Coupe du monde de rugby : l'Argentine renverse le pays de Galles et se qualifie pour les demi-finales
Au bout d'un match haletant à défaut d'atteindre des sommets de technique, l'Argentine a renversé le pays de Galles, invaincu dans la compétition jusque-là, pour arracher sa qualification en demi-finales de Coupe du monde (29-17), samedi 14 octobre à Marseille.
Malmenés une bonne partie du match par des Gallois accrocheurs et plus emballants, les Pumas l'ont emporté à l'usure, grâce à un paquet d'avants dominateurs. Sans être brillants ni donner une franche impression de supériorité, les Argentins offrent à leurs supporters brûlants une troisième demi-finale mondiale, contre la Nouvelle-Zélande ou l'Irlande, vendredi.
Quels sentiments ont pu s’entremêler dans la tête de Nicolas Sanchez ? Après son interception sur une passe galloise désespérée, l'ouvreur a galopé 50 mètres vers le sacro-saint en-but pour, définitivement, assurer la victoire argentine (78e, 26-17). Ce baroudeur du Top 14, passé par Bordeaux-Bègles, le Stade Français ou Brive, n'avait pas encore achevé sa chevauchée fantastique que les milliers de supporters des Pumas se déchaînaient. Ils hurlaient, dansaient voire remerciaient le ciel, faisant définitivement passer leur soirée de la crispation à l'irrationnel. C'était loin d'être gagné après leur déconvenue contre l'Angleterre (10-27) début septembre dans ce même Vélodrome.
Les Gallois ont craqué
Ce final heureux, les Argentins en ont longtemps rêvé sans vraiment forcer leur destin. Dans un match longtemps cadenassé, ils n'ont pas proposé autre chose que du rentre-dedans sommaire, où les collisions sont reines et où déplacer le ballon jusqu'à l'aile semble aussi incongru qu'entreprendre une traversée des Andes à pied. Plus inspirés, les Gallois ont marqué en premier, sur une combinaison dans l'axe conclue par l'ouvreur Dan Biggar (14e, 0-7). Ils viraient d'ailleurs en tête au terme d'un premier acte morose au tempo haché (6-10).
Même acculés dans leur camp, dominés sur les impacts et rejoints au score, ils ont montré leur efficacité en trouvant, par le demi de mêlée Tomos Williams, une faille dans une défense argentine naïve au sortir d'un ruck (57e, 12-17). Mais cet essai, sur l'une de leurs rares incursions dans le camp adverse, a été suivi par une domination territoriale outrageuse des Argentins. Chaque percussion concassait un peu plus l'édifice gallois, finalement contraint à la rupture après une énième charge au ras de Sclavi.
Avant d'assiéger la ligne adverse, les Argentins ont bénéficié d'un coup de pouce de l'arbitre Karl Dickson – entré après la blessure de Jaco Peyper –, étrangement laxiste devant une charge à l'épaule de Guido Petti (65e) dans le visage de Nick Tompkins, sans la moindre sanction. Transcendés par cet essai et définitivement supérieurs physiquement, ils auraient pourtant pu craquer sur un dernier plongeon du désespoir de l'ailier Louis Rees-Zammit (75e), poussé pour quelques centimètres en touche par Matias Moroni. La "Bombonera" de Marseille a alors exulté, trois minutes avant de se libérer pour de bon.
Pour la troisième fois de son histoire, l'Argentine s'ouvre les portes du dernier carré mondial.
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