Le XV de France défie les All Blacks
Cinq mois après une tournée qui a montré l’écart séparant les Coqs des joueurs à la Fougère (trois défaites dont deux assez nettes (23-13, 30-0, 22-9), le XV de France s’apprête à retrouver ce qui se fait de mieux au monde pour un choc qui permettra d’en savoir plus sur le chemin qu’il reste à combler d’ici à la Coupe du monde 2015, en Angleterre.
93,5% de victoires
La Nouvelle-Zélande reste la référence ultime de la planète ovale et tout le monde s’y est cassé les dents cette année (11 victoires consécutives). D’ailleurs, depuis la fameuse finale –controversée- du Mondial 2011 à Auckland, les All Blacks n’ont concédé qu’un match nul (contre l’Australie) et une défaite (en Angleterre mais avec une moitié d’équipe diminuée par une gastro). Cela donne un pourcentage de succès ahurissant depuis deux ans (93,5%). Même les redoutables Springboks (que les Bleus affronteront dans deux semaines au Stade de France) s’y sont cassés les dents malgré un match de feu et une orgie de jeu (38-27, 5 essais à 4).
Inutile de préciser que la tâche qui incombe aux joueurs de Philippe Saint-André est énorme. Ces 13 dernières saisons, l’équipe de France ne s’est imposée qu’à deux reprises face aux meilleurs joueurs du monde (au Mondial 2007, 20-18 à Cardiff, et à Dunedin en 2009 lorsque les Blacks avaient aligné une équipe bis). Les Néo-Zélandais ont remporté 14 des 16 derniers matches disputés entre les deux nations et ils ont des arguments bétons pour prolonger la série.
Des avants mobiles et puissants
Contrairement à la décennie précédente, marquée par les retentissants échecs aux Mondiaux 1999, 2003 et 2007, les All Blacks possèdent un très gros pack, puissant et joueur, excellent dans les phases statiques (touche, mêlée) et d’une efficacité redoutable sur les rucks, les points clefs du rugby moderne. Des avants comme Whitelock, Read ou cap’tain McCaw savent tout faire : plaquer, courir aux quatre coins du terrain, sauter haut, pousser fort et mettre la tête là où d’autres ne mettraient pas les mains dans les mêlées ouvertes.
Derrière, c’est très véloce et rapide, même en l’absence de Conrad Smith, beaucoup sollicité ces dernières années et qui a décidé de prendre un congé sabbatique de six mois, à la manière de ce qu’avait fait Richie McCaw en 2012. Avec Aaron Smith, le poste de demi-de-mêlée n’est plus considéré comme le maillon faible des Noirs. Dan Carter reste le meilleur ouvreur du monde et il possède un suppléant qui ferait rêver le staff tricolore, Aaron Cruden.
Faire le match parfait
Le trio d’attaque allie vitesse et précision avec les cannes de Cory Jane ou Israel Dagg, mais aussi la puissance de Julian Savea, toutefois grippé (remplacé par le très prometteur Charles Piutau. Quant à Ben Smith, révélé au poste d’ailier mais replacé au centre, c’est tout simplement la star du moment (10 essais en 9 matches).
Pour contrer cette invincible armada, le XV de France devra réaliser le match parfait. Rivaliser devant afin de ne pas subir et –si possible- ralentir au maximum les sorties de ballon adverses (Lauret), ceux qui permettent aux Blacks de lancer leur jeu débridé et épuisant pour n’importe quelle défense. Ensuite, la charnière Parra-Tales devra faire avancer l’équipe par du jeu au pied à bon escient, afin d’éviter d’exposer le groupe aux contres meurtriers de la maison d’en face. Enfin, les trois-quarts français devront exploiter toutes les occasions qui s’offriront en profitant des jambes de feu de Fofana ou Huget, de la rouerie de Médard ou Dulin sur les relances, du punch de Florian Fritz.
Ce n’est qu’à ce prix que les Bleus ont une (petite) chance de renouer avec la victoire face à un pays qui les a dominés en finale du Mondial 2011 (8-7) et qui mène largement dans les confrontations (42 succès à 12 et un match nul). Et de prendre date à deux ans d’une Coupe du monde où, pour espérer devenir la seconde équipe de l’hémisphère Nord couronnée, il faudra battre la Nouvelle-Zélande, que ce soit en quarts ou en finale.
Les XV de départ
France: Dulin - Huget, Fritz, Fofana, Médard - (o) Talès, (m) Parra - Lauret, Chouly, Dusautoir (cap.) - Maestri, Papé - Mas, Kayser, Forestier
Nouvelle-Zélande: Dagg - Jane, B. Smith, Nonu, Piutau - (o) Carter, (m) A. Smith - McCaw (cap.), Read, Messam - Whitelock, Retallick - O. Franks, Mealamu, Woodcock
Remplaçants
France: Debaty, Szarzewski, Slimani, Vahaamahina, Claassen, Doussain, Lopez, Fickou
Nouvelle-Zélande: Coles, Crockett, Faumuina, Luatua, Cane, Kerr-Barlow, Cruden, Crotty
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