Coupe du monde de rugby : bête noire des Bleus, sous menace de sanctions... Quatre choses à savoir sur l'Afrique du Sud, adversaire du XV de France en quarts de finale
Le défi est grand mais le XV de France est taillé pour ce rendez-vous. Dimanche 15 octobre, à 21h au Stade de France, les Bleus affronteront en quarts de finale les Springboks, deuxièmes du groupe B derrière l'Irlande, pour tenter de se qualifier pour le dernier carré de la Coupe du monde. Face aux tenants du titre, trois fois champions du monde et largement dominateurs dans la confrontation avec les Tricolores, cette rencontre aura tout l'air d'une finale avant l'heure. En attendant le jour-J, (re)découvrez quelques particularités de cette équipe sud-africaine.
Quand l'histoire politique a une résonance sportive
Histoire et sport se sont longtemps entremêlés en Afrique du Sud. Le rugby sud-africain a longtemps incarné la suprématie blanche de l’apartheid, ce qui lui a notamment valu d'être banni de la Coupe du monde lors des deux premières éditions en 1987 et 1991. En 1995, année de leur premier sacre, les Springboks, alors composés de 14 joueurs blancs et d'un joueur noir, ont l'autorisation de participer pour la première fois à la compétition. Cette participation, et surtout cette victoire mondiale, offre un message puissant à Nelson Mandela, alors président du pays, afin de symboliser la fin de la ségrégation raciale. Si le titre de 1995 a été un symbole fort, tout n'a pas changé pour autant. Les Springboks ont mis ainsi une vingtaine d'années pour construire une équipe à l'image du pays unifié, loin du racisme de la société sud-africaine.
L'équipe sous pression de sanctions de l'AMA
Les Springboks joueront-ils sans hymne et sous bannière neutre lors des phases finales du Mondial ? C'est en tout cas une sérieuse menace qui pèse sur eux. L'Afrique du Sud doit en effet se mettre en conformité avec le règlement de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Le pays n'a pas ratifié le nouveau code antidopage de l'Agence, pourtant mis à jour il y a deux ans. Si la situation n'est pas régularisée d'ici le 14 octobre, les Springboks seront lourdement sanctionnés : fin des financements, interdiction d'accueillir des compétitions internationales, interdiction de lever le drapeau national et de chanter l'hymne. Cette affaire intervient alors que des soupçons de dopage ont régulièrement terni l'image de l'équipe sud-africaine ces dernières années.
Une large domination face à la France
Depuis 1995, les Springboks ont joué 47 matchs, et se sont imposés à 39 reprises, pour huit défaites en Coupe du monde. Triple championne du monde, en 1995, 2007 et 2019, l'Afrique du Sud a également les statistiques de son côté avant de défier la France. En 45 confrontations, dont la première remonte à 1913, elle s'est imposée à 27 reprises face aux Bleus, qui eux n'ont remporté ce choc que douze fois (et six nuls). Si la majorité de ces confrontations se sont déroulées lors de test matchs (41 fois), la France n'a jamais battu les Sud-Africains en Coupe du monde. Leur seul affrontement lors d'un Mondial remonte en demi-finale en 1995. Mais les Tricolores peuvent s'accrocher à une petite lueur d'espoir : le dernier affrontement les opposant remonte à novembre 2022, à Marseille, où le XV de France avait eu le dernier mot (30-26).
Pollard, le retour du buteur prodige
Grand artisan de la victoire de l'Afrique du Sud lors de la Coupe du monde 2019, l'ouvreur Handré Pollard n'avait pas pu participer aux test matchs d'avant-coupe du monde en raison d'une blessure à un mollet et n'avait pas été retenu initialement dans le groupe envoyé en France. Le joueur de 29 ans a recommencé à jouer le 15 septembre avec son club anglais de Leicester et a été ensuite appelé en sélection pour remplacer le talonneur Malcolm Marx, blessé à l'entraînement. Titulaire face aux Tonga (49-18), la semaine dernière, le champion de France 2022 avec Montpellier a démontré qu'il n'avait rien perdu de ses qualités face aux poteaux, avec quatre transformations sur quatre lors de ses 50 minutes sur le terrain, dont trois en coin. Pas forcément une bonne nouvelle pour le XV de France.
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