La France 2011 comme l'Angleterre 2007
Le panache français est resté au placard, c'est un fait. L'idée d'un "french flair" éternel a pris du plomb dans l'aile depuis l'entame de cette Coupe du monde et nombreux sont les détracteurs du jeu tricolore, pauvre, monolithique, froid. Moche en quelque sorte. Exactement les reproches que tout le monde faisait à l'encontre des Anglais de Brian Ashton en 2007. Alors tenants du titre, les All Whites avaient vieilli et pratiquaient un rugby restrictif. En gros, un pack solide et un stratège hors pair (Wilkinson) qui permettait à ses troupes d'avancer par du jeu au pied d'une redoutable efficacité.
Ce minimalisme leur avait permis de sortir en seconde position de la poule A malgré une déroute contre l'Afrique du Sud (36-0). Ensuite, ils avaient écarté l'Australie (12-10) en dominant nettement devant, avant de terrasser les Français (14-9) lors d'une demi-finale cadenassée où Damien Traille avait offert le premier essai aux Blancs. Les Anglais avaient profité d'un concours de circonstances avec l'échec des All Blacks contre la France en quarts de finale.
Même parcours
Cas de figure identique pour les Bleus lors de ce Mondial néo-zélandais: la victoire irlandaise sur l'Australie a permis aux hommes de Marc Lièvremont de se retrouver dans la partie européenne du tableau, plus abordable, au lieu de retrouver des Wallabies que les Français redoutent clairement depuis la Berezina de novembre 2010 (15-59). Les coéquipiers de Thierry Dusautoir en ont profité pour battre logiquement une Angleterre décevante puis des Gallois très malheureux qui l'auraient emporté avec un buteur fiable, même à 14 contre 15. Comme le XV de la Rose en 2007, les Bleus ont perdu en poule, mais carrément deux fois (37-17 face aux Blacks, 14-9 contre les Tonga).
Ils vont donc eux aussi affronter leur bourreau du premier tour en finale. Il y a quatre ans, les Boks avaient de nouveau disposé des Anglais mais sur un score plus petit (15-6 au lieu de 36-0). C'est a priori ce qui devrait advenir lors d'une finale qui est par définition plus âpre, plus serrée, plus fermée qu'un simple match de groupe. Ce qui peut aider les Tricolores qui disposent d'un pack puissant, d'une troisième ligne formidable et d'un buteur précis (12/14 pour Parra depuis le début de la compétition.
Détestation générale
Le problème vient du fait qu'on ne voit pas bien comment les Coqs peuvent déjouer les pronostics pour ne pas terminer comme la perfide Albion en 2007: vilipendée, moquée, détestée, cette Angleterre n'était supportée que par ses fans les plus irréductibles. Tous les observateurs s'accordaient à dire qu'il fallait impérativement que les Springboks s'imposent en finale pour le bien du rugby.
Exactement comme cet automne où les Bleus sont raillés pour leur manque de panache et leur esprit de boutiquier. Hormis peut-être quelques Australiens rancuniers par rapport au voisin, personne ne soutiendra cette équipe de France rabougrie qui s'est détournée de son histoire. Comme personne n'a aimé l'Angleterre en 2007. Sauf que les Anglais ont l'habitude des quolibets et de la vindicte générale. Pas Les Français
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