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Et si le XV de France créait la surprise ?

La Coupe du monde de rugby n'a pas encore commencé que la plupart des observateurs prédisent au mieux un quart de finale, voire, avec un peu de réussite, une demi-finale à l'équipe de France. Cette situation a le mérite de ne pas mettre trop de pression sur une équipe qui avance cachée. Et les Tricolores n'ont-ils pas toujours été meilleurs que lorsqu'on les donnait perdants ?
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Pour le manageur du XV de France, JO Maso, rien n'est impossible. "On est venu pour créer la surprise", a-t-il lancé sur Europe 1. "Nous sommes des outsiders de premier ordre. Les favoris ont les connaît, les All Blacks, l'Australie, qui ont montré ces derniers temps une facette de leur rugby très positive." Mais il rappelle qu'en matière sportive, la logique sportive veut que le plus faible peut un jour, renverser le plus fort. "C'est la Coupe du monde, et comme son nom l'indique, sur un match, à partir des quarts de finale, tout le monde peut battre tout le monde, on l'a déjà fait et on espère le refaire", a-t-il dit.

Mais après une saison passée mi-figue mi-raison, avec notamment une défaite historique contre l'Italie (22-21) dans le Tournoi des Six Nations et une correction subie à domicile face à l'Australie (16-59), les Tricolores savent qu'ils ont tout à prouver dans cette compétition. Les deux mois de préparation n'ont sûrement pas été de trop pour repartir sur de bonnes bases, et surtout souder un groupe qui a besoin de faire le plein de confiance. Et l'équipe de France ne manque pas d'atouts avec une ligne d'avants redoutable et des trois-quarts talentueux mais en manque de repères. Même si elle ne semble pas sortir complètement du lot, il suffit que les Dieux de l'ovalie donnent le petit coup de pouce pour faire pencher la balance. En 2003, l'Angleterre avait été sacrée essentiellement au pied, et grâce à un homme, Jonny Wilkinson. Si par chance, nos buteurs sont au niveau, tout est jouable.

L'objectif est "d'être champions du monde"

Par le passé, les Français ont souvent accompli des miracles, atteignant presque à chaque fois le dernier carré (sauf en 1991, quart de finale). Devant leur public, et emmenés par un Sébastien Chabal transformé en All Black le temps d'un Haka devenu mythique, les Tricolores avaient bel et bien éliminés les favoris du tournoi (20-18) en quart de finale, avant de s'écrouler en demi-finale face à une équipe anglaise à leur portée... Les Bleus ne sont-ils pas toujours plus forts que lorsqu'ils portent l'étiquette d'outsiders ? Lors du premier rassemblement des Français fin juin, Marc Lièvremont avait affiché la couleur. "L'objectif n'est pas de se préparer ou d'être en forme, mais d'être champion du monde". Et le sélectionneur sait de quoi il parle, lui qui a participé à la finale perdue contre l'Australie en 1999 contre l'Australie. "Une Coupe du monde, c'est sept matches", a-t-il justement estimé.

"C'est toujours difficile de tout envisager et de se projeter sur deux mois de travail mais globalement nous sommes contents du travail effectué, de la forme des joueurs et des deux matches de préparation (contre l'Irlande, 19-12 et 26-22 à Dublin) même si nous sommes conscients des progrès à effectuer", a jugé le tacticien. Dans le groupe du Japon, des Tonga, du Canada et de la Nouvelle-Zélande, les Tricolores ont bien conscience que leur qualification pour les quarts de finale devrait se jouer a priori face aux Tonga, pour un duel considéré comme un huitième de finale par bon nombre d'observateurs. Mais pour certains, à commencer par les joueurs, les Tricolores ne se sentent pas "inférieurs" aux All Blacks, et auront à coeur de remporter leur match face aux joueurs locaux. "Cela ne me plait pas. Il ne faut pas faire d'impasse. Je suis un compétiteur et j'aimerais jouer ce match (contre la Nouvelle-zélande) pour le gagner", a ainsi affirmé le troisième ligne Imanol Harinordoquy. Avec un tel état d'esprit, nous voilà un peu rassuré sur l'ambition du groupe France.

Mais avant de tirer des plans sur la comète, il faudra d'abord franchir le premier obstacle, à savoir une équipe du Japon décrite par son entraîneur néo-zélandais, John Kirwan, comme "la plus forte du moment", et qui a envie de prouver au monde entier qu'elle ne jouera pas les seconds rôles dans ce Mondial... Puis viendront le Canada, la Nouvelle-zélande et les Tonga. Vice-champions du monde à deux reprises (1987 et 1999), une fois troisième 1995, il ne manque en tout cas aux Français que la première marche du podium.

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