Doug Howlett, l'ailier aux semelles de vent

Douglas Charles Howlett n'était pas le plus connu des ailiers néo-zélandais. Avec un gabarit "normal" (1,85 m pour 85 kg), il n'était pas non plus le plus massif. Mais sa pointe de vitesse et sa fougue naturelle ont fait de ce trois-quart racé le recordman des essais sous le maillot noir frappé de la fougère. En 62 sélections, le natif d'Auckland a inscrit la bagatelle de 49 essais.

Graham Henry et son staff regretteront toujours de ne pas l'avoir titularisé lors du quart de finale de Cardiff en 2007, lui préférant Joe Rokocoko et Sitiveni Sivivatu, deux autres pointures il est vrai. Ce jour-là, l'intelligence de Howlett, sa capacité d'accélération et ses prises d'initiatives –il adorait venir de son aile pour perturber la défense adverse- avaient manqué aux All Blacks, subjugués par la résistance française.

Ce sprinteur de talent (record personnel à 10"68 sur 100 m) terminait en queue de poisson son aventure avec la sélection, débutée en l'an 2000 face aux Tonga. Meilleur marqueur de la Coupe du monde 2003 en Australie (7 essais), Howlett aurait pu faire encore mieux sans certaines blessures malvenues comme celle au genou qui le prive de la tournée en Europe fin 2006.

Vainqueur du Tri-Nations 2002, 2003, 2006 et 2007, ce brun ténébreux pas toujours tranquille (quelques bagarres après des soirées arrosées sont venues agrémenter son cv) aura marqué les années 2000 de son charisme et de son élégance (sur le terrain). Même s'il n'a pas remporté la Coupe du monde, l'ancien numéro 14 du Munster laissera derrière l'image d'un ailier supersonique aux semelles de vent. Et à la trajectoire fulgurante.