Décès de l'ancien président de la Fédération française de rugby Albert Ferrasse
Né en 1917 à Tonneins (Lot-et-Garonne), Albert Ferrasse s'était rapidement pris de passion pour l'ovalie. En tant que joueur, il avait d'abord débuté au poste de trois-quarts aile, à l'US Marmande. Il a par la suite contribué au titre de champion de France du SU Agen en 1945, et s'était à l'époque reconverti au poste de deuxième ligne. Une fois sa carrière de joueur terminée, c'est à Agen qu'il débute une carrière de dirigeant de club. Président du SU Agen en 1965 (jusqu'en 1985), il gravit tous les échelons pour accéder trois ans plus tard au poste de président de la Fédération française de rugby. Son règne à la FFR durera pas moins de 23 ans. Elu à sept reprises à la plus haute fonction du rugby tricolore jusqu'en 1991, "Monsieur SUA" restera surtout connu pour avoir combattu l'évolution de son sport vers le professionnalisme, ce qui ne lui aura pas fait que des amis.
Egalement président de l'International Rugby Board (IRB) de 1979 à 1987, M. Ferrasse avait été décoré de la Légion d'Honneur. Il a par ailleurs donné son nom à une Fondation chargée de gérer les suites d'accidents graves inhérents parfois à la pratique du rugby. Victime d'un accident de la route en décembre 2004, il avait échappé à la noyade après la chute de son véhicule dans un canal. M. Ferrasse avait dû la vie sauve à trois personnes qui étaient parvenues à le sortir de son véhicule en plongeant dans l'eau. Encore très actif ces dernières années, il avait reçu en 2001 le Trophée Vernon Pugh de l'International Rugby Board en hommage à sa carrière de dirigeant. Ironie du sort, lui qui avait eu l'idée de créer une Coupe du monde de rugby, nous quitte à un mois et demi du Mondial organisé en Nouvelle-zélande.
Camou: "Un pan de l'histoire qui s'en va"
Pour Pierre Camou, l'actuel président de la FFR, "c'est un pan de l'histoire de la FFR qui s'en va. Même si c'est la vie, même s'il y a l'âge, même si on s'y attendait car on savait qu'il n'était pas bien ces derniers temps et que l'issue serait fatale, c'est un coup de massue." Et M. Camou ne tarit pas d'éloges sur M. Ferrasse. "C'est le patron du rugby français, quelqu'un qui lui a donné plus qu'une image. Il a montré la voie à des moments charnière de l'histoire." Il note également le clin d'oeil de l'histoire. "Que (son décès intervienne) cette année, alors que l'équipe de France prépare sa Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, alors que c'est Albert Ferrasse qui a fait la première Coupe du monde de l'histoire en 1987 en Nouvelle-Zélande, vous comprendrez que cela rajoute encore à la tristesse", indique-t-il. "C'est à Albert que l'on doit que la France ait été écoutée. (...) Ca me rappelle les débuts de mon implication dans le rugby fédéral. Mes débuts qui étaient contre Albert Ferrasse parce qu'on ne se connaissait pas, qu'on avait le même tempérament. C'est à partir de là que s'est nouée une amitié comme elles existent dans le rugby."
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