi travailler la technique individuelle sur les passes, les attitudes au contact, les relances de jeu, pour commencer à faire le lien avec le rugby." Les Bleus sont en avance et sont entrés dans une logique de club pour trouver cette cohésion dans le jeu qui leur fait défaut ces dernières mois. L'autre mission du staff du quinze de France est d'insuffler un état d'esprit de club dans une sélection de 33 joueurs venant de 9 clubs différents. En venant à Chambon-sur-Ligon, Lièvremont a voulu "briser la monotonie, mettre les joueurs un petit peu en danger pour créer la cohésion, les énerver même certaines fois". Sans oublier les activités de transition, préparées dans le grand secret et très appréciées des joueurs. Le groupe vit bien ensemble. Normal? Pas si évident après les défaites traumatisantes face à l'Australie et l'Italie.
Des blessés à la pelle
Le vrai point noir de la préparation est le nombre de blessés. Outre les blessés graves, plusieurs joueurs traînent des petits pépins physique en tout genre. En tout, dix joueurs sont blessés ou touchés ou très fatigués. "On se doutait bien qu'on ne pourrait jamais réellement travailler à trente. On a quatre gros blessés et de mauvaises surprises: Imanol Harinordoquy, Romain Millo-Chluski, Fulgence Ouedraogo. On s'adapte, ça fait partie du jeu" constate Lièvremont. "C'est moins gênant aujourd'hui car on avait prévu de travailler par petits groupes pour privilégier le travail physique. On a beau programmer tout ce que l'on veut, il faut rester assez vigilant par rapport aux aléas et la blessure en fait partie. On débriefe tous les jours avec le staff médical et les préparateurs physiques pour suivre chacun des joueurs."
Les plus incertains pour la Coupe du monde, le pilier Thomas Domingo (genou) et le centre Aurélien Rougerie (maléolle), rentrés vendredi du Centre Européen de Rééducation Sportive de Saint-Raphaël, ont couru à allure très modéré et sans changement de direction. Même s'ils ont de leur avance dans leur convalescence, leur planning pour retrouver 100% de leur moyens physique est très tenu. En plus, il subsistera toujours une incertitude sur leur niveau physique. Les 3e ligne Fulgence Ouedraogo (bras) et Imanol Harinordoquy (aponévrose) et le pilier Fabien Barcella (quadriceps) ont des progrès adaptés. En attendant mieux. Mais avec trois joueurs à évincer avant le 22 août, les tensions risquent de surgir. "C'est moi qui ai fixé la règle. Je savais que j'aurais un moment difficile à passer. C'est un travail d'adaptation auquel je n'avais pas pensé il y a six mois. Même s'ils connaissent la règle, ce sera difficile", reconnait Lièvremont, très attaché à l'humain dans son groupe.
Une lourde journée d'entraînement attend les joueurs lundi, dernier jour du stage en Haute-Loire. Dès mardi, les Français auront un repos bien mérité avant le stage suivant. "J'espère vraiment qu'après trois semaines très intenses et la coupure de cinq jours la semaine prochaine, les joueurs vont retrouver de la fraîcheur et pouvoir capitaliser sur la semaine à Falgos (24-31 juillet) et à Marcoussis." Les Bleus ne sont pas au bout de leur peine.
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