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Clermont, un club furieusement tendance

L’ASMCA a perdue son étiquette de perdant magnifique depuis son titre de champion de France en 2010. Après des années de lose, le club auvergnat s’impose aujourd’hui comme une référence du rugby européen. Retour sur la mutation exceptionnelle d’un club qui aspire à devenir champion d’Europe samedi à Dublin.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le capitaine clermontois Aurélien Rougerie

Longtemps raillé pour son incapacité à gérer les grands rendez-vous, Clermont s’est bâtit en quelques années une réputation de winner qui suscite le respect de ses pairs et un engouement énorme en Auvergne. Après dix finales perdues (dont trois en 2007, 2008 et 2009), le club  auvergnat a soulevé en 2010 son premier Bouclier de Brennus. Il est surtout devenu en quelques années une des nouvelles puissances du rugby continental, côtoyant les Toulouse, Leicester, Munster et autres Leinster, tous multiples lauréats de la H Cup.

Juste derrière Toulouse

Terminé le temps où les Jaunards finissaient toujours par s’incliner comme de braves soldats incapables de tuer l’adversaire. L’arrivée du coach néo-zélandais Vern Cotter à l’été 2006 a permis à la ville de Clermont-Ferrand de redorer son blason. Depuis presque sept ans, les partenaires d’Aurélien Rougerie –incertain pour samedi- s’affirment comme la deuxième équipe française derrière le Stade Toulousain (trois sacres nationaux et une Coupe d’Europe depuis 2008).

Là où le Stade Français et Biarritz ont flanché après quelques années fastes, l’ASMCA a relevé le défi du jeu proposé par Toulouse. Bénéficiant de l’apport de joueurs étrangers talentueux (Sivivatu, King, Nalaga, Nakaitaci, James, Byrne) ou vaillants (Hines, Vosloo, Bardy, Kötze, Cudmore notamment), Clermont a surtout profité d’une ossature de Bleus qui cimentent la cohésion d’un groupe vivant très bien ensemble.

Des internationaux à foison

Les internationaux tricolores (Domingo, Debaty, Kayser, Jacquet, Pierre, Bonnaire, Lapandry, Vermeulen, Chouly, Parra, Fofana, Malzieu, Rougerie, Buttin) maintiennent constamment le degré d’exigence voulu par le staff dirigé par Cotter. Thomas Lombard, ancien ailier de l’équipe de France, disait d’ailleurs dans L’Equipe magazine du 4 mai que « le jeu de l’ASM est le plus abouti, le plus maîtrisé du Top 14 ».

Et Pierre Mignoni, ancien demi-de-mêlée de la maison aujourd’hui en charge des trois-quarts du Rugby Club Toulonnais, le rival de samedi à l’Aviva Stadium, renchérissait : « C’est devenu une machine à gagner. Celui qui rigole de Clermont aujourd’hui n’a rien compris au rugby ».

Poussés par leurs formidables supporters (ils seront 6 000 dans la capitale irlandaise ce wek-end et ils étaient 23 000 à Montpellier pour la demie face au Munster), les Clermontois visent un troisième sacre européen mais un premier en Heineken Cup (2 Challenge jusqu’ici, le dernier en 2007). La quête du Graal pour un club plus que centenaire qui n’a pourtant jamais semblé aussi jeune.

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