France-Canada : Galop d'essais avant l'Irlande ?
A deux exceptions près, tous les ténors français seront présents pour la grande répétition générale. Ainsi en a décidé le chef d'orchestre Philippe Saint-André qui a battu le rappel de ses joueurs cadres, laissés au repos contre la Roumanie mais sommés d'insuffler un élan vital et vainqueur avant l'affrontement contre les Irlandais qui décidera de la première place de cette Poule D. Seuls Noa Nakaitaci et Louis Picamoles, très sollicités ces derniers temps, ont bénéficier d'une "perm" supplémentaire. Pour le reste, PSA a sorti l'artillerie lourde. Fidèle à ses principes, le sélectionneur français a donc reconduit la paire Fofana-Bastareaud qui cristallise à elle seule ou presque tous les reproches qui sont adressés aux Bleus, jugés trop physiques et pas assez créatifs. L'avenir dira si ce choix était le plus judicieux, pour l'instant le XV de France possède suffisamment d'atouts dans son jeu, certes monolithique, pour terrasser des "Canucks" qui croient pourtant à l'exploit.
C'est donc l'ossature de l'équipe qui a d'abord battu l'Angleterre (25-20) et l'Ecosse (19-16) en match de préparation puis l'Italie (32-10) lors de l'entrée en matière dans la Coupe du monde qui a été reconduite. La charnière toulonnaise Sébastien Tillous-Borde - Frédéric Michalak, l'arrière Scott Spedding, le cinq de devant composé d'Eddy Ben Arous, Guilhem Guirado, Rabah Slimani, Yoann Maestri et Pascal Papé, le capitaine Thierry Dusautoir et le leader de touche Damien Chouly... tous retrouvent une place dans le XV majeur, sans surprise. Mais pas sans enjeu.
L'aile du désir
A titre individuel, une place reste vacante depuis la blessure de Huget face à l'Italie : celle de trois-quart aile. Trois postulants se la disputent : Sofiane Guitoune, auteur d'un doublé contre la Roumanie mais aux carences défensives a priori trop importantes pour le staff tricolore, l'appelé de dernière minute Rémy Grosso et le polyvalent Brice Dulin. Pour le Castrais, novice à ce niveau et qui n'est même pas passé par la case préparation avec l'ensemble des joueurs, tout ce qui peut arriver n'est que bonus. "Il y a quelques semaines il n'aurait jamais pensé à faire une Coupe du monde. Là, il est titulaire. Qu'il se prépare sans trop de pression et qu'il joue le match avec ses qualités", résume Saint-André.
Le cas Dulin est bien plus épineux à gérer. Placé en 15, son poste de prédilection, le Racingman a été très bon contre les Roumains et a relancé sa côte. Reste que, dans l'esprit du sélectionneur, Scott Spedding est l'incontestable titulaire à l'arrière. Ce qui ne laisse d'autre choix à PSA que de décaler Dulin sur l'une des ailes. L'expérience avait déjà été tentée contre les Anglais lors du premier des deux matchs de préparation contre le XV de la Rose et elle n'avait pas été concluante, loin s'en faut. Peu habitué aux spécificités du poste, notamment défensives, Dulin avait été enrhumé par un cadrage-débordement terrible de son vis à vis anglais Anthony Watson. Un cas de figure qui ne devrait plus se reproduire selon un Saint-André protecteur : "Il a déjà joué ailier et il a de plus en plus d'automatismes car depuis début juillet, il couvre les deux postes d'arrière et ailier", note-t-il. "Il a une opportunité d'être de nouveau titulaire et il doit essayer d'amener toute son expérience et son caractère de compétiteur."
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