Coupe du monde de rugby : "A pleurer", "Le rêve brisé", "Point final"... La presse française en berne après l'élimination des Bleus en quarts de finale
Une image vaut mille mots. Défait, dimanche 15 octobre devant son public, au Stade de France, le XV de France a fait ses adieux à ses rêves de premier sacre mondial. "A pleurer" titre L'Equipe, sous une photo d'Antoine Dupont en larmes. "Le retour d'Antoine Dupont, à nouveau flamboyant, n'a pas suffi. Les Bleus s'inclinent d'un point et ne remportent pas 'leur' Coupe du monde", écrit le quotidien sportif. "Ces larmes seront éternelles", poursuit-il, car "l'une des plus belles équipes de France de l'histoire est tombée, dimanche, devant une Afrique du Sud moins talentueuse mais d'un réalisme clinique. L'échec est au niveau de la déception : immense".
L'Équipe revient sur cette soirée où l'épilogue a basculé, au fil des minutes, à la faveur de l'Afrique du Sud. "La première période, elle, a été rédigée pour les livres d'histoire. Quarante minutes d'un rugby total et enfiévré, en opposition parfaite à celle qui allait suivre, où deux nations au sommet de leur rugby et de leur santé se sont livrées un bras de fer fabuleux."
Mais ce récital "d'un match monstrueux d'intensité et d'intelligence tactique", a chaviré en seconde période, et a laissé une équipe de France "prise au piège d'un adversaire qui vous rentre autant dans le buffet que dans la tête, prise par la malice d'un Cheslin Kolbe venu contrer une transformation de Thomas Ramos (22e) et priver les Français de deux petits points qui les rongeront toute leur vie". "Ce second acte a été un long calvaire, suffoquant comme ce quart était imaginé au départ. Comme ces deux dernières munitions bleues, manière de chants du cygne", appuie le journal sportif.
"Le sentiment d'avoir raté un rendez-vous unique"
"Le rêve brisé", titre quant à lui Le Parisien, avec Antoine Dupont, encore une fois, les mains sur la tête, les yeux rougis par les larmes. "Assommés par les Bocks", insiste-t-il dans ses pages. "On s'attendait à un choc. Frontal, dévastateur et réjouissant à la fois. [Ce match] a tenu ses promesses", et fut "d'une rare intensité". Le quotidien s'est remémoré lui aussi le déroulé de la soirée, où d'abord les Tricolores ont "donné le tournis" aux Springboks, "inscrivant trois essais en première période mais laissant leurs adversaires sur leurs talons". "Antoine Dupont, sous son casque noir, a montré en quoi il était irremplaçable, écrit dans un éloge au demi de mêlée Le Parisien. Tellement rapide dans ses décisions, tellement surprenant dans ses inspirations, tellement précis dans ses transmissions, qu'elles viennent de ses mains ou de ses pieds, le capitaine a illuminé ce sommet."
Pourtant, "les Tricolores ont finalement perdu leur partie d'échecs. Les remplaçants sud-africains ont fait basculer la rencontre et l'essai en force du deuxième ligne Eben Etzebeth (67e) a renversé le cours d'une rencontre qu'ils ont cru tenir", décortique-t-il. Alors, les Bleus "s'en vont avec le sentiment d'avoir raté un rendez-vous unique avec leur public. Leur pays. Leur histoire. Avec l'amertume d'avoir failli dans leurs missions. Il faudra se relever d'une telle désillusion", conclut le quotidien.
"Le cœur en berne, la tête haute"
"Point final", titre quant à lui Sud Ouest, accompagnant là encore une photo des Bleus la tête basse, les yeux rouges. "Le cœur en berne, la tête haute. (...) Les rêves du XV de France se sont fracassés sur le réalisme d'une équipe d'Afrique du Sud qui a pris la tête dans les dernières minutes d'un quart de finale épique. Mais les Bleus ont été magnifiques", tient à rappeler le quotidien régional.
"L'affrontement a été grandiose", avec ses six essais en une demi-heure. "Antoine Dupont et ses camarades ont été à la hauteur de l'événement mais ils se sont heurtés à des champions du monde sûrs de leurs forces qui ont fait basculer la rencontre dans le dernier quart d'heure". Une défaite qui laissera ainsi "d'immenses regrets" aux Bleus comme à son public.
"Un thriller passionnant"
À l'étranger, les journaux sud-africains sont eux à la fête. The South African célèbre ainsi la victoire de leurs Springboks, qui sont venus à bout de la France "dans un thriller passionnant pour perpétuer le rêve de la Coupe du monde", au terme d'un match vécu au rythme de "montagnes russes émotionnelles". "Oui les garçons", explose même le média sud-africain. Ce dernier rend notamment hommage au sauveur nommé Eben Etzebeth, "crucial" en seconde période pour donner l'avantage aux Sud-Africains, qui ne le lâcheront plus.
Pour The South African, "les Springboks restent en bonne voie pour remporter un quatrième titre record en Coupe du monde", ce qui leur permettrait de "briser son égalité avec la Nouvelle-Zélande (3 titres)", afin de devenir "les seuls détenteurs du record du plus grand nombre de titres remportés". News24, autre média sud-africain, salue lui aussi ses "Springboks héroïques" et également un "Eben Etzebeth exemplaire qui a mené une évasion miraculeuse" face à la France.
The Guardian enfin, parle quant à lui, d'une Afrique du Sud qui a "ruiné le rêve de la France" en tant que pays hôte. "À quel match nous avons assisté, les brillants Français, si libres tout au long, se sont précipités contre le rocher Springboks. Dès le début, le match s'est joué à un rythme et à une intensité supérieurs à tous les autres. Et c'est la France qui a donné ce rythme", salue le média britannique. Mais l'Afrique du Sud, "débordante de tout son savoir-faire en Coupe du Monde" a pris l'ascendant, pour faire tourner l'issue de ce match, et ainsi "essouffler" tout espoir tricolore.
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